Cet endroit était définitivement trop étrange pour lui. Deux baraques incendiées et voila que le tout-Paris partait à vau-l'eau. N'ayant jamais été in très grand partisan du Canisthisme, Ugo, dans sa simplicité, avait penser qu'un espèce de .. maléfice quelconque aspirait le bon sens et l'intelligence des chiens une fois les portes de la cité foulées. Et ce maléfice était là, bien avant l'arrivée de ce soit-disant Prophète aux pattes magiques.
Maintenant au chômage, Ugo ne s'en était pas formalisé plus que cela. La famille Pastore commençait doucement à devenir sénile et branlante. Benozzo de moins en moins présent, son fils héritier peinait à essayer de tout recollé afin de sauver l'honneur. Plus paranoïaque que jamais, il changeait sa garde toutes les semaines afin de prévenir toute corruption. Certains ont vraiment beaucoup de pièces à dépenser pour rien.
Le nouveau marin lança son baluchon sur le pont du navire et commença à embarquer.
Paris en train de lécher les blessures, Beata et son agresseur tout deux disparus dans la nature, il était maintenant temps de tirer sa révérence et de filer, comme le bon petit voyou qu'il était.
La collie dut se faire violence pour ne pas se jeter sur Ugo. A vrai dire, elle caressait l'idée de le faire tomber à l'eau, ne doutant pas qu'il savait nager elle se disait qu'au moins le Kangal sentirait le poids de l'humiliation lui coller au poils comme l'eau verdatre de la Seine.
Elle se rappella cependant que la taille colossale du molosse était un atout non-négligeable.
La femelle tappa du pied, faisant bondit les gravillons sous ses cousinets et s'apprêta à s'en retourner, rageuse, auprès de la dame qui l'attendait pour soigner les maux qu'avait laisser l'ex-garde derrière lui quand ses dernières paroles lui vinrent aux oreilles. Tournant son regard vers le chien beige et le bateau qui largeait les amares, elle le regarda partir en silence en se remémorant ses mots.
" Quelqu'un ne souhaitait pas ce mariage ! ", mais qui ?
Le molosse eut un rictus amusé, sans aucunes arrières pensées pour une fois. " Ce n'est pas moi qui hurle inutilement sur une vieille mule au lieu d'aller me rendre utile auprès de ma Dame. Si tu as fini de me sermonner, j'aimerai partir maintenant. " Il fit, en tournant son regard loin d'elle.
Lentement mais sûrement, l'immense barque commençait à dévirer, ses propriétaires à l'intérieur. Bientôt, Odette dû lever la voix pour continuer leur conversation alors qu'entre ses dents, l'un des hommes de mains d'Ugo attrapait une rame et un autre plongeait ses pattes avants dans l'eau. " Adieu, puisse ces derniers mots éclairés ta pensée : Quelqu'un ne souhaitait pas ce mariage ! "
- Tu es affreux ! - déclara-t-elle. - Comment peux tu avoir aussi peu d'empathie pour une vie que tu as détruite.
Les lèvres de la collie se tordèrent en une grimace de dégout qu'elle ne pouvait dissimuler.
- Si tu es assez fort pour briser quelques chose d'aussi précieux, pourquoi ne met tu pas cette force au profit de quelques chose de bien ?
Aider à la ferme ou au champs, aider à reconstruire des batiments calcinés, tant de chose restait encore à faire pour quelqu'un aillant assez d'humeur pour les entreprendre.
- A la place, tu préfères fuir comme si ne rien n'était.
" Non. " Il répondit simplement, les yeux ancrés sur elle. Il était peut-être lâche mais pas encore suicidaire.
La collie secoua vivement la tête devant la déclaration de l'ex-garde, comme si le fait d'être un mâle était une excuse.
- Parce que je suis une femelle je ne peux pas comprendre ? Nous ne somme pas régit uniquement par son instinct primaire.
Elle pouvait comprendre que par ennuis ou par désir, nos pulsions les plus anciennes pouvaient resurgir et prendre le dessus sur la raison. Dans les campagnes où elle avait grandit, combien de fois elle avait vu des jeunes chiens tomber éperdument amoureux de leurs voisins et ne désiré plus qu'elle pour le restant de leurs jours. Combien de fois elle avait vu l'un de ses frères avoir les yeux en coeurs devant une jolie donzelle et disparaitre le restant de la journée à batifoller avec elle. Combien de fois avait-elle surpris ses parents s'aimer sans plus de pudeur ?
- Ce n'est pas une excuse. Tu ferrais bien d'aller t'excusé auprès de la dame à qui tu as fait outrage. Tu ne crois pas que c'est la moindre des choses ?
Les lèvres de l'ancien garde se tordirent et son nez se plissa légèrement. " Tu n'es pas mâle, tu ne comprendrais pas. Et je n'ai pas le temps pour subir ton courroux. Mais sachez seulement que, " Il ferma un moment les yeux et les rouvrit, comme éreinté. " Je ne suis pas satisfait de l'avoir fait. Cependant, je n'ai aucun regrets. " eut-t-il cru bon d'ajouter, il leva le menton soudainement hautain. " Je n'ai aucun compte à te rendre, servante. Retourne auprès de ta dame, je crois qu'elle a plus besoin de toi que moi à cet instant. "
Suivant son regard, Odette les reconnus en effet. Cette bande de chacal prenait soin de quitter les lieux de leurs crimes.
