Pour une fois que le Limier de l'Inquisition se déplaçait chez ses ennemis naturels c'était probablement pour aller remuer le couteau dans la plaie et venir chercher des noises peu après les récents incidents qui aurait eu lieu dans la demeure des Pastore. Ce genre d'enquête aurait été habituellement du ressort de la garde mais il semblait que cette fois-ci les soldats du Seigneur avait été plus rapide et plus sournois.
- Pastore, ici l'Inquisition! S'était-il annoncé. Par ordre divin, ouvrez moi! Il n'était pas venu seul, il n'était pas fou. Deux jeunes recrues de l'Inquisition l'avait accompagné pour qu'ils apprennent sur le terrain ce qu'un Inquisiteur était en droit d'ordonner et de faire.
- Tu parles, avec les préparatifs de leur damné mariage ils ne vont rien entendre! Grommelait Frambault à l'égard de ses apprentis. Trouvez moi quelque chose pour enfoncer ce portail. Vite! Ordonnait-il aux deux jeunes qui s'étaient empressés de trouver une poutre ou quoique ce soit qui puisse faire office de bélier.
"Je ne sais pas vraiment." dit-il pour reprendre les paroles de Frambault. Beaucoup voyait la non-intervention des Deschênes comme une incompréhension. C'était elle qui était censé s'occuper des crimes de la cité, allant de ceux des paysans à ceux de la grande bourgeoisie, dont les Pastore faisait parti, n'en déplaise au Limier.
Limier qui n'aimerait peut-être pas l'ironie de plus en plus criante de Francesco, alimentée par un petit sourire. Il faudrait donc calmer le feu avec lequel il jouait, pour éviter de finir brûler. Seulement métaphoriquement, l'Inquisition n'avait aucune raison de l'accuser d'hérésie, n'est-il pas? Il serait tout de même de bon ton qu'il refoule sa nature première avant que celle -ci ne contrarie trop certains.
"Le coupable serait un ancien membre de la Garde." reprit-il d'un ton neutre et sérieux, comme il le devait. "Peut-être il y a-t-il un lien."
L'autre était loin de se montrer accueillant et pour cause; Le Montdargue venait s'imposer dans sa proprièté alors qu'il n'avait pas grand chose à y faire.
- Je ne sais pas vraiment, Avait-il donné pour réponse à la question du grand chien blanc. Etrange que les Chevaliers de l'Ordre de Bellevale Deshênes ne soient pas présent. Je croyais qu'ils se déplaçaient plus rapidement pour ce qui est des crimes des petits bourgeois. Rien de plus, de simple petits bourgeois car jamais Frambault n'accepterait les immigré Pastore comme une grande famille au même titre que les bâtards du roi qu'étaient les Longroys.
- Vous êtes en froid avec eux? Il était particulièrement méfiant avec ce genre d'individus qu'étaient les Pastore et surtout avec cette nouvelle affaire qui allait - avec chance - très certainement casser l'image de la belle famille italienne!
On ne pouvait donner tort au Limier. Les événements s’étaient enchainés les uns après les autres, dans une magnifique réaction domino brisant soudainement la tranquillité du fort des Pastore. On tentait d’étouffer l’affaire, pour la réputation, mais surtout, comme l’avait dit Frambault, pour éviter qu’elle parvienne aux oreilles des Di Cavallieri.
Francesco regardait les apprentis fouinaient, en remarquant leur peur, il n’avait pas pu s’empêcher de leur décocher un magnifique sourire, montrant toutes ses crocs lorsqu’ils étaient passés près de lui. Il reporta en suite son attention sur le Roy après que celui-ci ait abordé le sujet de la garde.
« Non. » lâcha-t-il froidement. D’après certains dires, il se pourrait même que celle-ci soit impliquée. « Vous avez été plus rapide qu’eux. » A défaut de faire preuve de rapidité, Bellevalle et ses subalternes feraient sans doute preuve de passivité.
