Tisres leva une patte recouverte de l'étrange liquide écarlate. Bon sang, s'il avait eut le temps, qu'est-ce qu'il n'aurait pas fait pour pouvoir en récupérer dans un contenant ! Mais en l’occurrence, il devait se dépêcher.

Il y avait cet étrange fétiche dont il sentait l'attraction...

Mais un regard à Chakshu ne l'aida pas, qui entrait de nouveau en transe.

Assa Ruru, lui, semblait au moins libre, toujours dansant. D'un cri, il essaya d'attirer son attention, puis il lança:

- Occupe le mangeur !

Sur ce, le Dodaso s'élança vers le fétiche à l'aiguille en arête de poisson.

Le charognard était un leurre, la vraie menace se tapissait dans l'ombre. Chakshu avait remercié l'Omo Oba pour son aide, mais alors qu'il s'apprêtait à crier la solution à ses alliés, un oeil le percuta de plein fouet. Le choc lui arracha un feulement, la colère montant doucement.

Il voulait qu'ils s'amusent ? Très bien. Chakshu frappa dans ses pattes brusquement, comme s'il souhaitait attirer l'attention des Dodasos. Il entamait une seconde danse et se replongeait dans une transe, mais cette fois, il ne s'agissait plus de Divination, mais d'Invocation. Le vieux Dodaso appelait une seconde divinité en renfort ; celle de la lumière.

Toi qui guide nos pas ; révèle la cachette du mal qui le ronge, ô Lumière.

TOUR 3

L'Omo Oba répond à la danse de Chakshu et entre en communication avec lui.

" Vous pouvez l'assommer, vous pouvez l'enchanter, mais jamais vous ne l'empêcher de se nourrir tant qu'il a son oeil. Encore faut-il choisir le bon. Un Dodaso ne se laisse pas tromper par ce qui brille, il s'intéresse à ce qui se cache dans l'obscurité..." Le message s'était arrêté sur ces dernières paroles, les trois yeux tournoyaient autour du vieux Dodaso et venaient exploser un à un sans que rien ne se produise - (dans la vision)

Les yeux de la créature s'affolent et l'un d'eux s'élancent en direction de Chakshu, l'autre sur Assa Ruru et le dernier qui s'était également élancé sur Chakshu se retrouve stoppé par Tisre et semble exploser, laissant couler entre les griffes du Dodaso enfant un espèce d'étrange liquide rouge.

Le Mangeur de Fétiche hurle à la perte de cette oeil, mais un autre vient apparaitre dans son orbite qui jusqu'à présent était devenu vide. Il se tourne ensuite à nouveau vers les fétiches pour les profanner

.La Danse d'Assa Ruru le fait entrer danseur légère transe et il entend les paroles suivantes venant de l'oeil éclaté par Tisre:

" Votre Roi va mourir, vous ne trouverez jamais la cachette de mon maitre! Continuez de vous entêtez à nous frapper! "

Assa Ruru est par la suite frappé de plein fouet par le second oeil et sera incapable de communiquer au tour suivant.

Après sa vision, Chakshu a également été frappé de plein fouet par le dernier oeil et lui aussi est maudit pour les trois tours suivant; Ses acolytes comprendront l'inverse de ce qu'il dit. (ex: "va à gauche" sera entendu par les deux autres personnages "va à droite").

Un Fétiche tente d'attirer l'attention de Tisre grâce à sa force spirituelle et lui tend une drôle d'aiguille faite d'arrête de poisson. Pour que Tisre puisse l'atteindre - s'il le souhaite - il faut que quelqu'un s'occupe de détourner l'attention du Mangeur de Fétiche. Par ailleurs, ce Fétiche se fera dévorer dans trois tours par la créature et il faut un tour à Tisre pour se rendre discrètement auprès du Fétiche.

Le Mangeur de Fétiches à retiré pour l'instant 2 points de vitalité à l'Omo Oba.

L'attaque du vieux Dodaso avait l'air d'avoir plu à l'affreuse créature. Un peu trop peut-être même... Assa Ruru avait soupiré tout en laissant tomber sa tête vers l'arrière pendant sa longue et lente danse. Quelle plaie. La bête était maintenant énervée et s'était débarrassé de son horrible oeil pendant que deux autres virevoltait.

- Hhhhf. Soupirait le fainéant. C'est sale. Il fallait qu'il le fasse remarquer. Si sa danse avait occupé l'espace d'un instant le Mangeur de Fétiche, ça n'allait pas tarder de le lasser. Surtout qu'autour de lui, on commençait à s'activer: Fort de son échec, Chakshu s'était lancé dans une tentative de divination, il cherchait vraisemblablement des réponses. De son coté, Tisres préparait également quelque chose; Il sentait la Magie Blanche à plusieurs mètres, espérons que cette fois-ci la magie affaiblisse l'animal. Pour en être certain, Assa Ruru, dans un pas maladroit, s'était laissé tomber comme un poids mort sur la bête ce qui - il l'espérait - la déstabiliserait.

