Les flammes étaient gigantesque et si l'incendie semblait avoir commencé du coté de l'Apothicaire Eastwood et de la Galerie d'Art Gabrielli, il commençait à s'étendre, vorace, dévorant les autres boutiques. Bientôt les cris d'horreur des citoyens médusés laissairent place à de terrifiant cris de douleur, des hurlements à en faire pâlire plus d'un, des cris qui rappelaient ceux des executions: Des personnes étaient-elles en train de bruler?
D'où viennent les cris? Il semblerait qu'ils soient masqués par le son de verre qui se brise ainsi que par une étrange - mais néanmoins forte! - odeur de térébenthine! Où se trouvent les victimes? Chez l'Apothicaire ou bien dans la Galerie d'Art? Trouverez-vous la réponse à temps? De quel coté les Gardes vont-ils choisire de mobiliser du monde? Allez vous faire le bon choix? Dépéchez vous, vous avez jusqu'à 16h40 pour faire un choix, peuple de Reign!
Le prophète était absolument ravis de la décision de Paris. Un sourire avait parcourue ses larges babines noire et il s'était rapproché de l'Archidiacre.
- Tu es un homme de foi, Archidiacre Clotaire d'Aspremont. Le ciel en soit témoin, ainsi que tout Paris! Avait-il annoncé. Ses yeux s'étaient clos l'espace d'un instant et son aura s'était faite plus forte, les plaies les petites s'étaient résorbées, les plus importantes semblaient avoir cicatrisées mais ne s'étaient pas effacées. Tout ceux présent sur la place étaient à présent guéris - du moins ils n'allaient certainement pas souffrir de leurs maux - les morts par contre allaient le rester...
Son aura, petit à petit, s'était ravisée.
- Il est tant de s'occuper du reste des blessés de Paris..
( Vous avez acceptez le Prophète parmi vous, il fera donc désormais parti de votre quotidien et certains d'entre vous allez très certainement le voir apparaitre dans vos RPs. Ce RP ce termine sur cette réponse - vous pouvez bien évidemment poster une dernière réaction -.
Il vous est désormais possible d'ouvrir de nouveaux RPs dans un Paris encore catastrophé par les événements avec un quartier des commerces en cendre. Il y a peut-être encore des personnages à sauver, qui sait. Je vous laisse un petit temps pour RP entre vous tranquillement avant de poursuivre les évenements. Merci d'avoir participé et j'espère que tout ça vous plait! )
Tout ces discours hérétiques...Cette imbécile de bibliothécaire, se sentant protégée par cette pseudo-aura divine...Ces impies de bohémiens, pensant trouver le salut dans les vaines paroles d'un faux prophète. Tout ces gens qui ne trouvaient du courage que lorsqu'ils étaient protégés par quelqu'un de plus fort - c'était ça, le peuple de Paris ? Melchior était lâche, mais au moins, il se savait fidèle à ses idéaux, pas la vulgaire catin d'un faux envoyé du Seigneur. Chacun des mots des hérétiques l'écœurait tant qu'il était secoué par de vifs haut-le-cœur. Mais le pire fut d'entendre Clotaire rejoindre le parti du "Prophète" avec un sermon aussi douloureux à entendre que Melchior se sentit profondément trahi, lui qui avait pourtant mis en garde l'archidiacre. Il secoua tristement la tête. Comment avait-il pu être aussi fou pour accorder sa confiance à un gamin comme Clotaire ? Il avait commis l'erreur d'ignorer ses ambitions - il ne la commettrai pas deux fois.
Les bohémiens étaient impurs, insolents, irrespectueux. Ils ne méritaient de place nulle part, si ce n'est aux Enfers. Et Melchior ne comptait pas l'oublier - après tout, n'était-il pas lui même le fruit pourri d'une bohémienne ?
Il se tourna vers Clotaire, et le fixa quelques instants.
-Je te suivrai, noble Archidiacre, lui dit-il.
Ses mots étaient dénués de douceur, ils n'étaient que des formalités répétées par quelqu'un qui se savait contraint de suivre l'autorité pour conserver sa liberté d'agir.
Mais au fond, Melchior haïssait ce faux Prophète plus qu'il n'avait jamais haï. Et il le craignait infiniment davantage.
¤¤¤
Céleste avait assisté aux échanges de paroles, sans trop se concentrer sur ces dernières. La résurrection à laquelle il avait assisté l'avait rendue absolument intrigué. Il désirait tellement en savoir plus. Peut-être que la dame de Longroy en saurait plus, elle qui semblait partager quelque chose de fort avec le Prophète ? Céleste commença à s'approcher d'elle, mais quelque chose le retint, ce qui n'était pas dans son habitude. C'était la voix de sa sœur, qu'il avait reconnu parmi le brouhaha. Il lui jeta un regard à travers la foule. Elle s'opposait au porteur d'espoir ? Pourtant, tous les bohémiens semblaient le rejoindre. Des camps se formaient donc...Mais lequel était le bon ? Y en avait-il un seulement, de bon ?
-Je n'ai pas besoin d'espoir...se rendit compte Céleste à voix haute. J'en ai déjà tellement.
Il observa le peuple discourir. Il se sentait loin de tout cela, pas supérieur, juste étranger. Les discours théologistes ou les grandes envolées de haine, tout cela n'était pas de son ressort. En revanche, il savait que son grand-père n'aurait pas été de cet avis. La haine, Vladislav de Villefleuris la connaissait bien.
Mais il n'était pas son grand-père.
[Melchior est officiellement POUR le Prophète, mais absolument CONTRE intérieurement - et toutes ses décisions iront dans ce sens. Céleste est désintéressé, mais laisse le bénéfice du doute au Prophète et est donc POUR]
Tandis que ses yeux ambrés s'ouvraient grand d'admiration pour dame Yolande, Eusebio sembla recouvrer des forces, comme nourri de ce beau discours qui lui parlait tant. Elle avait raison en tous points, et sa place à lui, malgré la peur, malgré le désaccord des Pastore sur la situation, se trouvait à côté d'elle, parmi le peuple qui se voulait enfin libre du joug de l'Inquisition. Quitte à donner leur pleine confiance à un inconnu sorti du bûcher...
Oui, mais il y est entré pour sauver Milet. Que faisait Milet dans l'apothicairerie, alors ? C'était une toute autre question...
Mais une question à laquelle il réfléchirait plus tard. Sortant des rangs de la foule, le jeune loup, qui s'était fait discret depuis le début des événements tragiques, vint se joindre la tête haute au regroupement autour de la famille Longroy. Il écoutait avec attention une nouvelle venue s'exprimer, partageant son avis sur de nombreuses choses, et hochant la tête au rythme de ses paroles. Venant se placer à côté des bohémiens, il posa son regard ferme, quoi qu'un brin méfiant, sur le Prophète puis tout le monde réuni autour d'eux. Il ne se sentit pas le besoin de parler, mais adressa un faible sourire à dame Yolande, l'assurant de tout son soutien. Si elle était une élue, de toute façon, il préférait bien mieux se ranger de son côté.
Les pouvoirs du Prophète sortaient réellement de l'ordinaire, et faisaient montre d'une grande puissance qui fit frémir Clotaire. En soi, envoyer valser quelqu'un, quand bien même il s'agirait d'une grande dame - dans tous les sens du termes - en pleine attaque et maîtrisant l'art du combat, ce ne devait pas être grand-chose pour un chien capable de ressusciter les morts. Quoi que le fin mot de cette histoire n'avait pas été résolu, aussi l'Archidiacre se gardait de poser un quelconque avis là-dessus pour le moment, mais se sentit quelque peu refroidi par la démonstration de force. Pourtant, en se tournant vers lui, le grand chien gris fit preuve de chaleur et de cordialité, et Sa Grâce ne sut plus quoi en penser.
Du reste, son opinion se travaillait petit à petit, écoutant les réponses du Prophète et les murmures glissés dans son oreille, qui rejoignaient les mises en garde de Melchior. Les avis divergeaient sur la situation, d'aucuns répétaient sorcellerie, hérésie, punition divine, tandis que les autres prônaient une nouvelle ère de paix et de protection pour Paris. Yolande de Longroy se faisait la porte-parole du petit peuple, les rameutant sans difficulté sous sa bannière. Et comme il les comprenait...
Le Prophète également s'adressait au peuple, et c'était normal, car ils étaient le cœur de Paris, sa fibre principale... Et leur ennemi, ce ne devait pas être l’Église, ce ne pouvait être le Créateur, mais c'était bien cette Inquisition, l'enfant maudit dont il souhaitait tant se défaire... Était-ce là l'occasion rêvée de mettre un terme à cette barbarie, à ces effusions de sang ? Mais qu'en penseraient Melchior et tous ces curés bien pensants, qui ne pouvaient souffrir de partager leur belle ville avec les marginaux...
