Les signes avaient amené Assa Ruru à se déplacer jusqu'au territoire de Q'Elq'Ay Mayucha. Loin d'être le genre à apprecier effectuer lui même un deplacement, il fallait dire que passer une patte devant l'autre semblait être une veritable calvaire pour le jeune Dodaso de Iná-Apata qui trainait largement de la patte à telle point que ces dernières étaient totalement tachées de boue.
- Eh, Tisres, Avait-il lancé à l'égard de ce dernier - enfin, celui qu'il pensait être le Dodaso de ces terres puisque son état de fatigue ne lui permettait pas de reflechir convenablement -. Pourtant il n'y avait qu'un pauvre kilomètre tout au plus entre les deux territoires, mais c'était pour Assa Ruru le kilomètre de trop. Les piafs m'ont amené à toi, Tisres il parrait que tu vas être d'une grande aide! Il avait contourné l'individu d'un pas nonchalant sans même franchement le regarder avant de s'affaler sur le sol, la tête posée entre les pattes. Un long soupire avait fait se soulever un nuage de poussière et de moustiques: Cette foutue jungle en était pleine.
- Bon, dis moi que c'est bien toi, Tisres. Même de tourner la tête pour vérifier qu'il s'adressait au bon Dodaso était trop agaçant.
En lui-même, Tisres s'amusait beaucoup. Cet Assa Ruru était si crédule. Il faisait un bon public. L'enfant fixait d'ailleurs ce dernier, avec une moue peinée.
- Hé ! Mais pourquoi tu veux me vexer ? C'est pas gentil !
Puis Tisres marqua une pause comme pour réfléchir, s'asseyant comme un chiot, ses deux pattes arrières étalées sur le côté. Il s'enquit, à peu près calme cette fois-ci:
- D'accord. Quoi comme défi ?
Mais sans que ce calme dure, le chiot remonta en excitation:
- Oh ! Est-ce que ce sera en concoction ? J'adooooore faire les concoctions ! Oh, je te l'ai déjà dit non ?