Au moins cette ville avait une cathédrale majestueuse, de quoi se racheter une bonne conduite aux yeux du Seigneur du moins s'il avait été suffisamment aveugle pour ne pas voir tous les méfaits et toutes les hérésies comise en son nom. Gino était tout de même bien enclin à rendre visite à au Divin dans sa propre maison; Là au moins il arrivait à se sentir au calme et rencontrait les petites gens qui n'étaient en général que de pauvre bougre manipulés par les vicieux hommes de foi.
Alors qu'il s'apprêtait à s'installer il aperçu plus loin dans la cathédrale une gracieuse individue qu'il connaissait bien; de vue surtout. Elle était souvent dans le manoir Pastore si souvent qu'elle ne pouvait être qu'une amie de la famille. Le grand chien noir avait donc décidé de s'en approcher.
- Bien le bonjour, Demoiselle Beata, c'est bien ça? Son accent trahissait ses origines et bientôt il apprendrait qu'il en était de même pour la douce blonde. Gino Gabrieli. S'était-il poliement présenté en inclinant l'échine vers l'avant, une patte ramené contre son poitrail.
- Puis-je me joindre à vous pour cette ... Preghiera?
"Et bien je serais enchantée de venir voir ce que vous plus jeunes ont à proposer. Et tant pis pour les plus bornés, je ne m'amuserai pas à les faire changer d'avis."
La messe allait commencer, tous les chiens présents venaient de faire silence dans un même temps. Saluant son voisin une dernière fois et lui souhaitant de se rencontrer à nouveau à la Galerie, elle s'était mise à prier pieusement au rythme de la messe.
FIN
Intelligente, la belle avait subtilement détourné la conversation du sujet de ses ancètres. Gino comprenant bien le subterfuge s'était laissé aller dans la suite de la conversation. Inutile de déranger une si belle demoiselle avec des histoires sinistres.
- En effet, je vous sais grands amateurs d'art. Il avait même etouffé un gloussement. Qui ne le sait pas après tout? Enfin, en Italie surtout. Le Bâtard était enchanté de voir que la belle n'avait pas perdu les belles valeurs de la nouvelle génération di Cavallieri en finissant dans ce gouffre du Diable qu'était la cité de Paris.
- Certains de "mes" sculpteurs sont bien trop orgueilleux pour être financer; les artistes et leur égo, ahah! Cependant de jeunes artistes prometteurs disparaissent souvent dans l'immensité des rues par manque de soutiens financier. J'espère que leurs créations vous inspirerons. Un sourire était venu fendre ses grandes babines noires. La debut de la messe était imminente et Gino esperait bien pouvoir reprendre cette conversation plus tard, un autre jour s'il le fallait, dans sa boutique: Les amateurs d'art étaient toujours les bienvenue - surtout ceux dont le visage étaient si plaisant -.
( On clos sur ta réponse? )
"J'en serais ravie ! Je suis étonnée de ne jamais avoir entendu parler de votre galerie par conséquent je serais enchantée de la visiter."
Gino, elle le sentait, était un passionné de l'Art. Elle ne pouvait empêcher ses yeux de pétiller en imaginant les belles toiles italiennes accrochées aux murs de la galerie. Jusqu'à ce qu'elle arrête de rêvasser en entendant son nom.
"En effet. Je suis la fille du Signore Lazzaro."
Elle savait que le nom de son grand-père, Bacchisio, résonnait dans les oreilles des Italiens. Mais il était hors de question que la réputation du Seigneur Sanglant ne perturbe la discussion artistique.
"Si vous avez entendu parler des di Cavallieri, vous devez savoir que nous sommes mécènes de nombreux artistes ? Je serais enchantée de rencontrer vos sculpteurs s'ils cherchent à être financés."
Il le savait que trop bien; Cette triste réalité. Mais il comptait bien charmer les parisiens avec sa galerie. Il était vrai que l'Art en Italie était en pleine effervescence.
- Comment ne pas accepter une telle personnalité dans mon humble galerie! Charmeur, les oreilles doucement repliées sur le coté de son crâne pendant que sa patte s'était posé sur son propre poitrail. C'est avec plaisir que je vous accueillerait, Douce Beata, je vous ferai même visiter mon arrière boutique et ses pièces de collections. Se vantait-il alors.
- La plupart des oeuvres viennent en effet d'Italie, elles font partie pour la plupart de ma collection personne. Certaines m'ont été offert par ma mère alors que je n'étais encore qu'un jeune chiot. Elles ont une grande valeur à mes yeux. Affirmait-il, le regard embrasé d'une grande passion. Je suis ravis de constater que vous vous interessez à l'art, vous m'avez vraiment l'air d'une Demoiselle bien éduquée!