Et qui était-il, lui, dans tout ceci ? Il ne savait plus. Où était sa place ? Dans la famille d'Aspremont ? Au sommet du clergé ? Parmi tous ces gens, à qui il rêvait de ressembler, et qu'il souhaitait rencontrer pour les soulager de leurs peines et leurs peurs les plus profondes ? Yolande de Longroy s'adressait à l'Archidiacre, cherchait son soutien, mais qui pourrait lui parler à lui, à celui qu'il était vraiment ?
C'est alors que Sibylline fit son entrée sur le parvis, tandis que de plus en plus de partisans grossissaient les rangs de la dame de Longroy. Sibylline, gravement brûlée, sûrement dépossédée de tous ses livres et de sa librairie qu'elle affectionnait tant, où elle aimait tant accueillir les visiteurs, même les plus revêches... Sibylline qui faisait fièrement face à tous ces yeux scrutateurs, pour leur parler, les convaincre, mais le convaincre lui également ! Lui adresser des paroles si belles et si gentilles alors que lui avait menti sur son identité... Et c'est elle qui l'aida à retrouver sa place. Oui, c'était dans l'amour de son prochain et dans le secours aux âmes perdues qu'il se retrouvait, qu'il existait vraiment. Même en tant que représentant sacré du Créateur sur Terre, c'est le rôle qu'il aurait dû exercer depuis le début, et non dans la Cathédrale, mais dans la rue. Le Très-Haut qui n'était qu'amour et pardon... Tout ce que demandait Yolande... Tout ce que promettait le Prophète...
Comment y résister ?
Adressant un sourire ému à la jeune libraire, les yeux humides, Sa Grâce adressa un regard circulaire à tous les gens présents autour de lui. Son choix était fait, pour le meilleur et pour le pire. Et il était prêt à en payer le prix, même si ce serait la pire décision de sa vie ; tout ceci n'était motivé que par son envie de bien faire et d'en sauver le plus grand nombre, de sauver ceux qui le méritaient vraiment, qui en avaient besoin. Bien qu'ils soient enfermés dans la haine ou dans la peur, les nobles réticents pourraient être sauvés, eux aussi. Refuser l'aide du Prophète, c'était condamner tout Paris à brûler. Du moins, il tâchait de s'en convaincre.
- L’Église vous suivra, Prophète. Car en effet, elle a grandement besoin de son aide, et je souhaite de tout cœur que vous puissiez nous guider sur le droit chemin. Voltant dans un mouvement de robes, il fit face à ses détracteurs. Contrairement au Malin, le Tout-Puissant ne naît pas dans les flammes, il est vrai, il les traverse ! Il les franchit, et ce pour venir en aide à son peuple. Qui suis-je, pour refuser l'aide de cette patte tendue vers nous, alors que tant de gens en ont besoin ? Alors que moi-même, j'en ai besoin ?
Baissant la tête, le barzoï se frappa la poitrine de sa patte, secouant la tête. Bien sûr, le moment était mal choisi pour s'auto-flageller, mais il se sentait le besoin de se rapprocher de son peuple, de leur montrer que lui aussi, il voulait faire confiance, lui aussi, il voulait leur bien.
- Je ne suis en rien différent de vous... J'ai également mes faiblesses, mes craintes, mes désespoirs... Disant cela, son regard se porta inconsciemment vers la famille Montdargue, et plus généralement l'Inquisition regroupée autour d'elle. Mais je veux justement me battre contre tout ceci, car je sais que le Créateur me donnera, nous donnera à tous la force de briser nos chaînes et nous relever de ces épreuves.
Soudain redressé de toute sa hauteur, plein d'assurance et le regard brillant de détermination, Clotaire se tourna à nouveau vers le Prophète, s'avançant d'un grand pas vers lui, tendant à nouveau sa fine patte pour illustrer une fois pour toute sa décision.
- Prophète, le peuple des justes s'en remet à son Créateur, et à vous... J'espère ne pas me tromper en vous donnant notre confiance.
Le regard brûlant, ses prunelles sondaient son vis-à-vis ; qu'importe qu'il passe pour un fou aux yeux de tous, que son choix soit décrié. Pourvu qu'il ne se trompe pas.
Malorsie en avait la mâchoire tombante, jusqu'à ce qu'elle retrouve assez d'esprits pour murmurer "il est fou, l'Archidiacre est fou, c'est un hérétique comme les autres", puis elle tourna son regard hagard vers son seul dieu et maître, ne sachant que faire. Devraient-ils brûler tous ces païens ici et maintenant ?
Longuement restée silencieuse face à ce chaos sans nom, Sibylline cligna des yeux. Sa joue gauche, son flanc droit, et l'une de ses pattes demeuraient entièrement brûlés. Elle avait observé, sans un mot, sans un acte, l'ignoble et étrange spectacle se déroulant sous ses yeux clairs. Elle avait reconnu de nombreux visages, simples rencontres ou bien de solides relations, mais n'avait rien fait. Quelque chose, un instinct, sans doute, lui sommait d'attendre. Elle n'avait pas encore sa place dans cette cohue. Sa librairie et son honneur brûlé, la jeune chienne réfléchissait à vitesse, mesurant ses idées et potentiels propos. A demi couchée, elle s'était redressée, puis inspira. Son souffle demeurait encore brûlant. Avec délicatesse, elle vint non loin de Yolande, gardant une distance respectueuse. Ses yeux bleus semblaient aborder une conscience nouvelle. Les capacités des êtres vivants étaient aussi magnifiques que dangereuses, une chose qu'il ne fallait pas oublier. - Je m'adresse à l'Inquisition. Vous, qui semblez agir au nom du Seigneur, vous qui, encore une fois, annoncez une quelconque calomnie, vous trouverez sans doute mes paroles mièvres, et mon discours, ridicule. Mais brûler, tuer, proclamer le nom du Seigneur sous la coupe des flammes et des épées, est sans doute la chose la plus insensée que j'ai pu constater à votre égard. Votre cruauté n'a d'égal que votre arrogance, après tout, votre seul argument de défense sont les coups de crocs et des lames. En vérité, vous avez peur, bien plus peur que nous tous. Car pour la première fois, le peuple ose choisir son destin, en se déchirant de votre influence néfaste. Pour la première fois, votre pouvoir est mis en doute, et c'est cela que vous craignez ! Le peuple agit sous son propre gré, nous ne sommes pas les moutons qui doivent être traqués par les loups ! Sans le pouvoir, sans le contrôle, vous n'êtes rien, vous perdez vos repères. On ne tue pas et on ne fait pas résonner la terreur au nom du Tout Puissant. C'est l'acte le plus immonde que vous faites à son égard.
Ensuite, Sibylline se tourna vers le Pèr... Non, sa Grâce l'Archidiacre. Elle annonça, toujours d'une voix forte :
- Votre Grâce ! Aujourd'hui, beaucoup de questions se posent, de doutes et d'inquiétudes. Vous avez notre destin en vos pattes, vous faites face à un être encore jamais vu. On dit que la peur est la sœur du courage. Nous avons assisté à des événements dépassant tout entendement. Chacun est perturbé, dépassé, mais certains cherchent la lumière au milieu des ténèbres. Si le Seigneur est un être d'amour, je reste certaine qu'il doit être également exigeant et sévère. C'est pour cela que nous faisons face à des épreuves qui nous paraissent parfois sans aucune pitié. Mais voyez ! A travers les flammes, cet émissaire nous tend la main. Et Dieu sait combien l'inconnu fait peur. Mais c'est justement en lui faisant face, en prenant nos décisions, en prenant en pattes notre Destin, que nous pourrons tracer une voie saine. A travers les flammes, ce personnage a laissé un être innocent vivre. Il nous tend la patte. Alors, que devons-nous faire ? Elle s'adressa au peuple. Devons-nous suivre les chiens de la nuit et des flammes, retourner dans notre quotidien de craintes, de peurs ?! Devons nous subir le courroux de ceux qui pendant tout ce temps nous ont terrorisés, nous maintenant sous leurs crocs ? Devrions-nous suivre ce chemin tout tracé, ou bien écrire NOTRE chemin ?! Ceci est l'unique chance de savoir si nous trouverons la lumière dans ces ténèbres. Nous ne devons pas la laisser passer.
Enfin, elle adressa un sourire au "Père d'Aspremont", un sourire sincère.
- Votre Grâce, permettez moi de vous adresser ces quelques paroles. Vous souhaitez le bien du peuple, son salut. Vous chérissez chaque être avec amour et soin. N'est-il pas normal, qu'au bout d'un temps, la paix soit réclamée, après tout ces sombres instants et moments ? Le Seigneur ne souhaite que le bonheur et la joie de son peuple. Vous le savez bien plus que moi. Ensemble, nous sommes capables de créer ce bonheur, cette idée de paix, mais cela restera impossible pour ceux restant dans les limbes du passé et des regrets. Il est temps d'avancer, Votre Grâce.
Yselde, perdue dans ses pensées, continuait d'observer le peuple arguer, discutailler, et échanger ses opinions. Ce fut à peine si elle remarqua l'intervention de Bellevale, qui se solda par un échec misérable. Les oreilles tendues de la demoiselle captaient tout ce qui se disait autour, histoire de l'analyser. Certains avaient un avis tranché, d'autres semblaient plus perplexes.
