Une table de chêne finement vernie, des fauteuils délicieusement molletonnés, des coussins brodés de couleurs vives et de doux motifs. Sur la table, deux soucoupes de porcelaine - sur ces soucoupes, des tasses qui s'y posent en cliquetant. De la vapeur s'élève du thé bien chaud et une domestique s'efface silencieusement derrière la porte en tirant le petit chariot à thé dont les roues grincent faiblement.
- Permettez-moi encore de vous remercier d'avoir accepté mon invitation, Mademoiselle di Cavallieri. Ce n'est pas tous les jours que nous autres nobles pouvons profiter d'un simple moment à prendre le thé, et c'est bien dommage, fait Yolande d'une voix aimable en posant sur son invitée un regard presque maternel.
"Il en va de soi ! La bibliothèque est ouverte à quiconque souhaite s'y instruire et à ceux qui ont le droit d'y enseigner - un droit que vous venez d'acquérir, ma chère."
Les professeurs de la bibliothèque n'étaient pas n'importe qui, et malgré la liberté intellectuelle que les de Longroy prônaient, ils étaient surveillés de près. La poignée d'enseignants représentait bien plus que des employés; ils étaient les lumières dans l'ombre, les murmures de connaissance dans le brouhaha d'ignares qui peuplait Paris. Presque une armée cachée. Ou, en tout cas, des puissants et des influenceurs qui se rangeaient tous du côté des de Longroy. Et la Douce venait, à moindre mesure, de poser la première patte dans le cercle très fermé du Savoir de la ville.
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Fin du Rp; Yolande et Beata continuent de prendre le thé en discutant plaisamment. L'art de la conversation et des bonnes manières est un art partagé des deux nobles dames; et voici qu'elles se lient d'une amitié sincère. Maternelle, Yolande considère presque la demoiselle comme sa fille - ou, en tout cas, une protégée. Les relations entre de Longroy et Pastore risquent de s'améliorer si la Douce les rejoint. Ou, au contraire, si elle y est mal traitée... elles risquent de sérieusement se dégrader.