(suite directe du rp avec Lorenzaccio & la garde personnelle de Antonito)
Beata avait traversé le couloir sans un bruit, frôlant les murs et évitant de croiser qui que ce soit. Elle avait fait appeler Odette, une domestique qui lui était totalement dévouée et avait fermement exigée qu'il n'y ai qu'elle seule et qu'elle lui prépare un bain. Elle avait besoin de la chaleur de l'eau. La douleur entre ses reins lui irradiait tout le corps et elle se déplaçait difficilement, le corps et l'âme meurtris. Qu'avait-elle fait ? Pourquoi le Créateur lui avait-il envoyé une telle épreuve ? Elle ne comprenait pas, elle s'en voulait de ne pas avoir réagi mais en même temps, qu'aurait-elle fait ? Il faisait au moins trois fois son gabarit, elle aurai eu beau se débattre, elle était persuadée qu'il l'aurait blessé encore plus. Peut-être même lui aurait-il brisé les os.
Elle avait sursauté en entendant quelqu'un arriver, un mâle, et elle s'était précipitée vers ses appartements. En ouvrant la porte, la chaleur humide typique des bains lui avait sauté au visage et la Douce avait enfin relâché ses muscles. Elle s'était délesté de la cape dans laquelle elle s'était drapée pour se sauver du boudoir et avait constaté qu'elle était maculée de sang. Déglutissant difficilement, elle avait osé regarder ses pattes arrière pour constater que le saignement s'était stoppé. Un long frisson d'angoisse lui avait déchiré la colonne et elle s'était approché de l'eau encore chaude.
"Aidez-moi à entrer dedans je vous prie."
Prenant appuis sur Odette, la Douce était entré dans son bain en frissonnant. La chaleur de l'eau, qui s'empourprait du sang de Beata, lui faisait du bien. Pendant une minute elle n'avait plus bougé, pas le moindre muscle.
Et puis elle avait fondu en pleurs.
Aux oreilles ébahit de la collie, la grande dame déclara ce qui, pour la chienne, parraissait une abération sans nom. Pourquoi ? Pourquoi taire le nom de celui qui lui avait fait du mal alors que force était dans ses proches de la venger. Les paysans n'hésitaient pas à crier leurs déshonneurs, à hurler quand la douleur se faisait trop grande, alors pourquoi sa dame gardait-elle tout en elle bêtement ?
Odette baissa les yeux avec ceux de Beata, fixant l'eau rougis de son sang, parfumer avec de délicate fragrances qui masqueront l'odeur du déshonneur et parsemer de nuages de mousses donnait au bain un air de ciel crépusculaire où se dissimulait un secret honteux. Par respect pour sa maîtresse, quand cette dernière lui parla, elle releva les yeux pour croisé son regard brouillé de larme, mais sa voix restait ferme, déterminé. Elle hocha docilement le menton, prête à faire tout les sacrifices pour cette belle dame dont elle avait muettement admiré le martyr.
- Je le jure, ma dame. Pour vous, je ne dirai rien au Pastore.
D'un coté, cette séparation, ses mots qu'elle prononçait, avait quelques chose d'horrible. Elle abandonnait ses bienfaiteurs pour une autre noble, bien que sa gentillesse fut légendaire, la collie voyait en ses maîtres la bontés même. Cependant, elle ne pouvait pas refuser. Pas après avoir vu sa détresse, sa souffrance sans dire mot, sans intervenir car la menace d'Ugo la terrifiait, pas maintenant que la voix ferme de la Di Cavalleri reprenait cette passion qu'on eut connus jadis dans cette grande famille italienne. Odette dégluti et accepta avec détermination cette nouvelle mission.
- Ma dame ! Si cela est votre plus grand désir, alors je serai à votre service jusqu'à ce que vous ne vouliez plus de moi !
La collie pris ses pattes menus dans les siennes, pleine de savon, et planta son regard noisettes dans ses prunelles meurtrie de cernes.