Elle faisait certes partie de la première catégorie, mais malgré tout, un doute persistait. Des années auparavant, on avait déjà entendu parler d'un chien doté d'une telle force, sorte de bénédiction divine —voire malédiction, en fonction des croyances.
Si ce genre de... se refusant à employer le terme miracle, la chienne au pelage clair préférait penser phénomène naturel. Si ce genre, donc, de phénomènes naturels commençait à apparaître partout, et si chacun d'eux pouvait s'amuser à faire de telles apparitions et à tenir de tels discours en public, la ville de Paris aurait vite fait de se retrouver avec une guerre civile ——ou autre catastrophe— entre les pattes.
Aussi se remit-elle à hésiter. Le regard méprisant que le soi-disant prophète avait jeté à Bellevale, qui était à terre à ce moment-là, lui avait grandement déplu. Yselde redoutait une escroquerie à l'échelle de la cité. Mais en même temps, peut-être était-il en mesure de faire dégager l'Inquisition? Lequel était le pire?
Son regard se posa sur sa mère. Non, elle ne pouvait pas la laisser seule. Qui savait ce qui pouvait lui arriver? Elle qui s'était promis de rester à ses côtés le plus longtemps possible, ne pas rejoindre le camp de Yolande revenait, à ses yeux, à une trahison. Et puis, si le prophète n'était pas qu'un simple opportuniste, le jeu en vaudrait la chandelle...
Tiraillée entre deux opinions contradictoires, la jeune noble ne savait plus que penser. Et si en fait le chien gris était un imposteur qui, dès qu'il aurait obtenu suffisamment de pouvoir, profiterait de la situation et mettrait la capitale à feu et à sang?
Nouvelle oeillade bleue vers Yoyo Longroy. À vrai dire elle aurait aimé charger ses yeux de reproche, mais elle ne pouvait pas, n'en avait pas la force; pas contre son modèle.
Quelque chose dans l'esprit d'Yselde céda.
Presque à contrecoeur, la silhouette gracile se mit à avancer, d'abord lentement, puis se fraya carrément un chemin dans la foule en lancant des coups d'épaule un peu au hasard.
En passant à côté de Frambault, elle laissa discrètement traîner son regard sur le visage du chien de chasse. Au fond de ses prunelles brillait une lueur inquiète; pas inquiète à cause de ce que dirait l'Inquisition, non. Inquiète de jusqu'où pourrait aller le prophète. Pas sûr que le Montdargue l'ait remarquée, mais son expression changea du tout au tout lorsqu'elle leva la tête vers le mâle gris : un mélange de confiance et d'assurance, avec un brin de curiosité. Confiance-assurance-curiosité qui passèrent à un air tendre et désolé en se tournant brièvement vers sa mère.
Pourvu que nous ne soyons pas en train de faire une grave erreur, songea-t-elle en se plaçant à côté d'une bohémienne qu'elle connaissait de vue et de nom, une certaine Blanche.
[Yselde rejoint les rangs du prophète, bien qu'un peu à contrecoeur.]
Quand la Bellevale fut mise à terre avait autant d'aisance que si le chien gris avait repoussé un caneton lui sautant dessus, Amalthée fut convaincue qu'elle avait en face d'elle un sorcier. Tout le répugnait, sa face roussit comme ses pouvoirs magique, mais malgré tout elle se retenait de dire quoi que ce soit. L'archidiacre avança parmi la plèbe et s'exprima, le regard interrogateur, presque perdu, l'air du parfait benêt dont il suffisait de murmuré quelques chose à son oreille pour l'influencer. La comtesse reconnaîtrait cet air entre mille.
Elle fut tenté, j'espace d'un instant de se glisser à ses cotés et de lui souffler quelques paroles judicieuse. C'est pour cela qu'elle quitta discrètement ses dames pour se glisser près de sa Grâce et près des limiers de Montdargue. Elle ouvrit la bouche, mais ses paroles timides, incertaine au vu de la houle qui se déchainnait autour d'elle, semblaient se perdre dans les méandres de la foule.
- Je ne me souviens pas que, dans les textes sacrées, le Créateur sort des flammes ... Après tout, le Malin est un menteur...
Mais on parla, toujours plus fort, toujours mieux et Yolande de Longroy qui s'attirait l'amour du peuple fit pesté la chienne dont un regard rapide vers l'amas d'être qui se rassemblait autour du pseudo Prophète lui montrait à quel point la matriarche avait reussit son coup. Elle pesta, ils étaient tous aveugler par la lumière que dégageait ce démon.
[ Amalthée est toujours contre le prophète]
Sous ses mots, les murmures s'étaient tus. Tantôt choqués, tantôt outrés par les paroles révolutionnaires de la dame, tous réfléchissaient, faisant tomber un silence de plomb sur l'assemblée. Yolande elle aussi retenait son souffle, craignant voir Frambault, dans sa colère, lui tomber dessus pour l'égorger sur place. Mais ce fut la voix du vieux gris qu'elle entendit. Puis, le profond timbre du fils de Krismund qui s'était joint à ses côtés - et Yolande de se redresser davantage, protégée par le géant bohémien, acquiesçant à ses mots si sages. Ensuite, le murmure de l'ombre noire qui l'avait suivie - une ombre qui disparut aussitôt sous un faible sourire reconnaissant de la dame.
Évidemment, la rage de Frambault ne tarda pas - et il hurlait, perdu, impuissant face au peuple qui osait enfin ouvrir la bouche. Yolande décida de l'ignorer mais sursauta en entendant le bruit d'un choc derrière elle; en se retournant, elle vit la Capitaine de la Garde projetée au sol. Si elle se trouvait dans son dos... avait-elle essayé d'attaquer le Prophète en traître ?! Et elle qui pensait que les Deschênes accordaient tant d'importance à leur honneur...
Mais encore une fois, le Prophète avait fait preuve de sa toute-puissance, juste devant l'archidiacre qui s'avançait enfin. Mais avant de s'occuper de l'émissaire divin, l'homme d'église se dirigea vers Milet - un geste et des paroles que Yolande accueillit avec gratitude. Tous semblaient horrifiés de voir son époux bouger et les simples mots de l'archidiacre, qui demandait à ce qu'il soit soigné, lui firent le plus grand bien. Il vint ensuite s'entretenir avec le Prophète - et Yolande resta à sa place, un peu en retrait. Une prouesse dont son idiote de nièce n'était évidemment pas capable - et la voici qui débitait encore des âneries. Les victimes d'aujourd'hui ? Mais les victimes d'aujourd'hui, c'était le peuple tout entier ! Chaque petit commerçant, chaque citoyen qui vivait dans les appartements au-dessus des boutiques - chaque famille qui se retrouvait à la rue et perdait en même temps son seul moyen de gagner sa vie. Quelle idiote ! Si l'Inquisition n'était pas déjà au point mort niveau réputation, voilà des mots qui lui auraient fait perdre encore plus de popularité...
Yolande écouta les paroles du Prophète, avant de s'éclipser à mi-discours pour se précipiter près de son mari qui avait l'air de reprendre ses esprits. Épuisée, elle faillit pleurer de le voir si perdu. Elle le prit dans ses pattes, cherchant dans son regard une preuve, une assurance qu'il était toujours lui-même... tout en n'oubliant pas de prêter une oreille à ce qui se disait tout autour. Et la noble lettrée ne put s'empêcher de bondir pour démonter, presque par réflexe, la faible argumentation du Pastore.
- Le feu ? L'image de la destruction ? Et qui manie le feu ici, si ce n'est Frambault ? Cet homme - elle montra le Prophète d'un signe de tête - nous sauve des flammes ! C'est là toute la nuance ! Et comment pouvez-vous craindre qu'il s'agisse d'une menace ? L'Inquisition nous brûle déjà vivants, personne ne pourrait faire pire !
Sa voix était résolue, ferme - et son éloquence était parfaite. Yolande était de ceux qui avaient appris à débattre et à parler. Ses mots n'étaient pas anodins. Nous. Nous, car elle parlait du bas peuple, des marginaux, des apeurés, des petits artisans. Et elle s'incluait parmi eux - elle était avec eux et les soutenait de par ce simple mot. Nous. Elle n'ignorait pas qu'il s'agissait là du plus grand pourcentage de la population, bien que le moins influent. Comme... une armée de fourmis. Si faibles seules, mais capables d'assaillir des montagnes ensemble...
Et ses mots semblaient trouver écho dans le cœur du peuple. Les sœurs de Theobald le rejoignirent, l'une d'elles appuyant ses propos. Puis, la batelière qui alla même jusqu'à se présenter devant la dame en y allant de ses propres arguments. Le petit peuple... Yolande esquissa un sourire presque maternel en leur direction - un sourire fier. Elle savait qu'il était plus difficile pour eux de rejoindre sa cause aussi ouvertement, car ils étaient bien plus enclins qu'elle aux représailles. Mais ils osaient. Et elle ne l'oublierait pas.
