Les trompettes aux armoiries de la Garde invitèrent le peuple à tendre l'oreille. En cette chaude journée de juillet, Paris avait abandonné ses jardins, cours et plaies pour se réunir sur la Grande Place pour un jour à marquer d'une pierre blanche :
" (...) Aujourd'hui, La Garde annonce l'emprisonnement et l’exécution future de Malkava Krismund, chef de ces bohémiens... "
Le prisonnier, enchainés des pattes à la tête fut poussé en avant tandis que la Générale continuait son énumération. Depuis la scène en bois qui surplombait le public, la chienne et ses gardes étaient fidèles à eux-même. Sans animosités ou réjouissances apparentes, tout était millimétré avec minutie. Les soldats et capitaines connaissant leur rôle canaliser la foule mais aussi les prisonniers en cas d'une tentative désespérée d'évasion.
" Mais également celle de.. " Elle plissa les yeux devant ce nom imprononçable. " Sa compagne Illfada. Tout deux et ceux qu'ils appellent leur famille accusés de sorcelleries, de diffamations, de blasphèmes, de racolages et de multiples larcins. " La chienne referma le registre d'un coup sec de la patte. " La pendaison aura lieu en semaine prochaine aux premiers clairons de midi. "
" Je profite de cette opportunité pour vous parvenir une autre nouvelle. Suite aux récents événements tragiques, la Garde a prit la décision de revoir ses effectifs. Afin de parvenir au mieux à vos besoins, le budget sera exclusivement réservé aux soldats, aux indemnités et à la rénovation des bâtiments dévorés par les flammes. " L'attention de la foule avait décru une fois leur curiosité morbide satisfaite mais soudain elle revint en flèche. Tous les chiens déjà prêt a partir fit volte-face alors que la colosse continuait son discours sans noter la baisse d'attention. Elle termina alors, formelle ne coupant jamais son ton froid et sévère. " La Garde d’Élite est donc dissoute jusqu'à nouvel ordre. Et ma décision est irrévocable. "
Amalthée se pinça les lèvres avec une rare fugue. Elle mourrait d'envie de répondre à l'Archidiacre, de l'entrainner dans un débats fielleux où elle gagnerait, mais sous ses yeux candide la chienne distingua les ombres d'un monstre qu'elle connaissait bien. Ainsi, elle se ravisa de parler à haute et intelligible voix, ne glissa qu'aux oreilles de Clotaire qui s'éloignait une petite phrase dangeureuse :
- Oh, j'en connais bien plus que je vous le ne croyez, mon Seigneur.
Du reste, elle resta oisive. Elle se laissa glisser des escaliers et observa avec dédain sa Grâce vers office pour la plèbe qui, en aillant assez du sang et de l'horreur, ne put qu'hocher le menton envers les saintes paroles de l'Archidiacre. Un fin rictus sur les lèvres pincer, Amalthée le contempla dans toute sa splendeur rendre un hommage silencieux à la sorcière en baissant ses paupières sur ses yeux morts.
Le mot fut passé, l'ordre donner, il était temps de quitter les lieux. La comtesse poussa un léger soupir, attendant patiement qu'on s'écarte, qu'on s'éloigne d'elle pour qu'on puisse la laisser prendre son carosse quand Melchior se détacha de la foule pour venir lui sudjerrer une petite promenade que la dame accepta d'un large signe approbatif du menton.
- Avec plaisir, Seigneur Melchior.
Le beauceron s'éloigna quelques instants, se ruant dans les pattes de son ami après avoir demander à Amalthée de patienté qui ne resta pas seule très longtemps. Céleste arriva à sa hauteur, se stoppa net face à elle. Elle le trouvait resplendissant avec son regard ferme, son poitrail gonfler et sa tête haute.
- Va, sombre idiot. - Lui dit-elle, non sans un bref regard affectif qui lui fit détourner les yeux de son frère. - Ne prend pas de risque incensé, j'ai mieux jouer mes cartes que toi cette fois. Ne gache pas encore tout.
Elle le regarda s'éloigner. Une boule se nicha dans sa gorge quand la comtesse se rendit compte que voir son frère s'éloigner lui causait un chagrin bien plus grand qu'elle ne l'aurait pensé. Cette journée les avaient encore séparer le faussé qui les déchiraient. Elle aurait put s'en moquer, balancer cette relation comme elle savait très bien le faire, mais Céleste était son frère et aussi stupide que cela puisse parraitre : Elle l'aimait.
Quand Melchior revins à elle, elle le suivit avec un petit sourire qui cachait habilement sa peine.
Ne pouvant plus supporté son propre poids, Odette se laissa tomber contre le mur d'un batiment derrière lequel s'étendait la Grande Place. Elle pressa une patte contre son museau humide, n'arrivant plus à contenir ses sanglots. La petite collie n'avait sut se presser, comme elle l'aurait voulu, dans les pattes de Dame Beata, car attiré par le bruit et quelques silouhettes famillières elle avait voulu rester. Par la suite, l'horreur et l'incompréhension l'avait empécher de bouger et elle avait vu le sang et la mort couler devant ses yeux.
La petite servante pleura de plus belle en se remémorant la scène qui lui avait transperser le coeur.
(Amalthée quitte les lieux en compagnie de Melchior après avoir dit aurevoir à son frère. Odette qui était rester là en observatrice tout du long fond en larme après avoir assisté à la mort de Mama.)
L’Archidiacre perçut son évêque renvoyer la foule comme s’il était dans un autre monde. Le sien semblait bouleversé, et il ne savait plus trop où en donner de la tête, mais il devrait s’y adapter, et rapidement ; Paris ne l’attendrait pas pour mettre en branle ses changements. Il devait être prêt à y participer pour leur insuffler une bonne direction, sans quoi son existence n’aurait plus beaucoup de sens. Aussi peu désireux qu’il soit des complots, il avait à présent encore plus peur que quelqu’un d’autre ne prenne sa place et réduise à néant tous ses efforts ; non, il devait maintenir le cap, coûte que coûte.
C’est dans cette nouvelle résolution que le barzoï sembla s’éveiller, adressant de pâles sourires aux bonnes âmes qui le saluaient en partant. Il devait être présent pour son peuple, le rassurer, faire ses preuves ; il n’avait été absent que trop longtemps.
Melchior s’approcha finalement, et Clotaire posa sur lui un regard à la fois nostalgique et serein, soulagé qu’il était que le plus gros de la tempête soit passé. Il n’avait plus aucune volonté de discourir et débattre en haussant la voix, et fut rassuré de voir le beauceron également apaisé. En apparence, du moins. Les mots de Theobald tourbillonnaient encore dans sa mémoire, et à l’évocation de la justesse ou nom du terme “ami” pour qualifier leur relation, Sa Grâce eut un sourire amer.
- Bonne idée. Quelques prières ne seront pas de trop pour terminer cette journée.
Une part de lui même, celle regrettant la soumission et la tranquillité des temps anciens, se réjouissait de voir que son mentor n’était pas fâché ; une autre part, plus récente, bien moins naïve et tranquille, se hérissa quelque peu aux paroles de l’évêque. Quelque chose dans la tournure de sa phrase déplaisait à l’Archidiacre, comme si Melchior se voyait à sa place, invitant un pauvre hère à discuter théologie dans sa cathédrale. L’ambition de son ami ne verrait pas de limites ; avec un soupir, le barzoï se résigna à cette idée.
Theobald Mavlaka l’avait suivi, puis rejoint auprès de sa défunte parente ; l’humilité de ses remerciements toucha Clotaire, même s’il aurait souhaité faire davantage pour lui.
- Allez en paix, mon fils. Puis sur un ton plus bas, ayant appris la prudence. Je n’ai pas oublié l’entretien que vous m’aviez demandé… Je vous ferai appeler.
Il ne savait encore ni quand, ni comment, mais c’est quelque chose qu’il règlerait en temps et en heure. Il avait déjà de quoi s’occuper pour la fin de la journée.
L’Archidiacre regarda la place se vider petit à petit, aucun chien ne souhaitant a priori rester sur ce lieu de troubles. Après un soupir, Clotaire d’Aspremont les imita, reprenant à pas lents le chemin de la cathédrale ; sur son passage, il eut quand même le plaisir de répondre à des sourires et des paroles d’encouragements, distribuant de nombreuses bénédictions.
