Après les tristes évenements des jours passés, Gino s’était enfin de nouveau rendu sur les lieux du drame pour observa le « cadavre » de sa galerie. Rien n’était récupérable, il restait simplement l’atelier de sculpture dans l’arrière boutique, mais les peintures et la deventure n’étaient plus rien d’autre qu’un tas de cendre... Fouillant, en esperant trouver un quelconque trésor dans la poussiere, mais il n’y avait plus rien. Le grand chien noir poussa un lourd soupir et lorsqu’il s’était tourné il tomba sur la jeune apothicaire.
- Rowena, vous cherchez également de quoi vous consoler? Avait-il demander en se rapprochant.
Rowena hocha la tête aux paroles de l'italien. Elle avait essayé d'obtenir des réponses le jour de l'Ascension, mais le Prophète n'avait pas répondu à ses interrogations. Peut-être volontairement. Quoi qu'il en soit, la proposition de Gino était le seul moyen d'en savoir plus.
Seuls face au chien et non au milieu de toute une assemblée comme la dernière fois, peut-être avaient-ils plus de chances d'obtenir des réponses. Ou ne serait-ce que des indices. L'apothicaire, motivée, afficha un nouveau sourire. Elle ne serait pas seule dans cette aventure, et cette simple idée avait déjà le mérite de la rassurer.
- Evidemment ! J'ose espérer que nous aurons des réponses. Allons donc trouver ce Prophète !
Elle avait raison, tout était parti en fumée et ce n'était pas dans ces décombres qu'ils trouveraient quoique ce soit. Par où commencer? Qui interroger. Le bel italien eu finalement l'ombre d'une solution. Mais allait-il pouvoir être à même d'aller ou bout de son idée?
- ... Le Prophète. Il a peut-être des réponses. Je pense qu'il faut qu'on le trouve... Avait affirmé Gino. Mais où trouver le Prophète? Où pouvait-il bien être. En voilà une idée qui était bancale, mais il était là, il était dans l'incendie, s'il n'en était pas la cause il aurait certainement entendu et vu des choses.
- M'accompagnerez vous trouver celui qui se fait appeler Prophète, Rowena? Avait-il demandé à la belle apothicaire.
Rowena constata rapidement que le commerçant avait la même opinion qu'elle au sujet du Prophète. Elle lui avait elle-même demandé ce qu'il faisait dans sa boutique et qu'il avait répondu aux questions de nombreux parisiens tout en ayant évité la sienne. Ne voulant pas paraître trop insistante, elle avait abandonné l'idée de la lui reposer.
Mais Gino avait raison sur un point. S'ils voulaient connaître la vérité, ils ne pouvaient compter que sur eux-mêmes. Peu importe que ce soit cet individu, réellement envoyé du Créateur ou baratineur aux sombres projets, ou l'Inquisition elle-même qui en était mêlée, il fallait qu'elle en ait le cœur net. De toute évidence, elle n'avait plus rien à perdre, elle non plus. Ses seules possessions étaient parties en fumée et elle n'imaginait même pas pouvoir tourner en rond jusqu'à la fin de ses jours sans avoir le fin mot de l'histoire.
Quand le chien lui proposa d'enquêter, une part d'elle cependant craignait les dangers et les ennuis qu'une telle enquête pourrait leur causer. Mais que pouvaient-ils faire d'autre ? Rester les pattes croisées devant une telle injustice ? Après un court silence de réflexion, devant l'air souriant et presque rassurant de Gino, l'apothicaire hocha finalement la tête, une lueur de détermination dans le regard.
- Rien ne me tient plus à cœur que de comprendre et régler toute cette histoire. Mais par où commencer ? Elle tourna la tête vers les décombres et soupira. Je doute qu'il reste une quelconque trace de quoi que ce soit dans les restes de nos boutiques...
Allons allons, de l'optimisme bon sang. Avec leur volonté, ils finiront bien par trouver quelque chose non ?