A ce stade, Yolande se fichait pas mal de la décision de l'archidiacre. Le peuple, plutôt que de suivre le Prophète, voulait surtout se défaire de l'Inquisition. Et la dame de poser son regard altier sur Clotaire. Elle avait déjà gagné. Seuls les de Longroy s'étaient tenus aux côtés du peuple. Les de Montdargue, Pastore et Deschênes avaient tous témoigné (certains avec plus de virulence que d'autres) de leur avis : un avis qui se voulait contre le Prophète, mais aussi contre le peuple. Ils avaient peur du changement ! Eux, les grands de ce monde, les nobles... ils avaient peur comme des enfants. Alors que le peuple, lui, se levait contre l'oppression ! Et seule la famille de Yolande les soutenait et souhaitait les mener dans leur combat.
Alors oui, malgré la ranimation de Milet qui pouvait sembler contre-nature (bien que Yolande ne le considérait qu'inanimé et non mort), elle était sûre de s'être attirée les faveurs de la populace. Elle continua donc à l'intention de Clotaire :
- Archidiacre, vous nous avez enseigné que le Créateur n'était qu'amour, pour tous ses enfants. Nous avons laissé sa chance à l'Inquisition, et dans son intolérance à l'égard du peuple de Paris - appuya-t-elle en regardant les Bohémiens -, elle ne nous a montré que mort et souffrance, là où cet étranger nous promet l'amour du Seigneur. Y a-t-il vraiment lieu à des débats théologiques aujourd'hui alors que, comme vous l'avez souligné, nous avons tous besoin de soins et de réconfort ?
Elle s'avança un peu pour continuer.
- Acceptez son aide. Et dans le pire des cas, s'il s'avère en fin de compte qu'il n'est pas celui qu'il prétend... alors, à ce moment-là, qu'il parte ! Il ne pourra pas faire pire que Frambault, qui se dit lui-même, ainsi que tous les Inquisiteurs, aptes à discerner la volonté du Créateur et assassiner certaines de ses créations. Mais en quoi seraient-il plus légitimes que celui-ci, qui apaise nos douleurs ? Une pause. Si ce sont ses pouvoirs qui vous effraient... Eh bien, ils sont justement la preuve de sa bonne foi : s'il voulait nous gouverner par la force et la peur, rien ne l'empêchait de le faire ! Si cet inconnu avait décidé de marcher devant le trône du roi de France pour se faire roi à sa place, il aurait pu le faire. Il aurait pu gagner tout pouvoir. Alors, pourquoi s'attarder sur une seule ville ? Pourquoi respecter leur libre arbitre ? Yolande ne croyait certes pas à cette histoire d'envoyé du Créateur, mais ne pouvait nier sa bonne volonté.
[Yolande est toujours pour le Prophète]
Du avait voulu bondir aux côtés de Théo lorsque Frambault l'avait menacé, et seule l'intervention du garde l'avait retenue. La situation lui échappait. Une colère si forte qu'elle surpassait sa logique froide coutumière ? Elle ne s'y était absolument pas préparée.
A ses côtés, elle avait vu Blanche avancer de même.
Puis le Conteur était arrivé, et leur frère s'était détourné vers Yolande et le prophète.
Là, Du avait hésité. Mais c'était trop beau. Elle refusait d'y croire.
Et Bellevale s'était jetée sur l'étranger. Mais, trop vite pour qu'elle puisse mettre des mots sur le fracas de pensées qui s'étaient levées à son action, elle avait été soufflée, comme aussi légère qu'un fétu de paille, et la jeune chienne qui avait plus tôt taché d'organiser la lutte contre l'incendie s'était précipitée auprès d'elle.
Il maîtrisait des pouvoirs.
Ses paroles sonnaient trop belles à ses oreilles, mais s'il y avait une chance que ce soit vrai ? Comment ne pas craindre pour les sien pourrait-il être moins impossible que réchapper d'un incendie sans une brûlure, ou empêcher un attaque sans un seul geste ?
Et la Dame avait raison, ô combien raison. Du connaissait bien ce dont elle parlait... Et Blanche, et Théo, tous deux avaient connus de près l'Inquisition.
Bon sang, et elle était censée être la grande sœur, par les Forces.
Puis l'Archidiacre arriva, et, malgré le maëlstrom de ses pensées, le canisisthe gagna un peu de son estime en se préoccupant des blessés. Le sang allait arrêter de couler...
Elle leva la tête, et son regard tomba sur celui de Théo.
Ses paroles résonnèrent avec ses pensées, puis Blanche quitta ses côtés avec un sourire rassurant, et elle rejoint Théo. "Un nouvel espoir...", dit-elle.
Que lui importait, après tout, que ce soit vrai ou non ? Ensemble, ils réussiraient à survivre à n'importe quoi, et peu importait combien cette pensée était naïve. Peut-être bien que ce prophète pouvait leur donner un meilleur futur.
Alors elle s'avança auprès de sa famille.
Elle n'était pas de ceux qui prendraient la parole. Qu'est-ce que son avis aurait pu changer, après tout ?
[Du est pour le prophète.]
L’inquiètude et la peur se muait peu à peu en violence, la populace se divisant en plusieurs groupes : ceux pour le prophète, ceux contre et les autres, indécis. Mais suite au message de Dame Yolande, la jeune Angélique ne pouvait qu’être encore plus pour le prophète. La méchanceté gratuite de Frambault et sa famille… ils ne pouvaient servir le Créateur. Ils n’étaient que de pauvres âmes perdues, croyant en des choses ignobles et en s’assurant que tout ce qui divergeait soit faux. Et cela, elle ne pouvait l’accepter. Les chiens ne devaient plus avoir peur.
Se redressant, la jeune chienne s’avança vers Dame Yolande, appelant les petits pour qu’ils restent dans ses pattes.
- Je me nomme Angélique de Saintance et je suis entièrement d’accord avec vous Ma Dame. Et je suis prête à marcher à vos côtés Prophète. Nous ne pouvons plus vivre dans le drame, la peur, la colère… Les de Montdargues ont assez manipulé de gens comme ça. Il est temps de changer. Je ne veux plus entendre de cris provenant de bûchers. Il y a eu assez d’innocents brulés. Faisons place à une nouvelle manière de vivre, ici, à Paris.
Il fallait convaincre l’Archidiacre… c’était tout ce qui comptait maintenant aux yeux de la belle blanche. Elle ne voulait plus être dirigée par les meurtriers de sa mère.
Lorenzaccio se rua sur la pauvre chienne qui venait de se faire renverser par Frambault. Il ne comprenait pas pourquoi tant de haine… mais peu lui importait, il fallait qu’il aide sa Dame, celle à qui il s’était promis d’aider jusqu’à la fin. Il l’aida quelque peu à se redresser, prenant soin de ne pas toucher ses membres endoloris puis sans un mot, il la suivit tout en la soutenant.
Lorsqu’elle prit la parole, le Renard fut surpris par la force et le calme qui animait Yolande. Et il n’eut qu’encore plus d’estime pour elle. C’est donc dans un faible chuchotement qu’il s’adressa à elle avant de disparaître dans la foule :
- Je suis avec vous ma Dame, ne doutez jamais de ça. C’était une magnifique prestation et j’espère que vous arriverez à rallier la majorité à votre cause. Je vais partir maintenant mais sachez que je garde un œil sur vous et votre famille…
Et il s’éclipsa.
Le Prophète se tourna vers la danseuse, qui avait pris la paroles un instant plus tôt. Posant ses yeux dorés dans les siens, elle se sentit soudain toute petite.
« N'êtes vous pas de simple canidés vous aussi? Ne sommes nous pas tous les enfants de quelqu'un, ainsi que du Créateur? Que l'on y croit ou non, c'est un fait et aucun des enfants du Seigneur ne devrait être traité de la sorte. » Lui répondit-il d’une voix calme, qui calma aussitôt ses craintes.
Ledit prophète parlait bien, et Blanche retrouva soudainement espoir. L’espoir d’un renouveau pour son peuple, un espoir de paix et de tranquillité, un espoir de ne plus élever les enfants bohémiens dans la crainte et la prudence.
… mais fallait-il s’y fier ? Les mots de Mama Illfada résonnaient encore dans sa tête. Ah, si seulement elle avait été là…
Mais elle n’eut pas le temps de de se questionner plus, spectatrice des événements qui suivirent à une vitesse folle.
D’abord, ce fut à la Dame de Longroy de poser ses pattes sur son défunt mari et alors, l’impensable se produisit : le corps inanimé se mit à bouger sous les yeux stupéfaits des Parisiens.
La danseuse frissonna. Les morts ne devraient-ils pas rester morts ? Faire revivre des corps sans vie était, selon elle, aller contre la nature. On ne jouait pas avec la vie.
Mais si la pseudo résurrection de Milet de Longroy l’effrayait, elle n’était pas pour autant d’accord avec le Limier qui, d’un geste brusque, avait écarté la dame de Longroy pour venir saisir son mari par la nuque, prêt à le renvoyer dans les nimbes une nouvelle fois. Ah ! Une nouvelle fois les Montdargue s’auto-proclamaient détenteurs du droit de retirer la vie.