« Comprenez bien que je ne veux point vous importunez dans votre travail, mais quels indices pensez-vous pouvoir trouver ? »
La description du criminel avait été donnée, les odeurs s’étaient dissipées et les paroles prononcées par le de Montdargue étaient des provocations plutôt que des questions utiles. Dire qu’Antonito voulait inviter toutes les grandes familles de Paris, le grand blanc se demandait comment se déroulerait les choses. Cette visite était d’ailleurs une occasion de faire passer l’invitation.
- Un vil goupil, hein... Avait repris Frambault fouinant toujours par le sol alors que pendant ce temps ses deux imbéciles d'apprentis était revenu, une lourde branche à la gueule pour enfoncer la porte qui n'avait plus besoin d'être enfoncée. Décontenancés, ils avaient d'ailleurs laché bêtement l'énorme branche au sol, le heurt n'avait pas manqué d'arracher une grimace au Limier.
- C'est qu'il s'en est passé des choses hier; Des morts, qui viennent de chez vous me semble t-il, une pauvre italienne de bonne famille agressée ... Il avait eu l'air pensif et d'un geste de la tête il avait envoyé ses apprentis fouiner un peu plus en profondeur: Les deux jeunots avaient eu une peur monstre lorsqu'ils avaient contourné le géant blanc qu'était Francesco, si vient qu'ils s'étaient presque tapis sur le sol.
- On n'est plus vraiment en sécurité chez les Pastore... J'imagine qu'il ne faudra pas que ça s'ébruite et que cela traine dans les oreilles d'un certain di Cavallieri. Avait gloussé la fouine qu'était Frambault, les oreilles dressées en direction de Francesco. La garde ne vous est pas venue en aide?
Selon Francesco, ce qui était étrange, c'était que ce soit l'Inquisition qui soit amenée à enquêter sur cette affaire, de son point de vue, c'était aussi plutôt agaçant. Tout comme le ton du Limier où suintait tout l'amour qu'il éprouvait pour les Pastore. Il demanda un récit des évènements, précédé par une remarque que le blanc préféra ignorer, et de par son statue, il était en droit de l'avoir. La pauvre Beata en serait sûrement marquée à vie. Antonito était si en colère, que son petit frère plaindrait presque le coupable lorsque celui ci serait arrêté. Tous les moyens seraient bons pour l'attraper d'après l'aîné, même si Francesco doutait que Frambault fasse quoique ce soit, ainsi préféra t'il ne pas trop en dire.
" Un vil goupil s'est introduit dans la chambre de Dame Beata et a porté atteinte à sa personne."
- Vous, personnelement, rien du tout! Avait tranché l'héritier de Montdargue avec tout le dédain du monde. Les Pastore, qu'ils étaient répugnants. Etrange, j'ai entendu dire qu'il y avait eu du grabuge chez vous. Je suis ici pour enquêter. Annonçait-il en s'invitant à entrer, contournement l'imposant mâle blanc à l'épaule.
- Juste avant un mariage, ne serait-ce pas un signe du Seigneur qui voudrait préserver cette pauvre Beata di Cavallieri d'une vie de pècheresse. Les Pastore étaient d'ignoble petits démons aux yeux de l'Inquisition. A peine était-il dans l'enceinte qu'il reniflait déjà le sol à la recherche de quelconque informations.
- Alors, que s'est-il passé?
Entre les récents événements et les préparatifs du mariage de Nito et Beata, l'agitation était présente. Francesco perdit rapidement l'illusion de trouver du calme quand on lui annonça l'Inquisition et son Limier, et c'est avec un agacement qu'il s'efforçait de cacher qu'il se dirigea vers l'entrée du fort.
Il fit ouvrir le portail et tomba nez à nez avec Frambault et ses hommes de mains qui semblaient fort occupés
"Sire de Montdargue" dit il avec un sourire et un salut de la tête aussi ironique que ses mots. "Que puis je faire pour aider l'Inquisition ?"