L'étrange de la situation - cet orbite vide délaissé par un œil qui volait désormais dans les airs avec deux semblables - redonna à Tisres un élan du jeu du chiot, et il eut un piaillement presque amusé, avant de se secouer et de reprendre son sérieux. Assa Ruru et Chakshu, arrivés après lui, tentaient tous deux la divination après la réaction de la créature.

Mais il voulait réessayer la Magie Blanche, qui avait semblé faire réagir le Mangeur; mais cette fois, au corps à corps, comme l'avait déjà tenté le vieux Dodaso avec la Magie Noire. Il eut un bref regret d'avoir agit avec une telle précipitation précédemment en gâchant une de ses concoctions, mais ainsi qu'il se l'était déjà dit, il fallait agir plutôt que de réfléchir, ne pas laisser le temps à la créature d'essayer quoi que ce soit (quoique... cette apparition des deux yeux avait été tout à fait intéressante: comment s'y était-elle prise ? Était-ce une illusion, ou était-ce réel ? Et dans ce cas, quelle magie- Mais non, il devait se concentrer sur l'action).

Prenant entre ses pattes un nouveau court bout de bois creux et frêle, il le perça avec précision, trempant la première griffe de chacune de ses pattes avant. Elles se retrouvèrent recouvertes d'un espèce de liquide maronnasse qui sécha presque aussitôt, laissant derrière lui un dépôt brun granuleux, comme avalé par la corne de la griffe.

Ayant effectué ces gestes avec une vive précision, sans prêter attention au frisson en résultant, il choisit un des yeux, et s'élança dans sa direction, ignorant désormais le Mangeur borgne.

Chakshu s'était réceptionné à sa chute, essuyant les dernières gouttes de sa concoction dans les herbes. La magie, noire comme blanche, ne semblait pas avoir eu un quelconque impact sur la créature... Les yeux plissés, il avait claqué de la langue. ❝ Il ne fait pas que se nourrir des fétiches. ❞

C'était une évidence ; quelque chose clochait. ❝ Tisres ! Ruru ! Retenez-le. ❞ Si elle avait essayé d'attaquer Tisres durant son incantation, alors nul doute qu'elle essayerait de l'attaquer à son tour lorsqu'elle remarquerait sa transe. En retrait, Chakshu débutait une danse, l'esprit vide et le regard absent ; il demandait l'aide des divinités pour se débarrasser de cette nuisance.

Par chance, l'art de la Divination était celui à qui il avait consacré sa vie.

TOUR 2

Très mauvaise idée, la Magie noire...

Aussitôt Chakshu dans la zone de la créature, son aura de magie noire fut comme aspirée et le coup inefficace. Pire encore, le Mangeur de Fétiche semblait se repère de cette douce Magie. Mais alors que la créature avait fini d'aspirer l'énergie d'un premier fétiche, elle s'était préparée à foncer sur le Dodaso de Q'elq'ay Mayachu, visiblement prêt à le gêner. Mais heureusement, l'espèce de danse du Dodaso fainéant eu raison de sa concentration. Et lui, qu'est-ce qu'il préparait?

Agacé, la créature se met à japper, invoquant alors à ses cotés deux autres yeux rouges, flottant autour de lui, grâce à la force noire donnée par Chakshu.

Le Mangeur de Fétiche est désormais accompagné de deux yeux rouges qui virevolte autour de lui, le siens d'ailleurs ne perd pas de temps à se détacher et à se mêler aux autres. Lequel est le vrai? Dans lequel puise t-il donc son énergie?

• Il faut à vos personnage un tour pour expliquer par quel stratagème ils attrapent chacun des yeux - s'ils choisissent de le faire -.

• Il leur faudrait également un tour pour que grâce à un sort quelconque de divination vous puissiez trouver un indice quant à la façon de vous débarrasser de la créature.

Le Mangeur de Fétiches à retiré pour l'instant 1 point de vitalité à l'Omo Oba.

Un Mangeur de Fétiches, il manquait plus que ça. Assa Ruru n'avait aucune envie d'aller trimballer toute la moquette qui lui servait de fourrure jusqu'à l'Omo Oba mais il n'avait pas le choix, qu'est-ce qu'on dirait de lui s'il n'y allait pas? il serait un mauvais Dodaso et surtout la risée de tous; 'Fallait dire que s'il y allait et se ratait le résultat serait aussi peut être le même.

Tant qu'à faire...