Eusebio n’avait plus lâché des yeux son amant une fois celui-ci paru non loin de lui. Voilà qui n’attirerait l’attention de personne, presque tout le monde à proximité avait le regard rivé sur lui, nouveau meneur des bohémiens ; il pouvait donc l’observer à loisir. Le petit sourire que le brun lui réserva fit fondre son cœur, et il ressentit une violente émotion de joie teintée de tristesse. Il espérait revoir bientôt Theo et sa famille, pour leur apporter tout le soutien dont il serait capable.
Tandis que la scène du meurtre se vidait, le jeune loup avisa un seau abandonné, sûrement destiné au préalable à empêcher le bûcher. Désireux de chasser le sang sur les pavés comme pour chasser un mauvais souvenir, il s’en approcha, mais avant qu’il ait pu s’en saisir, le récipient se renversa, comme mû par une volonté propre ayant deviné ses intentions. Encore… Il devait se montrer prudent s’il ne voulait pas attirer des ennuis.
L’air de rien, le paysan redressa le seau, puis jeta un regard à l’estrade, où son ami Lorenzo était aux fers. Voilà qui le meurtrissait un peu plus, sans qu’il puisse y faire quoi que ce soit sans preuves… Il aurait de bien mauvaises nouvelles à rapporter à la ferme ce soir.
Malorsie semblait être la dernière personne encore en colère dans le calme sombre de la place, et celle-ci ne semblait pas vouloir retomber. On avait bafoué son travail, on voulait l’accuser de meurtre, et à cause de son incompétence, son Roy s’était détourné d’elle ! C’était bien plus que son humeur pouvait supporter, mais elle ne s’avouerait pas vaincue pour autant, oh non... Elle savait qu’elle était dans son droit, cette sale sorcière méritait de mourir. Elle-même ne serait pas tachée par l'opprobre du peuple ou de la garde, elle n’avait nul besoin de leur jugement, elle se savait déjà innocente.
Crachant au sol, la milicienne fit volte-face avec fureur, et suivit le chemin emprunté par la famille Montdargue, la tête haute, défiant quiconque de l’approcher. Ils pensaient tous qu’il n’y avait plus d’Inquisition, qu’ils se rangeaient à leurs petits avis d'hypocrites… Ils se trompaient. Le feu n’était pas éteint. Elle avait encore une chambre là-bas, un toit, une échappatoire et de l'espoir à mijoter, et elle ne connaîtrait pas de repos avant de retrouver les grâces de son seul maître.
Elle ne ménagerait aucun effort avant d’avoir consumé sa vengeance contre cette engeance maudite de Bohème.
Clotaire, Eusebio et Malorsie vident les lieux.
Être meneur, c'était faire des concessions. L'ignorance de Du ne l'avait pas touché ; elle finirait par comprendre, comme ceux qui l'avaient salués. Les paroles de cette comtesse non plus, c'est à peine s'il l'avait regardé et les mots de Melchior lui étaient vides de sens, devenus redondants.
Son visage s'était figé ; il était devenu de marbre. Son regard se détourna peu à peu de l'évêque pour suivre l'archidiacre, intrigué par son aura et bientôt, décontenancé par elle. Il lui ôtait les mots de la gueule, avec cette même fureur. En le voyant disparaître derrière l'estrade, Theobald s'était avancé à sa suite ; son coeur avait bondi à la découverte de son amant, protégeant farouchement la dépouille d'Illfada contre cette arrière-faix de truie ladre. Il avait dû se faire violence pour ne rien dire, mais la délicatesse de Clotaire lui avait fait oublié son ire.
Les traits de son visage s'adoucirent alors ; il exprimait un triste calme, tandis qu'il écoutait sa Grâce. Sa bienveillance lui apportait un étrange réconfort. ❝ Merci... Merci pour tout, mon seigneur. ❞ le remercia-t-il, courbant respectueusement l'échine.
Avec délicatesse et l'aide de son cher ami, le Comte de Villefleuris, le colosse chargea le corps sur son dos ; en ignorant sa propre douleur, car il se sentait coupable de cette mort. Il était celui qui l'avait regardé mourir, après tout. Puis, une dernière fois, il s'était tourné vers son peuple, glissant un rapide regard à Eusebio, le remerciant d'un discret sourire. ❝ Nous rentrons. ❞
Il était d'un calme qui lui était étranger. Il avait écouté les murmures du corrompu, mais ne l'avait pas regardé, n'avait pas même chercher à répliquer ou à ralentir ses pas. Tout ce que Theobald avait fait dans ses derniers instants sur la grande place, c'était sourire à Céleste, le remerciant lui aussi pour tout ce qu'il avait fait.
Le soleil des bohémiens n'en était plus un ; il était devenu une éclipse.
[Theobald quitte la scène.]
Alexandre ne put réprimé un regard vers Celeste. Le pauvre comte devait avoir compris, à présent, que le rouquin avait rejoint sa famille. Il aurait put courir jusqu'à lui, lui expliquer. Mais alors, cela aurait put être un signe pour Frambault qu'il n'était plus totalement un de Montdargue. Non, il ne pouvait se résoudre à perdre encore une fois sa place en ce monde. Il se retourna, suivant avec un air faussement impassible son frère et ses cousins. Tout ce qui s'était produit aujourd'hui allait être décisif pour l'avenir. Alexandre était du côté des méchants, il le savait. Une minorité, les conservateurs. Tandis que l'on s'écarta pour laisser aux trois roux et au noir le loisir de s'en aller, Alexandre étouffa au fond de son cœur ses doutes. Quel que soit le camp qu'il avait choisit de toute façon, il savait que tout ne reposait que sur celui qui gagnait. Le bien le mal n'étaient que des mots vides de sens, même le Créateur était un terme vague. Il s'éloigna de la place, retrouvant la sienne parmi les siens.
Marie alla aider les siens à attacher le nouveau prisonnier, ne relâchant sa mâchoire qu'une fois le renard aux fers. Elle ne savait plus vraiment ce qui était juste et se raccrochait à présent au jugement de dame Bellevale et de ce qu'elle ordonnerait.
MELCHIOR
Melchior avait écouté Clotaire en pinçant les babines, agacé de voir son avis ainsi rejeté et que les insultes de Théobald n'aient en rien affecté son "ami", mais il se rasséréna très vite en voyant que ce dernier finissait par abonder dans son sens, dans les recommandations qu'il avait faites. Ainsi, à sa grande satisfaction, cette fin de conflit avait suivi ce que lui, Melchior de Lalonmarche, avait voulu faire d'elle. Désormais, il le savait, il avait récolté de l'approbation d'un grand nombre de chiens. Peut-être pas la majorité, certes, mais les naïfs finiraient par se rallier à lui, il en était confiant.
Le regard de l'évêque se tourna à nouveau vers Théobald.
-Les sentiments...lui glissa-t-il de manière à ce qu'il soit le seul à entendre ses paroles, Clotaire s'étant éloigné. Ce sont eux qui vous sauvent aujourd'hui, grâce à ceux qu'éprouvent Clotaire et les plus inconscients. Mais à la fin, ce sont eux qui nous perdent, bohémien.
Ces paroles étaient curieusement ironiques, pour un chien aussi prompt à l'angoisse que l'évêque, mais là n'était pas le sujet. Melchior lui sourit, presque nonchalant, comme s'il avait parlé à un quelconque membre de sa paroisse. Mais ses yeux brillaient de haine. C'était une mise en garde.
Sans laisser le temps au géant de rétorquer, l'évêque s'approcha d'Amalthée.
-Ma fille...lui dit-il. Permettez-moi de vous raccompagner. Votre frère est occupé, et je pense qu'une dame de votre prestance ne devrait pas rentrer seule, ne pensez-vous pas ?
Melchior lui avait parlé avec courtoisie, ayant perdu sa hargne précédente. C'était une invitation à discuter, désormais, loin du regard méprisable de la bohème.
Avant de s'éloigner, le beauceron lança alors vers la foule :
-Sa Grâce a parlé ! Le sang ne coulera plus aujourd'hui. Puisse le Seigneur nous soutenir en ces temps difficiles.