En un instant, la bohémienne sentit son frère se détacher d’elle, pour foncer en un éclair vers Frambault. D’un mouvement d’épaule, il le repoussa sans difficulté. Le Limier ne faisait pas le poids face au géant qu’était Theobald et heureusement.
Blanche se raidit et amorça un pas vers son frère, sans pour autant s’éloigner de Du. Mais Yolande pris rapidement parti pour le Bohémien, et dénonça les méfaits de l’Inquisition.
C’en était trop, et Yolande avait parfaitement décrit la chose. Elle avait raison, depuis trop longtemps les Parisiens laissaient l’Inquisition les terroriser. Il était temps de réagir, et quoi de mieux que la venue du Prophète qui leur offrait un nouvel idéal de vie ?
Un éclair traversa alors la foule, se jetant contre le prophète cette fois ci. Dame Bellevale espérait sans doute évincer l’étranger en agissant ainsi, mais, d’un moindre effort, il la balaya d’un revers.
Bientôt, chacun alla de son opinion. Certains rejoignirent l’avis de Yolande et montrèrent leur soutien au Prophète, d’autres se turent alors que de son côté, l’Inquisition fulminait. Même l’archidiacre Clotaire fit son entrée sur le devant de la scène.
Mais ce sont les paroles de Theobald qui achevèrent de décider Blanche.
« Donnons une chance à cet espoir de paix, aussi incertain soit-il aux yeux de chacun. Ou nous nous réveillerons encore demain, hantés par les hurlements des innocents succombant aux vices de cet ordre corrompu. Nous demandant alors, qui sera le prochain. »
Lentement, la jeune danseuse se décolla de sa sœur de cœur, Du, lui adressant un sourire qui se voulait rassurant. Inspirant un grand coup, comme pour se donner du courage, elle se dirigea vers son frère qui trônait prêt du Prophète, et doucement, elle vint se ranger à ses côtés.
Elle avait peur des pouvoirs du Prophète qui lui rappelaient étrangement les dires de Mama Illfada, mais Theobald avait raison : cette promesse, cet idéal de paix était trop beau pour risquer de passer à côté. Alors, à son tour, Blanche prit la parole, son regard balayant l'assemblée avant de se poser sur l'archidiacre :
« Tout comme vous, moi aussi j’ai peur. Mais mon frère et Madame de Longroy ont tous deux des paroles sages. L’Inquisition n’a que trop caché ses crimes derrière la religion. Il est temps que cela cesse. Tous ensemble, tournons nous vers ce nouvel espoir. »
Elle doutait que son discours ravisse Paris entier, la plupart tenait son peuple en horreur. Mais Blanche espérait pouvoir raisonner quelques esprits embrouillés.
Doucement, elle vint saisir la patte de Theobald pour se rassurer, et tournant son visage vers le Prophète, elle lui murmura :
« Si l’avenir est tel que vous nous le promettez, dans ce cas, je n’hésiterai pas à me joindre à vous. »
Elle le vouvoyait cette fois ci, témoignant le respect qu’elle éprouvait à son égard, malgré la crainte qui lui chatouillait l’estomac.
[Blanche est effrayée par les pouvoirs du Prophète, mais elle veut croire en ce nouvel espoir. Elle est donc, sauf si revirement de situation, POUR le Prophète]
Marie était restée hagarde face à tout ce qu’il se passait devant ses yeux. Elle était jeune après tout, et influençable. Aussi elle ne savait comment elle devait réagir.
Son cousin empêcha les deux chiens de se battre.
Elle vit une ombre sortir de nulle part, bondir sur le Prophète. Son cœur loupa un battement et elle s’approcha, ce n’est que lorsqu’elle fut éjectée que Marie parvint a discerner dans cette forme brutale sa mère adoptive. Lorsque celle-ci heurta le pavé, la petit chienne s’écria :
“ Dame Bellevale !! ” avant de courir jusqu'à elle. Elle l’aida comme elle pouvait à se redresser et eut l’air d’autant plus perdue.
“ Pourquoi avoir fait cela ? ”
Impossible. Milet… Milet était en train de bouger. Sous la patte du prétendu Prophète et de Dame Yolande, il semblait reprendre vie. Si, avant cette vision, Francesco écoutait les questions des habitants de Paris en intervenir d’une oreille attentive, analysant chacune des réponses données, ce n’était plus le cas à présent. Ses yeux s’étaient arrondis, preuve de son effarement, et un léger grognement était sorti. Un mort était un mort. Roi, noble, paysan, citadin, qu’importe.
« C’est… c’est impossible. »
Ses yeux clignèrent, il recula de quelques pas, comme si prendre du recul lui ferait découvrir ce qu’il se passait réellement. Pourtant, il ne s’agissait définitivement pas d’une hallucination. Si lui ne bougeait plus, ce n’était pas le cas de tout le monde. Notamment pour Frambault qui se jeta sur le chef de famille des De Longroy, afin de le faire repartir dans le royaume des morts. Ainsi que Theobald qui envoya paitre le Limier en le poussant violemment. En temps normal, le grand blanc aurait surement eu une esquisse de sourire. Intervention d’un garde, destiné à calmer les ardeurs, ainsi qu’un discours de la part de Yolande. Discours irréfutablement vrai et réaliste. Mais cela ne résolvait pas la question. Le sujet actuel était ce prétendu Prophète. Fallait-il le croire, pour la simple raison que l’Inquisition voulait sa mort ? Et les événements s’enchainaient, sans laisser le temps au Pastore, de digérer et traiter les informations qui arrivaient en masse. Theobald demanda de laisser une chance à cet inconnu, posant son regard sur la foule. Bellevale se jeta sur le gris et se trouva projeter au loin, sans même pouvoir l’atteindre. Cette protection, cette impression de réconfort qu’ils avaient ressentis plus tôt… Il y avait des signes, des signes qui montraient le bien de ce chien. Mais n’étaient-ils pas là pour les fausser, pour les guider dans la voie du mal, faisant croire que le chemin suivi était celui du bien ? L’Archidiacre évoqua le fait que le calme était la clé, il semblait évidement que lui aussi, doutait. Une inquisitrice parla elle aussi, ayant un avis tranché. Puis un discours prônant la paix.
Les flammes, le feu, l’image même de la souffrance, de la mort… Le même feu avec lequel l’Inquisition brulait ses victimes. Une résurrection, ou une guérison incompréhensible… Dans tout ce qu’on lui avait dit, on avait évoqué les Saints comme des abominations, qu’était-ce donc un auto-proclamé prophète qui se permettait de ramener des morts à la vie ? Tant de mystères, de choses incompréhensibles pour le mortel qu’il était. C’en était trop. Trop pour qu’il ne se méfie pas. Trop qu’il ne soit pas effrayé. Et la peur entraine la haine.
« Le feu est l’image même de la destruction. Quelqu’un qui apparaît dans les flammes ne peux pas vouloir la paix. Ne serait pas plutôt là un avertissement, afin de nous montrer ce que vous nous réservez, si nous ne vous suivons pas ? »
Il parlait d’un ton calme, car il voulait vraiment une réponse. La paix, il voulait la paix. Un monde harmonieux, heureux. Un monde vivant dans le respect des lois du Créateur. Mais avec ce désastre, tous ces évènements, il n’était pas capable de l’espérer.
Francesco est donc CONTRE le prophète (pour le moment)
Si le sauvetage de Milet avait soulagé la peine qu'éprouvait Yolande et ses filles présentes, il avait rendu dubitatif la plupart des canidés présents. Si bien qu'une immense femme armée s'était jetée sur le Prophète lui même. Le grand chien gris avait dardé un regard meprisant à son égard et d'un geste calme l'avait projeté au sol. Il n'y avait là pas que de la force brute mais bel et bien une sorte de force mystique. Même la grande Bellevale Deschênes n'avait pu toucher le Prophète: Il était réellement protégé par la lumière sainte du créateur...
Et ce Frambault de Montdargue avait eu la cruauté de vouloir retirer la vie à ce pauvre Milet qui était vraisemblablement sans denfense. Quel ignoble personne il faisait et il se permettait de parler au nom du Créateur.
- Que sais-tu du Créateur, toi qui prônes la violence et la répression? Avait-il demandé à l'Inquisiteur qui avait été bien trop occuper à remettre d'autres personnes à leur places. Yolande de Longroy avait cependant bien suffisament résumé la pensé qu'était celle du Prophète. Il y avait ici des chiens au coeur noble: Ce garde qui avait empêché le bohémien et l'inquisiteur de se lancer dans une bagarre sans nom, il portait en lui un grand sens du devoir, il méritait une place de choix. De même que ce bohémien, finalement, qui n'avait pas hésiter à mettre sa vie en jeu pour sauver le faible Milet.
Celui que l'on attendait était finalement venu: l'Archidiacre Clotaire et toute sa cours. Le Prophète avait accueilli sa venu par un grand sourire chaleureux et une patte tendue.
