Yselde, méthodique, cherchait Bellevale depuis une bonne demi-heure.
Sillonnant les couloirs son éternelle cape de toile noire, elle s'était fait indiquer une direction, puis une autre, encore une autre... Cette fois-ci, elle espérait avoir eu les bonnes indications. La jeune dame poussa une porte, prit à droite et se retrouva sur un terrain d'entraînement extérieur, où quelques soldats répétaient avec agilité des mouvements précis, ordonnés. Son regard survola l'endroit, et s'arrêta sur une impressionnante forme sombre qui semblait observer les combattants.
Vu la carrure, à n'en pas douter, il s'agissait bien d'elle. La grande chienne —grande sur le moment, mais qui aurait l'air d'une crevette malade à côté de la cheffe de la Garde— longea tranquillement les terrains, jetant un oeil distrait aux soldats. Elle ne tarda pas à arriver au niveau de Bellevale, et s'arrêta devant celle-ci.
La saluant respectueusement d'un mouvement de tête, Yselde ne prit pas trop la peine de tourner autour du pot.
- Dame Bellevale, puis-je vous parler? C'est au sujet du bohémien Krismund.
Ses oreilles se dressèrent au son de pas, puis la mastodonte tourna la tête à la vue de cette demoiselle s'avançant jusqu'à elle, sans peur, et sans aucuns tourments de la garde. Décidément, ces gosses ne comprendraient jamais le système de prendre rendez-vous ?
" .. (...) Krismund. "
Elle avait immédiatement tourner le regard, la simple mention du nom du Bohémien avait fait volé le peu d’intérêt de la Générale en fumée. " Si c'est pour parler de ce vieux galeux, vous pouvez rentrer chez vous. Les affiches donneront les dates de son exécution en temps et en heures. "