Il hésita, puis finalement vint s'approcher doucement de Clotaire après avoir demander à la comtesse de patienter quelques instants.
-Je sais que je n'ai pas été tendre, mon ami...lui dit-il à voix basse. Peut-être ne veux-tu même plus que je t'appelle de la sorte. Nos avis diffèrent, mais viens me voir à la cathédrale par la suite, je te prie. Les non-dits sont l'ulcère de l'âme, tu le sais mieux que quelconque.
Il y avait une certaine sincérité dans les paroles de Melchior, qui n'avait désormais plus besoin de dissimuler ses ambitions, mais qui pouvait pour autant montrer à Clotaire qu'il ne le rejetait pas pour autant, surtout quand il était bouleversé de la sorte. Puis il s'éloigna, dissimulant de justesse un sourire victorieux.
CELESTE
Le Comte de Villefleuris, pour la première fois, se sentait désorienté. Il ne comprenait pas le comportement d'Alexandre, ou celui d'Amalthée. Pourquoi autant de hargne les animait-elle ? Il jeta un regard à son ami, puis secoua la tête avec déception. Il était amer, et cela était non seulement rare, mais aussi déplaisant. Soupirant, il vint s'approcher de sa sœur, à qui l'évêque s'adressait, s'éloignant de Hermant qui partait avec son frère.
-Je rentrerais seul, Amalthée, lui confirma-t-il d'un ton qui ne laissait pas la place à une quelconque réplique.
Pour une fois, il n'avait pas son regard affable et rêveur, et il ressemblait davantage au comte qu'il était sensé être. Céleste se détourna et avisa Théobald non loin à qui il adressa un sourire de soutien.
S'il avait besoin de lui, il serait là.
[Melchior se retire avec Amalthée si elle le veut bien pour discuter des événements actuels. Céleste reste sur place pour potentiellement aider les Bohémiens.]
Décidément les chiennes n'étaient que des bonnes à rien et Malorsie avait laissé le cadavre lui filer entre les pattes. Tout était une question de guerre, qu'elle soit physique ou psychologique, garder le cadavre ne faisait qu'énerver, affaiblir et peut-être aurait-ce révéler les coté les plus violent des Mavlaka, c'était ce que Frambault avait espéré. Et Malorsie avait échoué. Il ne lui avait même pas accordé l'esquisse d'un regard, se contente de tourner le dos à la scène accompagné de ses cousins pour se retrouver face aux petites frappes révolutionnaires qui lui bloquaient la route. Ces dernières s'étaient reculé, le sang ne coulerait plus aujourd'hui et la violence n'éclaterait plus non plus.
Il était hors de question pour le Limier d'écouter les mièvreries de l'assemblée, les messages de paix et d'amour, de respect à l'égard d'un peuple qui s'était imposé dans Paris et ne respectaient aucune loi divine de la ville, méprisant la tranquillité des citoyens et refusant de s'intégrer comme n'importe quel autre étranger l'aurait fait...
Le Limier et ex-Roy de l'Inquisition s'était retiré en silence accompagné de sa famille: d'Hermant qui avait été comme à son habitude un allé de qualité, d'Alexandre qui méritait de récupérer sa place parmi les siens et Leonidas dont le sort était toujours en suspend.
( Frambault quitte tranquillement la scène )
La gueule de Marie sur la nuque, le renard était vaincue. Il lança un dernier regard à la jolie petite chienne blanche pour la remercier de lui avoir prêté main fort. Cette dernière se trouvait dans la même situation que lui mais avec la gueule de Bellevale autour du coup... Pauvre petite chose, cela ne devait pas être agréable du tout.
Maintenant devenu un criminel aux yeux de la ville, Loren savait qu'il serait jugé et même si Beata serait amenée à comparaître, rien n'annonçait qu'elle serait crue.
Angélique couina quand la mâchoire du molosse se referma sur sa nuque. L'injustice était plus que présente dans cette ville et elle avait hâte que cela disparaisse.
Impuissante quant à l'arrestation de Lorenzaccio, elle lui lança un regard désolé et une fois qu'elle fut relâchée, elle descendit de l'estrade. Elle n'avait pas vraiment suivit ce qu'il s'était passé en bas mais la foule semblait s'être à nouveau scindée en plusieurs groupes. Le sien était tout choisi et elle rendrait fier ses parents : elle allait participer au changement de cette ville.
[LOREN est arrêté donc et Angélique suivra le mouvement des révolutionnaires ]
DERNIER TOUR
La réaction de Theobald a surpris les Conservateurs qui sont toutefois convaincu qu’il s’agit simplement d’un très intelligent geste politique. Il devient à leur yeux un individu dangereux car très intelligent. La grand majorité des Révolutionnaire salue la réaction de Theobald alors qu’une petite minorité extrémistes aurait préféré le voir executer les membres de l’Inquisition.
Clotaire est considéré comme un homme de mots, ce qui semble évident mais que certains individus dans l’assemblée avaient perdu de vue. La façon qu’il a eu de rabattre le caquet de Amalthée a ravis les Révolutionnaires tandis qu’à l’unanimité les Conservateurs ont été outrés! Ces derniers considèrent qu’Amalthée et Melchior sont ceux qui ont le mieux porté leur message.
Les Conservateurs n’en ont que faire de la dépouille d’Illfada et se foutent bien qu’elle revienne aux Bohémiens ou non. Les Révolutionnaires ne sont - pour une grand majorité - pas dupe et comprennent bien que le geste de Melchior est politique, mais ils ne peuvent rien lui reprocher par rapport à ça.
Krismund et Lorenzaccio sont maintenant des prisonniers de la Garde et vont être jugé sous peu.
Les Mavlaka peuvent récupérer le corps de Mama Illfada.
La Garde est en droit de demander le jugement de Malorsie.
Les Conservateurs se rangent derrière Melchior et Amalthée et tourne le dos à l’ex-Inquisition et surtout à Frambault qui a démontrer ne pas savoir gérer la contrariété.
Frambault peut maintenant passer les Révolutionnaires avec Alexandre, Hermant et Leonidas.
COMPTE RENDU
Les actes violents et irréfléchies de l’Inquisition on révélés de nouveaux Révolutionnaires parmi les dubitatifs. Les Révolutionnaires sont maintenant majoritaires (56%).
Bellevale n’est plus aussi respectée qu’avant, par contre Marie, Emma et Edwin sont parvenu à redonner un peu d’humanité et sensibilité à la Garde. Ils sont de nouveau un peu plus apprécier malgré qu’ils aient donné Illfada à l’Inquisition.
Au saint de l’Église on distingue deux « partis » ceux qui soutiennent le message de Clotaire et ceux qui commencent à vouloir le destituer au profit de Melchior. Les « Clotiste » sont pour l’instant en légère majorité (52%) par rapport aux « Melchiste ».
Malorsie est considérée pour une petite majorité (54%) comme l’unique meurtrière de Illfada ne prenant pas en compte le fait qu’elle ait simplement obéit aux ordres.
Une petite minorité de personnage (35%) a remarqué l’absence du Prophète et attendent avec intérêt un communiqué de sa part.
Alexandre n'avait pas très bien suivit tous les événements qui venaient de se dérouler et, en toute honnêteté, il n'avait pas envie de les comprendre. Tout ce qu'il voyait, à présent, était une morte sur les pavés de la place et un calme bien étrange. Le rouquin avait aussi compris que Frambault voulait que l'on garde le cadavre, mais le grand chasseur n'en voyant pas l'intérêt, il laissa Malorsie se débrouiller.
Il s'approcha de sa famille, de Léonidas et de Frambault. Il s'arrêta et s'assit aux côtés de son cousin blond vénitien et soupira un peu.
" Et bien. Quelle journée... " Murmura-t-il, comme simplement ennuyé par tout ça. La mort de la bohémienne le touchait par soucis d'empathie, mais il avait été accoutumer à la peine et celle-ci ne le perturbait pas plus. Il avait tant tuer dans sa vie, après tout, qu'il ne pouvait plus se donner le droit de se sentir peiné pour les morts.