- Archidiacre Clotaire d'Aspremont! Avait-il annoncé son entrée. Et d'une oreille attentive il avait écouté ce qu'il avait à dire. Lui aussi doutait, ils doutaient tous finalement et ils avaient de quoi compte tenu des circonstances dans lesquels il était apparu.
- Douteriez vous de la toute puissance de notre père à tous, Archidiacre Clotaire d'Aspremont? Avait-il demandé avec calme mais sans tacte, il était certain. Je ne voulais pas de tout ce carnage, personne ne le voulait, malheureusement notre Créateur en a décidé autrement. Il s'était tourné vers Rowena, la petite apothicaire; Je me suis hâté dans votre humble boutique lorsque je l'ai vue en feu avec ce pauvre homme à l'intérieur. Il avait montré Milet qui était enfin parvenu à se mettre debout et à chercher du regard sa douce Yolande.
- Acceptez mon aide, c'est à vous, au peuple que je parle! Et vous ne souffrirez plus jamais du joug des pécheurs avides de pouvoir! Si l'Église ne veut pas nous suivre, peu importe, qu'elle emprunte cette voie qui n'est pas la notre, qui n'est pas celle de notre paix mais celle de cette inquisition qui vous effraie tant! Il s'était tourné vers Clotaire une dernière fois: S'il vous plait, faites moi confiance, Archidiacre Clotaire d'Aspremont! Joignez-vous à la paix.
( N'hésitez pas à faire réagir votre personnage haut et fort pour aiguillez Clotaire dans son choix )
Tandis que plus loin, la foule se regroupait autour du Prophète auto-proclamé et que les questions fusaient en tous sens, Eusebio luttait avec son corps de géant pour se remettre debout sans chanceler. Il ne ressentait aucune douleur particulière, au contraire, c'est presque comme s'il ne s'était jamais senti aussi bien depuis ces derniers jours, mais malgré ça il peinait à se maintenir debout et droit sur ses hautes pattes. Il se sentait lourd, comme si ses oreilles étaient emplies de coton et qu'il était plus lent que le monde autour de lui. Plutôt désagréable...
En spectateur passif, rejoignant à pas lents l'attroupement, il vit défiler plusieurs scènes qui lui firent bondir le palpitant et dresser l'échine : la pseudo-résurrection de Milet de Longroy, l'agression de dame Yolande et la menace de Frambault, immédiatement mis hors d'état de nuire par Theobald - joli tir ! ... Si le paysan retira quelque jouissance de cette intervention, il prit quand même peur pour son amant. Qu'adviendrait-il de lui si l'Inquisition parvenait à faire entendre sa voix ?? C'était assez peu probable pour le moment, bien que les gardes mettent tout leur cœur à montrer les crocs et pester sur tout le monde, mais ça restait un danger potentiel... Et que dire de ce Prophète ? Que dire de ses propos, de ces élus, dont la simple mention lui serrait les tripes ?
C'est alors que Yolande s'exprima devant le peuple rassemblé, souhaitant ouvrir les yeux de tous sur la situation et surtout sur l'Inquisition. Eusebio était de tout cœur avec elle, hochant la tête à chacun de ses dires, mais il ne pouvait le clamer haut et fort... D'une part parce que sa bouche pâteuse et sa voix cassée n'attirerait l'attention de personne, mais aussi parce qu'il risquait de s'attirer nombre d'ennuis dont il n'avait pas spécialement besoin dès maintenant. C'était surtout l'attention du sire de Montdargue qu'il souhaitait éviter sur lui tant que les choses ne seraient pas calmées... Les paupières papillotant distraitement pour se maintenir éveillé, le vilain regardait autour de lui, cherchant les renforts de la grande dame, scrutant la réaction du prophète, inquiet de tout. Qu'allait devenir Paris ? Frambault, furieux de sa déchéance, éructait à nouveau ses menaces à l'encontre de tous les chiens rassemblés, et bien qu'il n'y croie pas plus que ça, le jeune loup se sentit frissonner, impatient de savoir quel avenir leur était réservé.
Il supposa qu'une réponse leur serait bientôt donnée, l'Archidiacre approchant avec toute sa cour...
Clotaire en était presque venu aux pattes avec les deux curés missionnés par Melchior pour le ramener dans ses appartements, alors que l'incendie s'était déclaré et qu'il avait envoyé du monde à la rescousse. Il n'avait aucunement l'intention de disparaître comme un lâche, après avoir mis autant d'énergie dans la préparation de son discours et de son apparition au public, ce serait comme jeter tous ses efforts au feu ! - même si cette image était un peu maladroite dans le contexte actuel.
Un grand bruit d'explosion avait calmé tout le monde dans un premier temps, et le silence qui suivit en fut presque effrayant. Les yeux écarquillés, le barzoï regardait les débris fumants qu'on apercevait depuis la place, et les gens qui peinaient à se relever. Cette image lui retourna l'estomac, atterré de voir à quel point le contrôle de la situation leur échappait. Mais alors, l'impensable se produisit...
Si la majeure partie de la scène lui échappait, les mots du nouveau venu, proclamés avec force, tombèrent directement dans l'oreille de Sa Grâce, qui en resta muette et immobile de stupeur. L'Archidiacre se sentit chanceler, et dut s'appuyer sur les chiens à ses côtés - finalement, ils avaient bien fait de rester par-là. Un poids terrible l'écrasait, comme un étau venu d'en haut, pour l'éprouver face au peuple de Paris. Qui était-il, pour répondre d'une telle responsabilité ?? Ses yeux effarés cherchèrent Melchior, qui se dirigeait justement vers lui, et la gorge nouée, Clotaire ne put que l'écouter dans ses recommandations et conseils, hochant fiévreusement la tête. Se mordant les babines, le barzoï se redressa pourtant avec force, lâchant un profond soupir. Il devait faire face avec honneur. Pour lui, et pour tous les parisiens qui attendaient une réponse claire de l’Église... Il ferait face.
D'un pas énergique, il fit irruption alors que Frambault de Montdargue était lancé en pleine prédication de malheurs sur Paris, suscitant le trouble et le malaise chez les gens présents, mais le silence se fit lorsque l'Archidiacre posa son regard redevenu calme sur eux. Clotaire devait faire un grand travail sur lui-même pour retrouver ses esprits et appréhender dignement à la situation, mais pour l'heure, il s'en sortait bien. Ses yeux noisette parcourent les visages, les décombres, avant d'effleurer le corps agité de soubresauts de Milet, puis se posèrent sur le Prophète, vers qui il fit un pas.
- Le Créateur nous a envoyé beaucoup d'épreuves aujourd'hui. Si nous voulons en sortir vainqueur, le plus important est tout d'abord de garder son calme. Il refit une inspection générale en tournant la tête autour de lui, incitant les badauds au silence et à la paix. Ce n'était pas le moment d'échauffer les esprits en se montrant hostile. Nous avons tout intérêt à bien mesurer la situation avant de pousser les hauts cris, et tandis même que nous palabrons, certains ont besoin de soins...
En effet, des corps étaient encore étendus sur le sol, et même si toute douleur semblait avoir disparue, le sang perlait encore aux plaies, les bosses gonflaient. Il fallait y remédier au plus vite, pour les blessés, mais également pour le... ressuscité. Les yeux scrutateurs de l'Archidiacre vinrent se poser sur Milet de Longroy, qu'il approcha à pas lents, posant une patte sur son cou - la pulsation du sang était présente, il était donc bien vivant... Mais quelqu'un avait-il pu attester auparavant qu'il était bien mort, et non pas évanoui à cause de la fumée ? Mystère.
- Le seigneur de Longroy a besoin de voir quelqu'un en urgence, si le Créateur a estimé que son heure n'était point encore venue. Le Très-Haut, et non ce fameux prophète. Tout venait d'En-Haut, quoi qu'en disent les usurpateurs. Dans un plus ample mouvement de robes, Clotaire fit de nouveau face au chien gris, plissant ses yeux aux paupières tombantes, avançant vers lui sans animosité, mais avec fermeté. Les Saintes Écritures rapportent déjà des cas de résurrection pour les plus fidèles au Créateur, mais cela reste si rare... Vous promettez le salut pour Paris si nous suivons vos pas, mais vous sortez des flammes, d'un ravage, de la mort... Nous savons que les voies du Seigneur sont impénétrables et qu'il envoie sur notre Terre émissaires et catastrophes pour nous éprouver, mais tout ceci... Son doux regard flotta vers les restes des bâtisses, tout autour d'eux, et sa dernière question fut posée dans un souffle, comme s'il voulait être rassuré, conforté dans sa foi. ... en est-il capable ?