- Je suis loin d'être un grand fan de la propagande du "Prophète" et je crains qu'il ne soit pas celui qu'il veut faire croire. Je me demande encore ce qu'il faisait dans nos boutiques, enfin dans la votre surtout. Il avait senti monté cette vague de paranoïa dans son esprit depuis l'Ascension et il s'en voulait presque de ne pas faire confiance en un "envoyer du créateur" mais Paris était loin d'être la ville du Seigneur, tout le monde y semblait être corrompu.
- J'ose croise que nous partageons l'envie de connaitre la vérité tous les deux. Il avait adressé un sourire à l'apothicaire. Je crains que l'on ne puisse plus vraiment faire confiance en l'Église, l'Inquisition ou bien même la Garde ... Avait affirmé Gino qui n'avait définitivement pas la langue dans sa poche et comptait bien chercher à faire justice quoiqu'il en coute puisque désormais il n'avait plus aucune possession.
- Rowena, ses dons d'éloquence, de charmeur refaisaient doucement surface. nous n'avons plus rien que l'Église ou l'Inquisition ne puisse nous enlever désormais. J'ai pour idée d'enquêter à leur sujet... Vous joindriez-vous à moi dans ces recherches?
Rowena hocha doucement la tête aux paroles du chien noir. Il ne lui restait aucun de tous les remèdes qu'elle avait mis tant de temps à préparer, ni aucune des plantes qu'elle avait soigneusement entreposées dans son arrière boutique. D'autant plus qu'elle était toujours chiffonnée quant à la raison pour laquelle le Prophète et le de Longroy s'étaient retrouvés dans sa boutique.
Les paroles de l'italien rejoignirent ses propres doutes quant à l'implication éventuelle de certaines personnes dans l'incendie qui avait ravagé sa boutique. Ainsi, d'autres parisiens avaient entendu parlé de ses relations tendues avec l'Inquisition. Au moins, qu'elle ne soit pas la seule à se poser des questions prouvaient qu'elle ne sombrait pas dans la paranoïa. La jeune apothicaire resta silencieuse quelques instants, réfléchissant, puis prit la parole.
- Effectivement, c'est le moins qu'on puisse dire... Lors de sa dernière visite, le Roy s'est vu repartir bredouille et menaçant, suite au refus de ma part quant à sa demande.
Quand bien même c'était le cas, que pouvait faire une pauvre citadine comme elle contre tout un ordre qui envoyait aisément au bûcher quiconque leur barrait la route ?
- Rien que des souvenirs impérissable, tout ce qui relève du matériel n'est plus. Il avait rit nerveusement car en réalité la perte de sa galerie le peinait - bien évidemment -. Puis il avait de nouveau croisé le regard de l'apothicaire.
- Mais dites moi, j'ai cru comprendre que vos relations n'étaient pas très bonne avec certaines organisations... Aurait-on pu faire brûler délibérément votre boutique? Le bel italien avait levé les yeux au ciel, pensif; J'ai la forte impression que ceci n'est pas simplement un coup du sort...
Rowena ne parvenait toujours pas à se rendre compte que tout ceci était réel. Tout ce qu'elle possédait était parti en fumée. L'héritage de sa mère, que certains auraient abandonné au vu de sa réputation, avait disparu sous les cendres. Rien ne serait plus jamais comme avant. Elle n'avait jusque là pas eu le courage de retourner sur les lieux de l'incendie qui avait semé le chaos dans tout Paris.
Pourtant, elle s'était aujourd'hui décidée à le faire, ne serait-ce que pour essayer de retrouver le moindre objet qui aurait survécu au feu. Sa gorge se serra lorsqu'elle vit les décombres de sa boutique et les souvenirs du drame lui provoquèrent un soupir résigné. Alors qu'elle fouillait les restes du regard, une voix dans son dos la fit se retourner.
Un sourire triste se dessina sur son visage lorsqu'elle reconnut Gino Gabrieli, le propriétaire de la Galerie d'art qui avait elle aussi disparu. Il avait certainement perdu beaucoup lui aussi, les magnifiques peintures qui trônaient derrière la vitrine avaient du partir en fumée, comme tout le reste.
- Hélas, je ne pense pas que grand chose ait survécu aux flammes. Avez-vous eu plus de chance de votre côté ?