- Vous êtes une Di Cavalieri, je me trompe? Ce nom là était loin d'être inconnu lorsqu'on se melait au gratin italien. Les Di Cavalieri avaient surtout été connu pour l'un de leur ancètre peu amical.
Le visage de la Douce s'était subitement illuminé: l'art à Paris !
"Oh si vous saviez ! Paris est trop pauvre en Art comparé à n'importe quelle cité de notre pays. Vous oeuvres viennent-elles de là bas ? Je serais enchantée de venir faire un tour dans votre galerie, si vous m'y acceptez bien entendu."
Il n'était pas très poli pour une Dame de s'inviter quelque part. Mais nous parlions d'Art et Gino ne semblait pas se formaliser de quelques impairs. Beata pouvait donc se le permettre.
- Je possède une Galerie d'Art dans le centre de la cité; Dans l'arrière cours les jeune apprentis sculpteurs peuvent également s'éxercer. Je trouvais que la cité manquait d'Art, rien à voir avec notre belle Italie qui en fourmille. Avait affirmé le grand noir non sans ricanner doucement. Il était vrai que Paris était encore loin d'apprecier la finesse des Beaux-arts!
- Vous appreciez l'art, Douce Beata? Lui avait-il demandé bien qu'il était presque convaincu de la réponse. Là d'où ils venaient l'art était en pleine expension, elle arrivait même à ses meilleurs heures!
La Douce de Venise avait ignoré la remarque, les yeux toujours rivés sur la grande Croix qui les dominaient.
"Je n'ai aucune amitié envers les Montdargue et leur folie pourrait anéantir totalement les idéaux du Canisthisme."
Beata était une fervente croyante, proche de la religion et sereine avec sa foi. Celle qu'elle avait trouvé à Paris lui glaçait le sang. Gino lui accordait un regard.
"Mais ne parlons pas de malheur, ahah.
- Surtout pas en ces murs, lui dit-elle avec un sourire, quel travaille faites-vous dans cette Cité ? "
Changer de sujet, rapidement. Ne plus parler des Montdargue et de l'Inquisition. Peut-être avaient-il encore quelques minutes avant que la messe ne commence.
- Il est évident qu'il y a peu de chose que l'on pourrait vous reprochez, Demoiselle Beata. Le naturel du charmeur d'ébene revenait rapidement au galop, mais cet écart mis à part il avait repris rapidement son sérieux.
- Ils n'ont aucune foi pour agir de la sorte. Affirma Gino pendant qu'il fermait les yeux doucement après une grande inspiration. Que l'Église était calme; en totale contradiction avec les rues parisiennes trop agitée. L'inquisition défend les intérêts des de Montdargue et de leurs alliés.
Les yeux toujours clos, le grand mâle noir s'adonna à une courte prière: Pour sa mère, pour sa galerie et pour les pauvres citoyens de Paris pris dans une guerre de pouvoir qui était loin d'être la leur.
- Prions pour que leurs délires de grandeurs ne leur donne pas l'envie de s'accaparer la Cathédrale. Mais ne parlons pas de malheur, ahah. Ses paupières s'était rouverte et son regard était posé sur sa compatriote italienne.
Beata n'avait pu retenir un sourire amer et elle s'était considérablement détendue: l'Inquisition n'avait pas enrôlé Gino.
"J'ai rencontré sieur Frambault une fois. Un forcené. Mais je n'ai jamais eu d'ennuis avec cette Inquisition. Je ne comprends pas leur dessein, ni leur but, ni même la cause qu'ils défendent."
Elle avait soupiré, fixant avec des yeux mélancoliques le Christ en face d'eux.
"Ma foi n'est pas la leur. Dans ma Bible, on parle d'altruisme et de bonté. À Venise tout était différent. Et nous ne brûlions ni ne pendions qui que ce soit sous l'impulsion d'un fou !"
Si Beata restait d'un calme propre à elle-même, une colère sourde grondait au fond de son coeur. Elle sentait sa foi bafouée à Paris à chaque fois que l'Inquisition assassinait un innocent au nom du Créateur.
"Le seul endroit où je me sens honnête, c'est cette Cathédrale. Au moins l'Inquisition ne peut nous reprocher d'être de mauvais croyants."
- Les parisiens ont une façon bien étrange d'aimer le seigneur. Avait-il commencé à répondre après que la douce blonde lui ai donné parole de ne pas ébruiter ses origines.