Malorsie rongeait son frein depuis un moment. Trop heureuse d'avoir été choisie par le Roy de l'Inquisition pour intervenir auprès de lui sur le cas Milet de Longroy, elle avait dû faire face à bien des déconvenues ensuite, allant jusqu'à pousser un cri lorsque son seigneur et maître fut malmené par un bohémien aux allures d'ours. La rage s'empara alors de son être, et elle darda des yeux furieux sur tout ceux qui semblaient se réjouir de la scène. Son fiel transperça notamment cette bonne vieille tante Yolande et son discours à l'eau de rose ; elle aurait pu vomir tant les propos de cette fausse noble la débectaient. Heureusement, Frambault vint rappeler à tous ces nigauds les malheurs qui ne manqueraient pas de s'abattre sur eux s'ils venaient à faire confiance au cabot gris et son visage brûlé. Rien que cette face lui inspirait le plus grand dégoût... Comment pouvaient-ils seulement l'écouter, lui qui pratiquait la magie noire et manipulait les âmes de tous ceux présents ??
Le nouvel Archidiacre arriva sur ces faits, et la colley grimaça. Voilà qu'on versait à nouveau dans le mièvre, dans l'écoute et le respect de chacun, et les plus faibles et gna gna gna... La demoiselle voyait rouge. Ils se fourvoyaient tous, ne le voyaient-ils donc pas ?? Bouillonnant dans le silence qui pesa quelques temps après l'intervention de Sa Grâce, Malorsie s'avança, laissant éclater son courroux et se permettant de répondre avant le principal intéressé.
- Le Créateur est capable de bien des choses, il a toute puissance sur nos vies, et ça - elle désigna le Prophète d'un geste rageur de la patte - ce n'est qu'une épreuve de plus dans Sa Volonté de nous guider sur le droit chemin ! Il ne cesse de nous envoyer des signes, des signes évidents de Son Souhait... La milicienne jeta un coup d’œil éloquent sur les bâtisses ayant souffert de l'incendie puis sur leurs propriétaires, avant de glisser sur les Longroy. Les victimes d'aujourd'hui ne sont pas anodines... Il faut seulement un peu de bon sens pour le réaliser, et en tirer les choix qui s'imposent. Son regard de glace fixa avec férocité le chien gris et balafré. C'est à l'Inquisition que revient de combattre les ennemis du Créateur, et nous nous acquitterons de cette mission une fois de plus...
La blonde fit un pas en avant, effrontée. Elle se moquait bien de l'avis du peuple sur cet énergumène, pour sa part, le choix était clair : il fallait évincer cette menace de leur ville.
Si le Créateur ne s'était pas manifesté lui-même clarifier l'esprit de ses fidèles, ce fut une autre force qui appuya les idées de l'Inquisiteur de Montdargues. En effet, sans crier gare et bondissant de la foule. Une mâchoire digne de celle d'un cachalot tenta de s'abattre en plein dans le dos de ce soit disant Prophète, espérant performer là où Frambault avait échoué. Par un coup un cloche, les crocs de Bellevale visèrent la nuque du Grand Gris, prêt à la broyer en miettes. Cette magie pouvait-t-elle marcher sur lui ?
Au même instant, une voix susurra près du bâtard Pastore. Lorsque que les yeux ambrés du noiraud purent couler vers l'arrière, Gino put reconnaitre le minois d'Antonito cachée sous une cape. Le bourgeois avait tenu a se faire discret, prenant aucun artifices ou tenues d'apparats ce qui contredisait toute son personnage cela va sans dire. Il ressemblait presque à un ... simplet ou un voleur. Encore une combine pour suivre Beata en secret, ou était-t-il en manque d'informations ? L'Italien pouvait totalement se reconvertir en espion. Jusqu'ici personne n'avait reconnu son aura dans la foule." Mon frère, il faut faire quelque chose. Et vite ! "
( Bellevale est clairement CONTRE ce prophète et compte d'ailleurs le tuer sur le champ. Prouvez votre foi envers lui en le sauvant! Antonito est du même avis. )
EDit : Ce post aurait du être envoyé à 12h mais Wix m'a faut faux bond lel.
Ils osaient se soulever contre l'Inquisition et l'autre avait osé tâche de bohémien avait eu la folie de bousculer Frambault et de l'interrompre au moment où il allait remplir son devoir. Ils étaient tous devenu fou et s'il lui fallait brûler Paris pour prouver au monde qu'il se trompait, il le ferait! Et Yolande, dans un élan de folie - surement manipulée par le Prophète d'une façon ou d'une autre - avait osé parler.
- Tu vas regretter ce que tu viens de faire, un jour ou l'autre, bohémien... Avait-il grogné entre ses longs crocs blanc à l'égard de Théobald. Il s'était finalement relevé et avait lancé un regard assassin aux trois individus qui venaient de le contrarier, à savoir le dit bohémien, la Dame de Longroy et ce pauvre garde qui avait simplement voulu calmer la situation.
Milet de Longroy semblait essayer de se redresser difficilement, mais ne disait mots. Ses pattes étaient tremblantes comme un homme qui viendrait de vivre l'évenement le plus traumatisant de sa vie, et c'était certainement le cas.
- Si l'Inquisition vous fait si peur c'est que vous avez probablement quelque chose à vous reprocher! Si vous commencez à accepter parmis vous ce genre de chose- Il avait montré Milet de la patte -eh bien vous acceptez le malin dans vos rues, dans vos maison, parmis vos voisins et votre famille! Il se mit à observer à un à un ceux qui avait osé s'exprimer et plus précisément le vieux conteur à qui il ferait regretter les paroles.
- Si les flammes de l'Inquisition vous effraie vous êtes loin d'être préparez à l'Enfer qui vous attend en ne respectant pas ses preceptes! Refusez de m'écouter, refusez de suivre le droit chemin... Jetez vous dans la gueule du démon! Allez-y! Il les mettait réellement en garde, Frambault était convaincu du bien fondé de ses dires et le prophète le terrifiait et de plus, sentir le pouvoir lentement lui glisser d'entre les pattes était une sensation affreuse. Il avait cherché du regard son cousin à plusieurs moment, cherchant une forme de réconfort, voulant sentir qu'il était épaulé. Il se sentait seul face à cette foule d'idiots, d'hérétiques, d'âmes damnés. Il les detestait tellement...
( Frambault est totalement CONTRE le prophète )
Comme tout les chiens de cette ville, Amalthée avait participé à la fête comme on aurait fait acte de présence à une cérémonie mondaine. Quand Bon-coffre avait hurler au feu, elle avait été l'une des premières à se lever et à voler au secours des innocents autant pour faire cesser leurs cris qui lui blessait les oreilles que pour empêcher son coeur de se serrer à l'idée de les voir succomber aux flammes. Après tout, Amalthée était une lady cruelle, mais sensible. Mourir par le feu était une mort répugnante.
Par crainte de brûler ses beaux habits, elle avait rapidement fait halte pour aller rejoindre de bataillon de bourgeoise-infirmière improvisé d'où elle avait put assisté à l’explosion, à l'arrivé du Prophète et au corps de Milet de Longroy.
Amalthée de Laurier se tenait dans le groupe de femmes entourant Yolande de Longroy quand le chien gris s'exprima et que les avis à son sujet fusèrent. La jeune dame ne dit rien, mais se faisait ses propres avis en secret. Elle ne voyait qu'en cet homme une incarnation du malin, de l'hérésie pure quand, dans les pattes de sa dame, Milet de Longroy se mit à palpité. Elle réprima de justesse une grimace de dégoût en imaginant que le corps mort revenir à la vie, ainsi elle ne put qu'être d'accord avec les paroles passionnés de Frambault de Montdargue et bénit son action correctrice. Seulement, il fallait que ce balphémateur se mette en travers de sa route.
Amalthée pousa un profond soupir en voyant les traits de Theobald, le gitan, se dresser face à l'inquisiteur. Dire qu'on le laissait librement déambuler dans la ville. A n'en pas douté, Céleste devait être dans les parages, les gitans l'attirait comme les rats sont attiré par les ordures. Cela sentait mauvais pour elle, encore une fois...
Yolande de Longroy se dressa, à la fois outré, fatiguer, crispé et s'exprima en un discours magnifique et très éloquent. Malgré les conviction de la dame de Laurier, Amalthée fut tenté de se joindre à sa cause, d'autant plus que les de Longroy, férue de science, mettait constamment son esprit en appétit, mais c'était sans compté sur l'alignement du prophète et ses pouvoirs démoniaque. La dame se mordit discrètement les lèvres, elle se dit qu'elle devrait suivre l'avis général pour faire bonne figure, mais qu'il lui faudrait un jour choisir son propre camps.
Peut-être ce jour est-il arrivé ?
[Amalthée est contre le prophète et soutien les de Montdargue, pas ouvertement pour l'instant]
Qu'importe son ire, qu'importe son désir de violence ; lorsque le vieux Geoffroy s'interposa, un déclic eut lieu. Et dans un spasme de détente, Theobald s'était apaisé. Toisant avec un calme surprenant le limier et ses pions avant de s'en détourner sans un mot ni un regard en arrière, se dirigeant vers la Dame et le prophète, désormais côte à côte.