Cela dit, il pensa un instant à Blanche, il retint une grimace. Elle le détesterait pour de bon, si elle apprenait qu'il avait aidé au meurtre de sa mère adoptive, et elle l'apprendrait. Mais après tout, Alexandre avait a assumer ses choix.
" Je pense que notre place n'est plus ici Frambault. " Il tourna le regard sur son cousin, l'air tout à fait détaché. [ Alexandre ressent un légère peine et une petite culpabilité pour la mort de Mama Ilfalda, il essaye d'inciter Frambault à s'en aller ]
Marie ne pouvait pas bouger. Même avec l'aide de son cousin le grand chien noir et feu, elle avait les muscles bander et bloqué comme la pierre. Sa mâchoire s'était bloquée et elle savait qu'à moins de la lui briser, elle seule pouvait la rouvrir. Elle ne mordrait pas assez fort pour blesser le renard, juste assez pour l’immobiliser et lui faire craindre une morsure plus douloureuse s'il se débattait.
Évidemment, elle écouta ce qu'il se passait en contrebat de l'estrade, mais elle ne s'autorisa pas à penser. Ce n'était pas son rôle, le sien, c'était de garder la paix. Elle ne ressentit rien face à la mort de la bohémienne, non. Ce qui lui causa un pincement au cœur, c'est le ton que prit Théobald pour parler, car bien qu'elle soit une soldate, elle arrivait à s'imaginer ce que cela ferait de perdre sa mère.
De toute façon, cela devait arriver. Elle garde son regard figé vers l'avant, laissant aux autres le soins de remettre en question la situation. A cet instant précis, Marie n'arrivait pas à penser, elle n'arrivait tout simplement pas à avoir d'avis.
[ Marie maintient Loren, elle n'a pas d'avis sur ce qui vient de se passer ]
Il y était presque… Il était si proche… Mais la démone avait été trop rapide, et avant qu’il ait pu faire quoi que ce soit, tout était terminé pour Mama. Eusebio s’en sentit le cœur gros, désespéré, mais il n’avait guère envie de se plier encore à la violence pour en terminer. Un instant, le simple paysan ferma les yeux, en proie au chagrin pour la perte des bohémiens, puis il dut se ressaisir ; il n’était pas temps de mollir, tout n’était pas terminé. Tandis qu’autour de lui le débat fusait, le jeune loup s’approcha de la dépouille, et dévoilant ses crocs dans un grondement bas et sinistre en guise d’avertissement, il fit renoncer à l’Ingrate de s’approcher plus près encore du corps. Si elle touchait la bohémienne à nouveau, il en serait malade.
Clotaire avait tâché d’ignorer de son mieux les mots de Melchior dans son dos, puisant dans sa résolution de séparer les enragés qui se battaient, mettant en pièces son idéal de paix, mais soudain celui-ci fut purement anéanti lorsque la milicienne exécuta Mama Illfada, répandant son sang et sa vie sur les pavés mouillés. Sous le choc, l’Archidiacre en resta pétrifié sur place. Une grande douleur lui serra le cœur, avec un sentiment de désespoir et d’échec. Il n’avait réussi à rien, les chiens se battaient, une vie était gâchée dans le plus grand mépris, et pourtant on continuait à lui rabâcher les oreilles avec de beaux discours, et des mots qui sonnaient si creux à ses oreilles, au milieu de ce désastre…
Il fut impressionné de la décision et du courage de Theobald Mavlaka, qui envers et contre tout, continuait à défendre les siens, à chercher la meilleure solution pour eux ; dépité, le barzoï tâcha de s’inspirer de son attitude, priant le Créateur pour qu’il retrouve la force de faire face, de guider au mieux ceux qui lui faisaient encore confiance. Il fut touché de celle que lui vouait le meneur des bohémiens, même si la vérité dans les mots qu’il adressa à Melchior le blessa tout autant, blessa son attachement et son aveuglement envers son mentor. Il se sentait seul, perdu dans cette foule hostile et cruelle, mais il ne pouvait rester indéfiniment sans rien faire. Il plaça tous ses espoirs en son Seigneur, et son cœur puisa du courage à la pensée de Sibylline, auprès de qui il pourrait retrouver un peu de vie, d’espoir ; maintenant, il était temps de réagir.
Sa Grâce perçut le silence de la foule, puis une voix qui semblait s’adresser à lui. Relevant lentement son visage neutre et fermé, il avisa la bourgeoise qui parlait, à demi sur l’estrade. Ses paroles insinuèrent un poison en son esprit, et le dégoût s’empara de son être ; encore du mépris, du dédain, de la haine. Il n’en avait que trop entendu. Lentement le grand chien se mit en marche, dépassant les chiens immobiles qui se battaient l’instant auparavant ; le chemin était à présent dégagé pour atteindre le côté de l’estrade. Le regard dur, il laissa la dame terminer, babine plissée. Il en avait assez des politesses et des fanfaronnades des nobles, qui se croyaient tout permis. Il ne parla pas bien fort, mais son ton ferme et glacial porta tout de même dans le silence qui suivait les déclarations d’Amalthée de Laurier.
- A en juger par votre allure, ma chère enfant, je ne crois pas que vous soyez bien placée pour me décrire les mœurs des bohémiens. Une telle rudesse dans sa voix était tout à fait inhabituelle venant de lui, mais il se sentait à la limite de perdre la raison, et ne voulait pas se fatiguer à enrober une fois de plus son discours de miel. Lorsque son regard trouva de nouveau la bourgeoise, ses yeux acérés la transpercèrent. N’allez pas me faire croire que la noblesse vaut mieux qu’eux ; même chez les plus fortunés, on peut trouver bien pire que ce que vous venez de me décrire.
Il écarta Amalthée de son esprit, avançant toujours, croisant sans frémir les bohémiennes qui descendaient de l’estrade et rejoignaient Theobald ; un chien de Montdargue cria non loin de lui, et il entendit Frambault marmonner à nouveau, mais il ne leur prêta aucune attention. Il approchait de l’estrade.
La voix de Melchior résonna à nouveau dans le dos du barzoï, et celui-ci plissa le museau de colère ; des mots, encore des mots, c’est bien là tout ce qu’ils savaient faire, “trouver les bons mots”, mais quand il s’agissait de se salir les pattes et d’aider son prochain, on ne trouvait plus personne. L’évêque s’en prenait encore au bohémien, tournant à nouveau le couteau dans la plaie, et Clotaire s’en offusqua ; ne pouvait-il respecter la perte d’un être cher ?? Lorsqu’il s’adressa à lui, sa voix devenant plus douce, Sa Grâce s’arrêta, soupirant. Il sentait des larmes venir, mais les refoula en se mordant les babines. Il se croyait sur le point de céder, mais finalement, ce fut la fureur qui lui fit redresser la tête, puis faire volte-face, toisant l’évêque et tous ces conservateurs qui le considéraient comme le dernier des naïfs, lui qui voulait seulement le meilleur pour tout le monde. Portée par ses sentiments, sa voix n’avait cette fois aucun mal à s’élever au-dessus de tous, tandis qu’il dardait son regard sur son mentor.
- “Regrettable” ? C’est ainsi que tu qualifies la mort d’une créature de Notre Seigneur ? Comme tu dirais qu’il est regrettable que la sécheresse ou une inondation aient perdu les récoltes ? Voilà bien ce que je ne trouve plus en l’Église, une perte que je déplore. Il n’y a plus de sentiments, que de la politique, des “mots bien trouvés” ; il n’y a plus de considération pour le peuple, sauf ceux qui paient bien lors de la quête ; il n’y a rien pour les miséreux, les étrangers, ceux qui sont trop différents, trop agités. Plutôt que de les recueillir, on préfère les brimer, fermer les yeux sur nos agissements barbares. C’en est trop.
A nouveau, il tourna le dos à son ami, reprenant sa route vers l’estrade, dont il contourna l’escalier. La bohémienne était étendue au sol, le regard voilé mais exprimant clairement l’horreur qu’avait dû être sa mort. La milicienne était toujours à côté, mais semblait décontenancée par l’arrivée d’un haut loup, qui lui défendait de s’approcher plus. Se glissant au milieu d’eux, Clotaire parla doucement.
- La paix, s’il vous plaît. Laissez-moi arriver à elle.