- Pourquoi as-tu fait ça ? Tu dois bien te rendre compte que tout est parti de là. - fit-elle en ignorant les regards des sbires qui s'activait à ordonner les embarcations.
D'un instant à l'autre, il pourrait partir en emportant avec lui ses secrets et les réponses à ses questions qui restaient sans réponse. Odette le voyageait bien, elle n'était pas idiote.
- Qu'est-ce que ça pouvait bien t'apporté de faire ça ? Tu ne pouvais pas simplement aller au bordel ?
" En partie. " Il avoua, sans détour. " J'ai été renvoyé. Toute le personnel a été remplacé. Pastore perd l'esprit, il est devenu paranoïaque. " Il expliqua. " Je n'ai plus aucune raison de rester. " Il recracha la corde au fond de son bateau et s'y assit, attendant l'équipage et le départ imminent. A sa droite, sa gauche, Odette fut reconnaitre les fidèles hommes de mains d'Ugo qui semblaient étrangement heureux de quitter cette ville de damnées.
" Si je serai toi, je ferai pareil. Cette ville est maudite, elle réveille les plus bas instincts. " Il l'avertit alors, son visage stoïque comme à son habitude.
Du haut du ponton, le grand chien lui faisait face. Odette dégluti, soudain mal à l'aise d'avoir attiré l'attention du violeur, mais elle recela ce sentiment importint et décida d'assumer ses paroles lancer trop vite. Elle bondit les trois marches, s'approcha d'un pas rapide vers la petite embarcation sans quitter le colosse des yeux.
- C'est toi, Ugo, hm ? Qu'est-ce que tu fais sur ce bateau, tu ne devrais pas officier chez les Pastore, comme tu l'as fait ? - fit-la collie en appuyant sur ses derniers mots. - Pourquoi prend tu le large, tu as peur qu'on te retrouve ?
La servante avait des paroles très dures envers le Kancal, mais elle ne comptait pas se laisser berner par de belles paroles ou des vaines menaces. Ugo était le violeur qui s'en était pris à dame Beata et qui, depuis lors, sombrait dans un profond désarois. Même si Odette avait put obtenir cette place de confiance grâce aux conséquences de ses actes, elle ne lui était pas reconnaissante pour autant, car elle aurait préférer continuer à laver le linge de maison des Pastore et voir la grande dame sourire et rendre son petit monde toujours plus lumineux.
Le chien ne se retourna même pas, mais ses oreilles tiltèrent. Les pattes déjà sur la rampe de départ, Ugo adressa un regard à la jeune servante qu'une fois à bord, par dessus la rambarde de sa grande barque où il était prêt à détacher la corde.
"C'est pour quoi ? " demanda-t-il, en arquant un sourcil. Son pelage ne lui était pas inconnu sans pour autant y mettre un nom dessus. Cette coloris de robe était assez commune, il pouvait très bien confondre cette jeune chienne avec une autre. Mais si elle était autant énervée, elle devait surement avoir rapport avec les Pastore ou ces types de l'auberge. Il soupira intérieurement, déjà las.
L'espace d'une matinée, alors que la maitresse qu'elle servait n'était pas encore réveillé, Odette c'était rendu sur les ports Pastore qu'elle aimait tant pour les admirés une dernière fois. Oh, elle ne comptait pas quitter Paris de sitôt, mais comme Beata avait décidé de quitter le fort Pastore et qu'elle lui avait promis de la servir la collie ne pouvait faire autrement qu'abandonner la famille qui l'avait élever et permis de rencontré la chienne italienne. Elle contemplait le lever du soleil d'un air mélancolique, abandonnant doucement l'idée de ne plus appartenir à cet univers de navigateur à la recherche d'une terre lointaine. Ce qu'elle avait aimé regarder les vieilles cartes du patriarche Pastore quand il les étalait de tout leurs longs sur les tables rondes de ses bureaux gigantesques. Odette gardait un bon souvenir de ce moment passé dans le manoir, autant à astiquer les meubles, qu'à sentir l'odeur fleuris de la lessive dans laquelle elle trempait les pattes, comme celle du vieux cuir qui composait les cartes.
La collie poussa un long soupir en regardant les premiers bateaux partir et se décida de se prendre le chemin du retour quand, en levant les yeux des marches qu'elle regardait pour évité de glisser, son regard noisette croisa une silouhette familière qui lui fit hérissé le poil.
- Toi !
Elle avait parler trop fort, trop houtré pour pouvoir contenir son tymbre de voix irrité. Ce chien, cette chose immonde qui se dressait de toute sa hauteur face à elle, c'était celui qui avait souillé sa jolie dame. Cela faisait bien longtemps qu'elle ne l'avait pas apperçue.