Il avait fait son choix. Malgré la transe dans laquelle sa précédente rage l'avait inconsciemment plongé, rien de tout ce qui avait été dit ne lui avait échappé et tandis que ces vérités s'imposaient dans son esprit, le bohémien s'était arrêté à leurs côtés. Se dressant une bonne fois pour toute contre l'Inquisition, et tout ceux qui la suivaient aveuglément.
Plutôt mourir debout que de vivre à genoux.
❝ Donnons une chance à cet espoir de paix, aussi incertain soit-il aux yeux de chacun. Ou nous nous réveillerons encore demain, hantés par les hurlements des innocents succombant aux vices de cet ordre corrompu. Nous demandant alors, qui sera le prochain. ❞
Il avait posé son regard sur chacun, puis ses soeurs, qu'il fixa longuement. Espérant de tout son coeur qu'elles le suivraient, sans peur.
[Theobald est pour le prophète.]
Geoffroy était brusquement revenu à la réalité, lorsque dans un geste tout aussi violent, Frambault s'était jeté sur Milet avant que Theobald ne le percute de plein fouet. Le choc avait repoussé le Limier et soudainement, le vieux Conteur avait pleinement pris conscience de la situation.
On faisait bouger des morts.
On brûlait des vivants.
Paris n'était plus si innocente.
Écoutant les propos virulent de Dame Yolande, après avoir remarqué qu'un garde s'était dressé entre Frambault et Theobald, il avait rapidement réfléchi. C'était comme si son esprit avait soudainement repris le contrôle: l'entièreté de la situation le dépassait et personne n'avait le moindre contrôle. Il suffisait d'une étincelle pour faire exploser les tensions de chacun. Oubliant le Prophète, préférant le mettre de côté, il s'était rapproché du Bohémien. Personne semblait lui porter la moindre attention, portés qu'ils l'étaient sur le discours de la Dame de Longroy. Il s'était glissé entre le garde et le Mavlaka, offrant une double barrière face à Frambault. Il ne savait pas encore comment il allait réagir, mais les paroles de la noble seraient sources de nombreux conflits.
"Vous savez tous les représailles qui m'attendent. Vous savez tous ce que Frambault va dire. Mais partagez-vous son avis ? Allez-vous le laisser tuer des innocents de plus ? Allez-vous le laisser me tuer ?"
Geoffroy avait ouvert la bouche, plein d'incertitude. Elle avait raison. Frambault n'était rien de plus qu'un assassin sous couverte de l'Inquisition. Qui était-il pour les condamner ainsi ?
"...elle a raison" avait-il murmuré pour lui même, avant de l'affirmer, un peu plus fort, "Dame de Longroy a raison. Il est des actes impardonnables. Et même si... animer les morts n'est qu'hérésie, faire qu'il y en ai d'avantage pour servir le Créateur, n'est-ce pas là un blasphème ?"
Se redressant, il avait dévisagé Frambault. Qu'allait-il dire ? Qu'allait-il faire ? Sa colère tomberait-elle sur Paris comme les foudres divines qu'il savait, ironiquement, si bien manipuler ? Car si le Prophète était l'envoyé du Créateur, alors Frambault était la personnification de toute Sa cruauté.
[Geoffroy est contre le Prophète (car il juge que faire revenir les morts est la preuve de l'hérésie), mais il le soutiendra si cela venait entraver l'Inquisition]
Les esprits s'échauffaient de plus en plus. Certains criaient au Malin, d'autres restaient à trembler dans un coin sans mot dire - et Yolande comprenait leur désarroi. Ils croyaient tant au Créateur qu'un tel événement les chamboulait dans leur profond intérieur - là où Yolande, non croyante, n'était seulement touchée que par les pouvoirs surnaturels du Prophète plutôt que par ses affirmations religieuses. Elle comprenait donc que ce soit plus dur pour certains que pour d'autres, hormis l'Inquisition. Eux ne croyaient pas vraiment; ils profitaient plutôt de cette couverture pour justifier leurs méfaits et gagner du pouvoir par la peur ! N'était-ce pas justement d'eux dont parlait le Prophète en faisant référence à une Église corrompue ?
Yolande sentit une nouvelle fourrure la frôler et reconnut du coin de l’œil le pelage charbonné de l'Italien déchu. Sa présence la rassura autant qu'elle l'inquiéta : elle appréciait énormément son soutien dans ce moment difficile, mais il n'était pas temps qu'il se fasse remarquer ! Elle avait beau avoir changé sa couleur, ses traits et son allure restaient les mêmes - par chance, ni les Inquisiteurs ni les Gardes ne le recherchaient. Et s'il y avait des mercenaires dans la foule... elle espérait juste qu'ils soient trop occupés avec tout le reste pour le remarquer.
Et ce fut là que tout s'accéléra. En une seconde, Yolande vit Frambault foncer droit sur elle - elle se retrouva sauvagement bousculée, sa patte tordue flanchant sous elle pour la jeter une nouvelle fois sur les pavés. Elle eut à peine le temps de se retourner avec effroi, les yeux fixés sur les crocs du Limier, qu'un rugissement vint faire trembler l'air et que le corps de Frambault, si frêle à côté de la montagne de muscles qui l'avait attaqué, valsa lui aussi sur le trottoir.
Le fils de Krismund ! Un noble cœur qui défendait le sien - pourtant, lui non plus ne croyait pas au Créateur, et tous savaient que les bohémiens se méfiaient des pouvoirs surnaturels. Tout aurait dû le ranger du côté de l'Inquisition, et pourtant... pourtant, l'Inquisition de la génération précédente avait tué sa mère. Tout le monde connaissait cette histoire. Oh oui, elle était là la clé. Les ennemis de mes ennemis sont mes amis...
Un garde vint se placer entre les deux mâles, voulant couper court à la bagarre - mais ferait-il le poids si les deux larbins de Frambault décidaient d'attaquer ? En même temps, un étranger qu'elle ne connaissait pas (sûrement allemand si elle en croyait son pelage, bien qu'elle prit ses étranges mots pour de l'italien) l'aida à se relever en faisant une boutade, comme quoi il pourrait écrire une chanson sur la journée - et c'était sans doute vrai, mais Yolande n'était vraiment pas d'humeur à rire.
Ses émotions tourbillonnaient en elle avec un tumulte qu'elle n'avait jamais vécu - la colère, la haine, la rage, la peur, la tristesse. Le calme olympien qu'on lui connaissait se brisa et, doucement, presque avec fierté malgré ses blessures, elle vint se placer aux côtés du Prophète. Elle n'en pouvait plus. Elle avait vu son époux pris dans un incendie, avait dû évacuer de justesse ses enfants, avait entendu les cris de Milet brûlé vif, l'avait vu piégé dans une explosion, avait vu son corps ressortir en un seul morceau (sauf qu'il volait), l'avait vu bouger, puis presque assassiné... Qui pourrait supporter ça ?
- Attendez... juste... une seconde.
C'était la première fois qu'elle parlait autrement que pour appeler le nom de son mari. Malgré sa haine, sa voix était calme, presque faible. Il fallait qu'on l'écoute.
- Frambault... l'Inquisition... dit agir au nom du Créateur. Alors, elle brûle vos frères. Son regard se posa sur Sibylline. Elle tue vos parents. Les Bohémiens. Elle menace, nous fait vivre dans la peur depuis des années. Elle dit nous protéger, fit-elle en se tournant vers les autres bourgeois, mais elle nous violente comme des vauriens ! Nous devons enseigner à nos enfants de ne jamais s'approcher de son quartier. Est-ce normal ? Est-ce que c'est ça, votre Créateur ? Elle leur posait la question à eux, les paroissiens. Eux, les croyants. Son discours était fatigué, teinté de lassitude. Si c'est ça, alors je préfère le Créateur qui efface notre douleur et ranime les inconscients. Après tout, qui avait vérifié que le cœur de Milet ne battait plus ? Encore une fois, c'est Frambault qui affirme que mon époux était mort... mais vous me connaissez - de tous ici, c'est bien moi qui refuse de croire à ces choses impossibles. Je suppose que ce... Prophète possède un pouvoir de guérison, et qu'il a ranimé mon époux, mais je ne pense pas que son âme était partie.
Elle posa les yeux sur Milet qui, de toute façon, n'avait pas vraiment l'air si vivant que ça. Mais elle savait que ses arguments se tenaient. Et là, elle avait oublié ses filles au manoir. Beata, qu'elle devait encore protéger. Il n'y avait plus que cette extrême lassitude, faisant presque oublier à Yolande son instinct (ou sa volonté ?) de survie.
- Hier encore, Frambault traitait l'apothicaire de sorcière à cause de ses remèdes qui ne sont pas les mêmes que ceux de nos médecins. Et aujourd'hui, il la soutient ? Elle regarda Rowena, presque avec compassion. Voici, j'ose m'opposer ouvertement à l'Inquisition telle qu'elle est menée aujourd'hui. Vous savez tous les représailles qui m'attendent. Vous savez tous ce que Frambault va dire. Mais partagez-vous son avis ? Allez-vous le laisser tuer des innocents de plus ? Allez-vous le laisser me tuer ?
Et, finalement, elle fixa Clotaire.