Malorsie était rassurée ; son cher Roy allait bien, il était de nouveau sur pattes au milieu de la plèbe, et Léonidas était non loin de lui. Toujours tachée de sang et de boue, l’Ingrate avait voulu le rejoindre, maintenant libérée de son fardeau, mais un regard de la part du Limier la cloua sur place. Elle obéit sans rechigner, quoi qu’un peu mécontente d’être séparée de lui, elle qui voulait tant paraître à ses côtés… Eh bien, elle garderait donc cette vilaine dépouille jusqu’à ce qu’ils la brûlent.
Mais un nouvel élément perturbateur vint malmener ses intentions, et le paysan énorme qui se dressait face à elle la décontenança. Il avait la taille d’un bœuf celui-là, mais il en faudrait plus pour l’empêcher de faire son devoir ! La milicienne était prête à riposter, mais alors il y eut un éclat du côté de l’Archidiacre, et sa concentration s’effilocha, jusqu’à ce qu’il paraisse à deux pas d’elle, leur intimant à tous deux de s’écarter. Malorsie doutait, son Roy lui avait ordonné de garder le corps mais le dévot était déjà là, et…
L’hésitation de la chienne lui fit perdre la partie. Sans plus se préoccuper d’elle, Clotaire la dépassa, l’obligeant à reculer. Il vint se pencher au-dessus du corps, et avec beaucoup de délicatesse, il ferma les yeux de la bohémienne, poussant un profond soupir.
- S’il y a quelque chose qui nous réunit tous, c’est bien la mort. Pauvres, riches, bohémiens, canisthiques, c’est une puissance contre laquelle on ne peut pas se dresser, nous autres mortels. Il eut une mauvaise pensée pour le Prophète et la soi-disant résurrection de Milet de Longroy, mais la chassa bien vite, se relevant. Vous pouvez récupérer son corps, Theobald. Le deuil est aussi une chose que tout le monde devrait respecter.
Laissant la place libre pour les bohémiens, l’Archidiacre empêcha la milicienne de revenir sur le lieu de son crime, et fit cette fois face à la garde ; des visages qu’il ne connaissait pas, hormis celui de Marie, mais il regarda surtout Bellevale Deschênes.
- Vous avez pour mission de faire régner la justice du Roi ; il me semble que vous avez quelque travail à réaliser de ce côté-ci. Les poursuites contre la milicienne ne donneraient sûrement rien, mais il fallait au moins que ce soit fait pour la forme, que Paris ne cède pas totalement au chaos. Concernant Krismund Mavlaka, il a commis des crimes, et il doit en répondre, mais pas sans jugement. Ce sont les lois de cette cité, et chaque citoyen doit s’y appliquer, sans distinction de caste ou de richesse. Veuillez faire en sorte que plus personne ne soit malmené ou blessé, je vous prie.
Le barzoï lança un dernier regard vers le grand brun ; il ignorait quelles avaient été ses intentions à propos de leur patriarche, mais il ne pouvait se permettre un traitement de faveur. Krismund était déjà aux pattes de la Garde, et cela ne ferait aucun sens qu’il soit rendu sain et sauf aux siens. Il se devait d’être impartial, et espérait que la Garde le serait tout autant vis-à-vis de celle qu’on appelait l’Ingrate.
Clotaire permet aux bohémiens de récupérer le corps de Mama Illfada, et il confie Krismund à la Garde pour jugement.
Gino, quant à lui, avait préféré se fondre dans la foule. Qu'il s'agisse des Révolutionnaires ou bien des Conservateurs, pour lui aucun parti n'était capable de raisonner convenablement. À ses yeux, seul Theobald avait fait preuve d'une once d'intelligence en tentant de calmer le jeu, Clotaire aussi en avait fait de même mais malheureusement sa qualité d'Archidiacre ne lui permettait pas de parler au nom de ses propres convictions - tout comme Melchior n'était pas non plus en droit de le faire et pourtant chacune de ses paroles semblaient mêlée d'un doux mépris à l'égard de la gente bohémienne -. En tant qu'étranger il semblait au Batard de Benozzo Pastore complètement suicidaire de venir ajouter son petit ressentis au débat. Il n'était personne et il ne se battait plus pour personne. La justice à Paris était aussi rare que la violence était présente. Mais au moins l'Inquisition n'était plus, du moins elle ne pourrait plus sévir comme elle était capable de le faire jusqu'à présent, mais selon lui tant que les Montdargue perdureraient leur haine coulerait à flots dans les rues de Paris.
Le grand chien noir avait vu - avec une grande tristesse - Du rejoindre son frère et meneur, Theobald presque à contre-coeur certainement détruite par le meurtre froid de leur prêtresse. Le nouveau leader Mavlaka - bien que la nouvelle n'était pas connue du tout Paris - avait décidé de ne plus utiliser la violence pour lutter. Sage décision lorsqu'on s'apercevait que la foule conservatrice n'attendait qu'un seul faux pas des Mavlaka pour leur sauter à la gorge et hurler qu'ils n'étaient que des sauvages.
Et le Prophète, où était-il en ce moment? Étrange qu'en tant que sauveur de Paris et son peuple il n'ait pas encore posé le nez dans ces affaires là. À moins qu'il n'y soit dors et déjà?
( Gino ne rejoins aucun des deux camps, cependant il s'attend à voir le Prophète arriver à tout moment. Ça mis à part il salue tout de même la réaction de Theobald et prendra probablement parti pour les Bohémiens si le choses se mettent de nouveau à tourner mal!)
MELCHIOR
Quand Théobald avait fendu la foule pour aller le voir, Melchior avait eu un mouvement de recul, mais n'avait pas cherché à l'éloigner. Cette haine, qu'il voyait dans son regard, il la connaissait : c'était la sienne. C'était leur plus grand point commun, et c'était pour cela que chaque mot prononcé par le bohémien pénétra l'âme corrompue de l'évêque, qui se surprit à blêmir, même si son poil brun dissimula cet effet. Fébrile, il ignorait si l'angoisse ou la fureur le rendait nerveux, mais il ne parvenait pas à rester de marbre. En revanche, à la fin de son discours, il retrouva sa façade glaciale, ne pouvant pas se laisser insulter par une vermine devant la foule toute entière. Ce Théobald représentait exactement ce qu'il haïssait chez les Bohémiens : il était insolent, prétentieux, irrespectueux de l'Eglise et surtout, irrespectueux envers Melchior. Ce dernier se jura de n'avoir de repos que lorsqu'il reposera six pieds sous terres, en compagnie de sa sorcière de Mama.
Avant qu'il ne puisse répondre, cependant, Amalthée de Laurier, que l'évêque connaissait de réputation, intervint en sa faveur. Ses mots sonnèrent si justes à l'oreille de Melchior qu'il retrouva un léger sourire, sa confiance se renforçant à chaque mot. Ainsi, tout n'était pas perdu : certains demeuraient conscients de l'illégitimité des bohémiens.
-Vous savez trouver les mots, Comtesse...déclara Melchior d'un ton courtois, ignorant en premier lieu Théobald comme s'il ne méritait même pas son regard. Si certains peuvent douter du clergé, ils ne peuvent décemment pas douter du Roi, dont le règne, jusqu'ici, a toujours été placé sous les faveurs du Seigneur.
Et surtout, douter du Roi était strictement interdit par la Loi. Son regard glissa vers Théobald.
-Regardez-le. Il tente de me décontenancer, car tout ce qu'il sait faire, c'est semer le doute. Mais curieusement, maintenant que la haine brûle dans son âme damnée, son discours ne contient plus de trace ni de justice, ni d'égalité ou de liberté, mais seulement d'insultes injustifiées sur ma personne. Il me semble fort ironique de m'accuser d'abandonner mon peuple, et par là même le Dieu envers qui j'ai consacré ma vie, quand l'individu en face de moi n'a pas été capable de sauver sa matrone malgré toute la violence brute qu'il a déchaîné, et toute l'insolence dont il a fait preuve.
Melchior secoua la tête.