- En effet, même à Rome les plus fervents admirateur de notre Seigneur ne sont pas aussi ... fou! Avait ajouté le chien noir, outré d'avoir vu ce qu'il avait vu. Ils pendent et brûlent leur semblable pour un oui ou pour un non, selon les bons vouloirs et les humeurs de l'Inquisition...
Il avait plissé le dessus du museau puis avait soupiré.
- Je n'ai jamais vu aucun membre de l'Inquisition se rendre à l'Église. Connaissent-ils seulement la Bible? Étouffant un rire jaune entre ses crocs. J'imagine qu'à Venise aussi c'est bien plus différent? Avez-vous déjà eu des problèmes avec l'Inquisition?
"Pas plus qu'à Venise, mais je ne suis pas malheureuse. Les Pastore prennent grand soin de moi."
Elle avait également fixé l'imposante croix avant de répondre.
"Je ne parlerai pas de votre ascendance."
Elle hésite un instant, se demandant si elle a raison de lui poser la question qui lui vient à l'esprit, se dit que non, puis que oui, puis qu'elle n'a rien à perdre.
"Que pensez-vous de l'Inquisition ? J'imagine que vous n'en aviez pas l'habitude en Italie vous non plus."
Une promise: Encore cette habitude que les Nobles avaient d'utiliser leurs enfants comme monnaie d'échange. Gino trouvait cette pratique archaïque, mais il paraissait que c'était de la politique et apparemment il n'y connaissait rien.
- Et vous êtes heureuse d'être ici, à Paris? Mieux vallait évité d'être trop cru dans ses mots et de se révolter si rapidement face à ce "mariage" arrangé qui ne laissait aucune place au romantisme véritable.
- Je suis le fils bâtard de Benozzo Pastore et de Francesca Gabrieli. Ce n'est pas chose que j'aime voir s'ébruiter. Précisait-il en s'asseillant et en fixant la grande croix qui devant eux portait le corps affamé mais suffisament musclé du grand messi. Une magnifique statue, très impressionante d'ailleurs.
"Bien au contraire, faites donc."
Elle était enchantée d'entendre sa langue natale. Et il était vrai que Gino semblait plus sûr de lui que quand il s'exprimait en français.
"Puis-je vous demandez ce qui vous à amené au Fort des Pastore? Vous seriez une cousine éloignée? Excusez moi de posez tant de question, vous n'êtes pas obligée d'y répondre si l'envie n'y est pas.
- Ne vous excusez pas pour quelque curiosité. Et puis personne ne parle italien ici, nous pouvons donc nous répondre en toute quiétude. Je ne suis pas une cousine, mais une promise. À l'un des fils Pastore. Puis-je vous demander quel est votre lien avec cette famiglia ?"
Si elle était souriante et chaleureuse, elle le serait peut-être un peu moins lorsqu'elle apprendrait à qui elle s'adressait.
- Il en est de même pour moi, Demoiselle Beata. Avait-il agrémenté le tout d'un sourire chaleureux. J'imagine que vous ne voyez aucun inconvéniant à ce que l'on parle un peu notre langue? Je me sens plus à mon aise ainsi. Lui demandait-il dans un bel Italien avec l'accent de la capitale.
- Puis-je vous demandez ce qui vous à amené au Fort des Pastore? Vous seriez une cousine éloignée? Il n'était pas digne d'un gentil homme de poser tant de question à une Dame c'est pourquoi il s'était justifié: Excusez moi de posez tant de question, vous n'êtes pas obligée d'y répondre si l'envie n'y est pas.
( texte en gras italique lorsqu'il parle en italien)
"Bien le bonjour, Demoiselle Beata, c'est bien ça ? Gino Gabrieli."
Le grand chien noir s'était incliné et Beata en avait fait tout autant, courbant avec délicatesse son long cou pour abaisser la tête tout en le saluant.
" Puis-je me joindre à vous pour cette ... Preghiera?
- Sì, con piacere. Nous n'avons jamais été réellement présentés, mais je vous vois régulièrement au Fort des Pastore. Je suis ravie de faire enfin votre connaissance."
La douceur de Beata chantait au rythme des notes italiennes. Elle était ravie de pouvoir converser un peu dans sa langue natale. Lui adressant un doux sourire, elle l'avait invité à s'asseoir à ses côtés, pendant que tous les autres paroissiens s'installaient autours d'eux. Elle s'était toujours demandé qui était ce chien et personne ne lui avait jamais fait le plaisir de répondre à ses interrogations au fort.