Il s'y était tout de même rendu et sous ses yeux l'étrange Dodaso immature qui s'y trouvait bien avant lui semblait déjà chercher une solution.

- Pfff, c'est l'oeil qu'il faut toucher. Tout le monde le savait, du moins, tout bon Dodaso. Mais comment s'y prendre? Ça Assa Ruru ne savait même plus. La magie des fétiches quelle qu'elle soit ne touchait pas le Mangeur, c'était une certitude puisqu'il était en capacité de les dévorer. Lui qui était surtout un grand pratiquant de la divination et l'art du fétiche se sentait drôlement inutile. Soit, il se débrouillerait avec ce qu'il avait.

Vint alors un troisième Dodaso, Chakshu de Kundalini, connu pour sa grande expérience avant tout. Ils étaient alors sauvé, Assa Ruru n'avait plus qu'à se laisser tomber de fatigue dans le fond et à les regarder faire leur oeuvre. Et s'ils se rataient? Ah, ça pourrait lui tomber dessus...

D'un étrange mouvement las et désarticulé, Assa Ruru avait commencé à se mouvoir en direction de la créature, formant d'étrange cercles autour de ce dernier et du vieil Dodaso qui préparait sa charge. Il semblait entreprendre une sorte de danse rituelle, cette dernière occuperait certainement la bête pendant que - espérons-le - le coup de Chakshu fasse son oeuvre. Lui, il avait apporter avec lui - dans ses poils emmêlés - des épines de ronces, des os de chances et quelques herbes qui se sont accrochées, mais bon, fallait-il encore qu'on en ait besoin.

Saleté de charognard. Les yeux plissés, Chakshu l'observait ; ce n'était pas une grande menace, mais elle en restait une. Tisres était déjà présent à son arrivée, grondant de rage contre l'être abominable. Le vieil Dodaso se désintéressa vite de lui, s'emparant déjà de l'une de ses concoctions, soigneusement enfermées dans les os de son bracelet.

Il comptait sur Tisres pour faire appel à la magie blanche, qui était loin d'être son domaine de prédilection. Toutefois, il s'assurerait que toutes les chances soit de leur côté lors de sa purification ; et c'est pourquoi il userait de sa magie noire. La punitive.

L'os se brisa entre ses griffes. Un mélange visqueux s'écoula sur ses doigts, tandis qu'à demi-voix, il récitait quelques incantations. Jusqu'à ce qu'il soit prêt. D'un bond, Chakshu se propulsa vers le charognard, s'apprêtant à frapper son oeil de ses griffes enduites.

Que la puissance divine soit avec lui.

Tisres bondissait à travers la canopée, sautant au-dessus des troncs, esquivant des lianes, se rétablissant à la limite de la perte d'équilibre. L'Omo Oba était menacé. Par une créature venue des Terres Dugabe. Il n'entendait que ces mots, qui pulsaient à ses tympans.

Et en lui, deux désirs combattaient et le poussait à avancer plus vite, plus vite encore. Il y avait soif de vengeance, et son autre éternelle soif; celle de la connaissance... Et cette dernière lui était infiniment plus utile dans son combat, même si la première faisait brûler sa rage.

Et enfin, il jaillit hors du couvert des arbres pour se retrouver dans la clairière du Roi des fétiches. Et, la créature était là. Instinctivement, sa tête se tapit près du sol, protégeant sa gorge, et il découvrit ses dents dans un grondement sourd. Bon, pour la discrétion, c'est raté. Son regard inspecta rapidement les alentours, sans rien trouver de vraiment utile. Puis il se posa sur le Mangeur de fétiches, et sur son œil rougeâtre.

Il se rappela soudainement des paroles des anciens. La Magie Blanche... il n'y avait jamais été brillant. Et puis, des bonnes intentions ?... Il voulait sauver l'Omo Oba, sauver ses non-initiés. Mais s'il était honnête avec lui-même, ce qu'il voulait par-dessus tout c'était s'occuper de cette créature qui osait s'en prendre à ce qui lui était cher, et qui appartenait aux maudits qui avaient tué deux des siens.

Mais il n'avait pas le temps de se poser autant de questions. Il fallait qu'il agisse, et il pouvait bien aller au sacrifice si sa magie blanche se retournait contre lui. Ses yeux croisèrent encore le rouge du Mangeur. Il allait tenter de désenvoûter son œil, comme s'il s'était agit d'une poupée maintenue debout uniquement grâce à un sortilège; en espérant que, s'il réussissait effectivement à rompre ce dernier, la poupée, en l’occurrence le Mangeur, s'effondre, ou au moins perde sa capacité ou de sa puissance à aspirer les fétiches.

Et Tisres, entièrement prit par son action, ne songea pas un instant au chiot, laissant celui-ci en arrière-plan.