-Je suis désolé, Clotaire...déclara-t-il alors à ce dernier sur un ton plus doux, plus proche de celui qu'il utilisait d'ordinaire avec lui. Après tout, l'évêque avait toujours été à ses côtés. Ses mots n'étaient pas seulement ceux d'un religieux, mais ceux d'un "ami". Je comprends à présent que tu désires simplement donner une chance à ces brebis égarées, et cela est noble de ta part. Mais la Boîte de Pandore a déjà été ouverte depuis fort longtemps, et le vice court parmi ces chiens comme un cinquième cavalier de l'Apocalypse. Peut-être, cependant, ces brebis sont-elles juste mal guidées ?
L'évêque se tourna vers Clotaire après avoir observé la foule d'un regard communicatif. Il n'avait même pas pris la peine de s'adresser directement au bohémien, cherchant à montrer que contrairement à lui, il n'était pas du genre à laisser ses sentiments parler pour lui. Mais intérieurement, ses émotions s'affolaient.
-Théobald apaise ses troupes, et se vante de cela comme si le prix du sang avait été payé. Mais si la mort d'Ilfada est regrettable, elle n'est qu'une sentence arrivée plus tôt que prévue. En revanche, libérer Krismund est une affaire personnelle, cela n'a rien à voir avec sa fameuse "justice". Ce chien est un criminel, qui ne s'en est jamais caché. Que les bohémiens reprennent le corps, puisqu'il n'est pas baptisé et ne sera donc pas enterré. Mais pour Krismund, seule la Loi du Roi peut intervenir. Et par le Roi, c'est le Seigneur qui s'exprime.
Son regard sur l'archidiacre était intense : si il laissait Clotaire avoir le dernier mot par son ton, il savait qu'en invoquant le roi, ce n'était en réalité qu'un marché de dupe. Tout était déjà joué, selon lui.
Dégagé comme un vieux chiffon de sa zone par un paysan, Frambault avait durant son impressionnantes chute eu comme une impression de déjà vu. L'espace d'un instant tout lui avait paru clair comme de l'eau de roche: Il connaissait ce fermier, l'avait-il déjà croisé simplement dans les rues de Paris? Non, il avait une tout autre impression comme si lorsqu'il avait été sous les crocs de ce dernier un mélange de peur et de rage s'était emparé de lui. Qui était-il? ...
Tout semblait s'être arrêté d'un seul coup. La mort de la sorcière avait marqué un tranchant sans précédent et ces chiens de Bohémiens n'avaient pas explosé de rage comme l'avait attendu Frambault, décidément déçu de la tournure des événements. Lui qui voulait prouver qu'ils n'étaient que des bêtes sanguinaire et hérétique avait plutôt révélé le coté humain de Theobald. Bloqué par un attroupement de petits révolutionnaires de bas étage, Frambault était forcé de constater son deuxième cuisant échec de la journée.
- Aussi docile que de gras lapins d'élevage... Avait murmuré Frambault entre ses mâchoires serrées, retenant un grondement de rage. Comme il est beau, le diable qui essaie de tous nous duper. Maintenant il contient sa haine, mais ce soir, dans les tenèbres de la nuit sa rage fera bon nombre de victimes. Le Roy s'était assis. Il avait prononcé ses paroles pour lui et les personnes qui l'entouraient avec calme, un calme qui n'avait rien de naturel car Frambault se battait en lui même contre une colère dévastatrice qu'il s'efforçait de dissimuler. Le Limier avait levé une oreille attentive aux paroles d'Amalthée et ressassait les dernières de Theobald qui avait réclamé le corps de sa sorcière.
Le rouquin avait cherché Malorsie du regard ainsi que ses cousins, cherchant à leur faire comprendre que ce corps était le leur jusqu'à nouvel ordre. S'ils le voulaient, qu'ils viennent le chercher par la force, qu'ils aillent le retirer sur le cadavre de Malorsie ou celui de Leonidas ou bien d'Alexandre ou Hermant, qu'importe! Qu'ils fassent couler le sang eux aussi et prouvent qu'ils n'étaient que démons! Frambault en rêvait.
Soudain, le sortant de ses reflexions, Leonidas était parvenu à se frayer un chemin jusqu'à son cousin.
- Non. Le spectacle m'est finalement plaisant... Avait-il répondu à son cousin, malgré les grognements et menaces des révolutionnaires qu'il ignorait presque complètement. Son attention était maintenant reportée sur les Bohémiens et l'Eglise, cherchant comme il pouvait un moyen de faire éclater la tension et de montrer ce qui selon lui était le véritable visage de cette saleté de bohémiens. Reste là, on ne sait jamais ce qu'il pourrait nous arriver.
Il ne se souciait même plus de ce qu'il adviendrait de lui si ces révolutionnaires le capturaient et le livraient à n'importe laquelle des autorités présentes, les beaux discours de chacun avaient pour certain joué en sa faveur, et puis il n'avait rien fait: Il n'avait tué personne contrairement à Malorsie. Son crime avait été d'être un ex-Inquisiteur.
( Frambault se contente d'écouter ce qu'il se passe et attend avec impatience un faux pas de la part des Mavlakas. Cependant, il est content d'avoir Leonidas à ses cotés pour le cas où les choses déraperaient... Il ne souhaite pas rendre le cadavre et a tenté de le faire comprendre à Malorsie, Alexandre et Hermant dans un regard et un balancement de tête. )
Illfada n'était plus. Les Bohémiens réclamaient le corps de celle-ci. Malorsie s'était attiré la foudre de tous les révolutionnaires et Frambault essayait sans grand succès à franchir la foule. Emma avait laissé Malorsie tranquille. Jugeant Malorsie capable de se défendre, tu courus rejoindre ton cousin pour l'aider à traverser la foule. Tu lui crias,
- Je me suis bougé Frambault! TU VEUX LA TRAVERSER OUI OU NON CETTE FOULE!?
Tu grognas envers la foule pour leur dire de ficher le camp ou il y aurait du sang. Tu ne savais pas trop ce que Frambault voulait faire, mais tu l'aiderais.
{Léo va aider Frambault}
La mort d'Illfada baisse énormément l'incertitude de Léo. (-20%)
La résignation de Théobald Baisse l'incertitude de Léo (-5%)
Incertitude: 25%
Du avait laissé à Erin la charge des chaînes, préférant se charger de sa protection, et de celle de Krismund, encore incapable de se battre avec ses entraves.
Et, soudainement, il sembla qu'ils en eurent besoin, de protection: une espèce de molosse s'avançait devant elles, et, tout en dévoilant ses crocs, leur demanda gentiment de laisser Krismund tranquille. Par le zéphyr. Malgré la situation, sa demande faillit presque la faire rire.
Puis l'autre la bouscula.
Du était habituée à ce qu'on la sous-estime. Elle en avait fait un allié, depuis le temps. Aussi, elle ne résista pas, et laissa ses... quoi ? dix kilos tout mouillé ? voler un peu plus loin, tâchant tout de même d’atterrir sur ses quatre pattes. Puis elle enfonça ses griffes dans le bois mouillé de l'estrade, et elle attendit que l'autre détourne son attention, l'évaluant en attendant: poids lourd, à traiter avec de la vitesse et de l'esquive, ou elle risquait de perdre des plumes. Tout en ayant l'inconvénient d'avoir à garder Erin et Krismund dans son dos, pour l'empêcher de pouvoir les atteindre.
Mais soudain, l'autre lui donna une ouverture: elle détourna la tête, fouillant la foule du regard, à la recherche de... elle ne savait quoi, mais franchement, quelle importance, puisque cela lui permettait de prendre l'avantage ?
Et alors... agacement. La voix de Théo l'interrompit. Mais elle ne pouvait l'ignorer. Elle se décala légèrement, se laissant en rempart, et ayant en même temps une vue dégagée sur la garde et la foule.
Ce qui lui permit de découvrir Mama.
En elle, une explosion se produisit, quelque part.
Elle cligna des yeux, un instant peut-être un peu plus long que d'habitude, puis elle agit à son habitude. Et l'explosion se retrouva enfermée derrière une lourde porte. Parce qu'elle ne pouvait pas gérer ça. Parce qu'elle ne savait pas le gérer. Et elle garda un visage calme.
