Dire qu'on le lui avait vendu comme le quartier des emplettes, c'était plutôt le quartier des cendres. Ariette avait voulu faire bonne impression en proposant à Yolande de Longroy d'emmener sa fille cadette faire un petit tour de Paris. La petite Mélisandre était encore trop jeune pour pouvoir parcourir la cité en solitaire surtout dans cette période trouble.
Rien ne pouvait déplaire plus à Ariette que d'être le chaperon d'une gosse de riche, mais rien - pour l'instant - ne pouvait être meilleure preuve de la bonté d'âme d'Ariette de Hauclaire et de sa douceur.
- Eh, plus vite, Avait-elle ordonné à la petite chienne sans réellement se retourner dans sa direction. Tant qu'elle l'entendait suivre, elle n'aurait pas à s'inquiéter. C'est donc ça Paris, des cendres et des gravas? Avait-elle remarqué en donnant un coup de patte furtif dans un morceau de débris.
- Mélisandre, ma belle, S'était-elle ensuite retourné vers la petite chienne avec une douceur inimitable; Quelle dame parfaite elle faisait. Y'aurait-il à Paris un endroit plus joyeux? Elle cherchait à capter l'attention de la petite demoiselle, espérant gagner sa confiance, pourquoi pas.
- Où est-ce que tu aimes aller, toi?
" Eh, plus vite, C'est donc ça Paris, des cendres et des gravas ? " Mélisandre trottinait derrière la grande blonde, essoufflée. Elle fronça le museau en entendant les paroles de cette dernière. Pour qui elle se prenait cette greluche ? La petite n'aimait pas la marche et voilà qu'en plus elle devait supporter les plaintes de cette voleuse de frère ! " Mélisandre, ma belle, Y'aurait-il à Paris un endroit plus joyeux ?, la chienne s'arrêta, fronçant les sourcils. Cette soudaine douceur la mettait mal à l'aise, Où est-ce que tu aimes aller, toi ? " La petite tachetée fixa sans ciller sa belle-sœur. Décidément, elle ne la sentait pas et pas simplement pas jalousie. " Nul part. " Répondit-elle un peu trop franchement, rabattant ses oreilles contre son crâne, sur la défensive.
" Paris n'est pas beau quand on y vit. Tu vas t'y habitué... Et puis, si tu veux, tu peux toujours repartir d'où tu viens, non ? "