Les paroles de Théo restèrent floues à ses oreilles. Jusqu'à ce qu'il les leur adresse. Hein ? Du fixa un instant son frère, et désormais guide des bohémiens. Pardon ?! Voilà quelque chose qui était complètement stupide. D'abord, comment pouvait-il s'exposer ainsi, par les torrents, par les flammes, par tout ce qui composait ce monde ?! Ensuite, par les torrents, par les flammes, par tout ce qui composait ce monde, comment pouvait abandonner Krismund ? Ils étaient sa seule chance pour le sauver. Et s'il s'avérait que Du obéissait à son ordre... L'Ours allait mourir.
Mais Du était bête et disciplinée, bien sûr. Elle ne réfléchissait pas, se contentait d'exécuter, à la différence de son chère frère, qui prenait toujours les décisions les plus sages et les plus intelligentes.
Alors elle descendit de l'estrade, ainsi que le commandait le si grand chef et saint patron des bohémiens. Puis elle se glissa parmi la foule jusqu'à être à son côté, arrêtant juste de le fixer pour s'assurer qu'Erin allait bien, aveugle et sourde à toute chose ou tout danger qui ne les concernaient ni l'un ni l'autre.
- Du descend de l'estrade, quitte Krismund, et va rejoindre Théobald -
La foule s’agite, créant une houle nauséabonde qui donna rapidement mal au cœur à la comtesse qui vit tous les évènements se dérouler sous ses yeux sans qu’on lui laisse ouvrir la gueule. Alors que Céleste se laissait entrainer par ses passions, Amalthée se glissa difficilement sur les rives isolées de la place où elle put admirer, la patte devant son museau pour masqué l’odeur d’immondice et son effroi, la dissolution des inquisiteurs et la colère montante des conservateurs. A l’entente de la corne de brume de l’archidiacre, Amalthée aurait pu fuir le cœur lourd de voir sa ville tomber dans les pattes d’un Prophète mystérieux et de bohémiens sans vergogne, mais Céleste était dans la foule et cela l’empêcha d’abandonner les lieux.
Si Céleste gagnait, il aurait de surcroit une bonne réputation envers la plèbe révolutionnaire, mais elle hériterait d’une mauvaise affiche face aux bourgeois qu’elle voulait côtoyer. Alors, elle dégluti, se fit toute petite malgré son imposante robe pourpre bouffante et longea les bâtiments jusqu’à trouver un petit couloir, entre les chiens déchainer de la foule, pour se glisser jusqu’à l’estrade. Malgré que son but ne quittait pas son esprit une seconde, ses oreilles tournoyèrent en tous sens pour ne pas perdre une miette de la joute verbale qui se déroulait autour d’elle.
Quand elle eut posé deux pattes sur les marches de l’estrades, se surélevant légèrement de la plèbe qui s’étalait devant elle, elle déclara d’une voix claire :
- Melchior à raisonner, mon Seigneur. – Habitué à parler devant les foules, Amalthée ne se formalisa pas des regards hargneux qui se tournèrent vers elle. – Votre bonté vous aveugle et vous ne voyez pas la dure réalité qui coule à vos pattes.
Tournant son regard bleuté vers l’archidiacre, elle s’appliqua à le regarder dans les yeux malgré la distance qui les séparait.
- Les bohémiens sont une fourmilière qui protègent ses rois pour mieux maltraités les plus faibles. N’avez-vous jamais marchez près de la rue où se situe ma modeste maison ? On y voit en amont des beautés étrangères aux pieds ensanglantés et en aval, près de Seine, des enfants dont on a brulé les yeux et tordu les pieds pour attirer votre pitié et qui chantent nuit et jours pour rapportés quelques pièces à leurs maîtres ! Ait-ce cela que l’unité bohémienne ?! La famille dont ils ne cessent de parler ?!
Amalthée eut une voix tremblante, sons regard humide, mais son dos resta droit, fier, le menton relever, fier de ses inventions. Nul ne savait si la comtesse disait vrai, il était probable qu’elle se trombe car tous les va-nu-pieds de la rue n’étaient pas de bohème, mais elle savait que la foule n’y verrait que du feu.
- L’équité, mon Saint Seigneur, n’existe pas pour la pègre bohémienne ! Ce ne sont que des menteurs, des voleurs, que le roi lui-même à décider de condamné ! – Un rictus mauvais s’écarta sur les babines de la chienne. – Après tout, l’inquisition ne faisait que respecter les désires du Roi tout en rendant honneur à son Créateur.
Déposant son regard sombre sur le nouveau père des bohémiens, Amalthée dut se faire violence pour ne pas modifier le ton de sa voix et continuer à parler de cette façon si toucher par les évènements.
- Le Roi, dont on sait être le plus fervent croyant de notre Saint Créateur, ne pourrait tolérer qu’on laisse un assemblement aussi important de meurtrier exiger quoi que ce soit et s’en aller comme si je rien n’était. Sa Grâce ne reconnait-elle pas, alors qu’elle a officier sous ses yeux, toute la violence dont sont capable les hérétiques qui blâme ouvertement vos frères et vos sœurs d’Eglise dont le Créateur vous à offert les vertueux conseils ?
[Amalthée se démarque comme conservatrice et aidera au mieux l’inquisition à sa façon. Quitte à perdre certains alliés et à s'attiré la foudre des bohémiens.]
Le silence dominait ses pensées et le vide, ses émotions ; lorsque Theobald posa ses yeux sur le cadavre ensanglanté d'Illfada, le monde s'était arrêté de vivre et c'est à peine s'il avait senti les crocs dans son dos. Si certains explosaient de rage, lui... s'était éteint. Il était immuable et indéchiffrable pendant cette seconde de calme, avant qu'une étincelle le regagne. Quelque chose s'était passé, mais quoi ?
C'est presque machinalement qu'il se redressa en pliant douloureusement son corps, empoignant entre ses mâchoires le crâne du balafré pour l'écraser, jusqu'à ce qu'il lâche. Un craquement résonna alors qu'il l'arrachait de son dos, le lançant contre les pavés une dernière fois.
Le sang gorgeait lentement sa cape, sa chair sursautait de douleur ; et pourtant, il bougeait encore, s'avançant vers l'estrade.
❝ Nous demandons la paix... Et voilà ce que vous nous donnez. ❞
Le colosse s'arrêta face à lui, froid dans ses propos comme dans ses expressions. Il le dévisagea, plissant ses yeux avant de reprendre.
❝ C'est de la justice que vous voyez, dans le meurtre d'un parent ? C'est de la paix que vous voyez, dans un bain de sang ? ❞ demanda-t-il, sans attendre de réponse. ❝ Cette Garde aurait dû protéger ses prisonniers à sa charge. Cette Garde aurait dû empêcher cette mise à mort. Qu'à-t-elle fait ? Elle a vendu une chienne comme si elle n'était qu'un vulgaire bout de viande. Elle a laissé ces fous destitués de leurs droits l'égorger sur place. Elle a tourné le dos aux meurtriers. C'est ça, votre sainte Garde ? ❞
Theobald eut un sourire ; un sourire étrange, sans émotions et qui pourtant, était porteur de lourdes promesses.
❝ Et ne me parlez pas de notre sang, ô si infâme ; vous savez très bien que nous ne sommes pas les seules victimes de cette corruption. ❞
Il avait adopté un ton sarcastique quelques instants, mais l'avait rapidement délaissé ; il n'était pas ici pour rire, mais pour parler.
❝ Regarde-toi ; soutenant sa Grâce quand ça t'arrange, hurlant à la foule ce que tu veux qu'ils entendent quand tu me reproches d'être celui soulevant le peuple. La seule différence entre nous est que tu les abandonneras tous, une fois que tu auras obtenu ce que tu voudras. ❞ Un bref rire secoua le colosse, qui garda sa froideur. ❝ Alors cesse ton hypocrisie, tu es à vomir. ❞
Dans sa voix, il n'y avait aucune provocation. Il s'exprimait le plus simplement et froidement possible, imperturbable ; mais c'est sur un ton plus doux qu'il s'adressa à ses deux soeurs sur l'estrade, bien que ferme.
❝ Descendez. ❞ Le maître se retourna alors vers la foule, cherchant du regard des visages familiers avant d'ordonner. ❝ Mavlaka ! Rejoignez-moi. ❞
Les autres révolutionnaires n'étaient pas de son ressort, ils avaient leur libre arbitre ; s'ils l'écoutaient, tant mieux, dans le cas contraire, tant pis.
❝ Malgré que le sang des miens teintent vos pattes, pour vous prouver ma sincérité... J'accepte d'apaiser les miens, mais nous resterons ici aussi longtemps que l'un des nôtres sera sur cette estrade. Nous ne nous opposons pas à la Garde, mais comprenez qu'il est difficile d'être confiant... Après ce qu'il vient de se passer. ❞ Il s'arrêta, puis ajouta. ❝ Nous réclamerons également le corps d'Illfada, que nous puissions l'enterrer dignement. ❞
Theobald avait cette fois regardé vers Clotaire ; il avait fait une pause, comme perdu dans ses pensées, avant d'avoir un sourire ironique.
❝ Vous prétendez avoir la foi, quand vous êtes les premiers à hurler contre le chien que votre créateur à choisi. ❞
Dire qu'ils osaient traiter les leurs d'idoles impies, quand ils n'étaient même pas capable de croire en un seul de leur dieu.
❝ Voilà pourquoi il est l'Archidiacre et toi, un évêque. Il est celui qui prêche celui que vous nommez le créateur, quand toi et bien d'autres, suivez un autre dieu. ❞ Il fixa Melchior, prononçant ses derniers mots. ❝ Son nom est cupidité. ❞
[Théobald accepte de stopper les siens, mais refuse de partir tant que Krismund est encore en présence de la foule et qu'ils n'ont pas récupérer le corps d'Illfada.]
Emma a gravit les marches de l'estrade. Elle passe devant le petit troupeau qui emprisonne Lorenzaccio, mais ne fait rien à l'égard de la garde ou du renard.
Elle se dirige droit vers la bohémienne qui fait le guet pendant que l'autre essaie de libérer Krismund. Emma dévoile ses crocs, mais n'aimant guère la violence, elle préfère dire calmement :
- S'il vous plaît, mesdemoiselles, laissez le prisonnier tranquille. Nous allons nous en occuper jusqu'à que les événements se calment et ... nous verrons par la suite.
Comment dire à ces deux chiennes que leur père de substituions aller certainement mourir par le feu ?
Sans attendre de réponse, elle poussa d'un simple coup d'épaule la chienne qui lui barrait la route. Et se tourna vers elle, se demandant si cette dernière allait se rebiffer. Elle était prête à en découdre et montre les crocs.
Elle tourna la tête vers la foule à la recherche de conservateur libre.
Emma souhaite arrêter les deux chiennes qui tentent de libérer le prisonnier. Elle a besoin au moins d'un camarde [ou +] pour maîtriser complètement la situation [camarde = un conservateur logiquement, garde ou pas hein !]
DEBUT DU TOUR 6
Frambault effectue une dernière action à l’encontre du petit groupe souhaitant sauver Illfada mais se fait envoyer dans le décors par Eusebio, non sans ressentir une impression de déjà-vu…
Hermant parvient à bloquer Celeste suffisamment longtemps pour l’empêcher d’approcher Illfada et il en va de même pour Alexandre avec Theobald. De plus, Celeste est dégagé de l’action par Hermant (Alexandre ayant répondu avant lui, Hermant a pris l’avantage), il se retrouve dans la foule.
Les paroles de Theobald redonnent aux Révolutionnaires de la confiance!
Lorenzaccio et Angélique essaient de convaincre Marie, malheureusement le réveil de Bellevale change complètement la donne. L’action de Marie visant à attraper Lorenzaccio a fonctionné puisque Bellevale a attrapé Angélique. Grace à l’aide d’Edwin, Lorenzaccio est pour l’instant immobilisé par la Garde.
Certains Révolutionnaires - la minorité extrémistes - n’apprécie pas les paroles de Clotaire qu’ils jugent beaucoup trop naïf et permissif! Une petite minorité de Révolutionnaires ont pris en compte les paroles de Melchior et sont dubitatif, ils attendent la réaction de Theobald pour se prononcer.
Malorsie est considérée comme une meurtrière par les Révolutionnaires seulement, pour les Conservateurs elle a simplement fait son travail puisqu’ils n’acceptent pas forcément la dissolution de l’Inquisition.
Emma vient d’arriver devant Du et Erin pour essayer de les empêcher d’aider Krismund.
Si personne ne vient s’opposer à Edwin et Marie durant les deux tours à venir, Lorenzaccio est fait prisonnier par la Garde. Il faut deux personnages minimum pour leur tenir tête.
Il est possible de libérer Angélique de l’étreinte de Bellevale si deux personnages bloquent la chef de la Garde (non sans conséquence bien évidemment).
Tout le monde attend la réaction de Theobald puisque Illfada a été tuée par Malorsie. Il n’y a personne d’autre que Hermant ( bloqué par Theobald, Alexandre et Eusebio ) et Alexandre pour la protéger, Leonidas étant considéré comme une gêne il forme un obstacle mais ne nécessite pas un tour pour passer.
Malorsie peut fuir mais il lui faudra deux tours pour se fondre dans l’assemblée si personne ne l’attaque ou la gêne.
Certain Révolutionnaires explosent suite à la mort d’Illfada et cherche à bloquer Frambault. Il ne peut pas quitter le RP si personne ne viens l’aider pendant deux tours, ce sera à la Garde, à l’Archidiacre ou bien aux Bohémiens de juger de son cas selon l’évolution du RP! Il a besoin de deux personnages pour l’aider à franchir la foule, par ailleurs il leur faudra un tour pour se déplacer jusque lui.
Emma avait fait son boulot : elle était venu uniquement en aide à Eusebio car c'était son ami, tout d'abord, mais également car c'était un citoyen. Et elle se devait de protéger un citoyen. Quand le chemin s'ouvrit à elle, elle n'avait plus qu'à faire quelques pas pour aller prendre Mama Illfalda des pattes de Malorsie. Mais alors qu'elle s’apprêtait à s'élancer pour reprendre leur prisonnier, Malorsie porta le coup de grâce à la vieille bohémienne.
Quand bien même Emma savait que la vie d'un bohémien était moindre par rapport à la vie des citoyen parisien, elle ne put s'empêcher d'éprouver une vive haine envers la bougresse à frange qui semblait victorieuse.
- Meurtrière ... siffla-t-elle entre ses dents.
Elle n'avait aucun droit. C'était à la garde que revenait le jugement de la bohémienne, pas à cette bourgeoise éffrontée. Cependant, elle entendait d'ores et déjà les paroles de sa mère "Malorsie est intouchable, si tu t'en prends à elle, ça nous retomberas dessus".
Cette petite puterelle allait donc s'en tirait. Enfin, peut être que les bohémiens se chargeront de son cas, ce que, secrètement,elle espérait.
A présent, elle ne pouvait rien faire pour la vieille. Elle se mourrait, et même l'aide immédiate d'un médecin ne changerai pas le dessein de cette femme. Elle décida alors de rebrousser chemin. Eusebio était hors de danger, et elle laisser les 4 molosses se battre entre eux. Elle n'avait rien à faire là, et une affaire plus urgente pressée.
Sur l'estrade, là, 3 gardes -Marie, Edwin et sa mère- capturaient Lorenzaccio. Elle ne pouvait malheureusement pas s'y opposer, mais en y réfléchissant, une nouvelle pensée naquit dans son esprit. En capturant le renard, la garde le protégeait du peuple parisien remonté par son acte infâme, et la garde pourrait découvrir la vérité. La Danoise était persuadé qu'il était innocent, d'où sa non action à son égard d'ailleurs, mais grâce à sa capture, la Garde pourrait redorer son blason, mais aussi savoir enfin la vérité.
Autre chose pressée : Krismund. Des bohémiens se pressaient autour de lui. La garde ne pouvait pas perdre un autre prisonnier. Krismund serait sans doute juger, en prenant en compte les paroles de Clotaire ... enfin, si sa mère en avait quelque chose à cirer.
Emma s'élance vers l'estrade pour intercepter Du et Erin qui veulent libérer Krismund. Elle doit d'abord mettre hors d'état l'une des chienne qui surveille les arrières de l'autre, qui elle, essaye de libérer Krismund.
Il lui faut un tour pour arriver à l'estrade. [Ce tour-ci donc]