Arrivant dans le quartier marchand, Antonito le redécouvrait comme si c'était la première fois. L'endroit où il avait avant tant rit et satisfait sa satiété rendu en cendres par les foudres du Créateur. Du moins, c'est ce qu'il en pensait. Ils avaient du .. fauter quelque part, se tromper. Pourquoi une telle plaie se serait produit autrement ? N'avaient-t-ils pas assez prié ou bien peut-être que la réticence à l'égard de ce prophète était mal ? Le chien secoua la tête. Non, le Créateur ne soutiendrait jamais un chien pouvant manipuler les défunts pas avec les différents rituels fait afin de leur offrir une belle vie à ses cotés dans l'Au-déla.
Le Pastore slaloma entre les décombres d'un pas agile et déterminé. Il passa entre les gardes et les pauvres bougres recollant les morceaux de ce qui avaient été leurs gagne-pain et se hâta à rejoindre les fondations de la Galerie Gabrieli. La bâtiment ayant perdu de toute sa superbe, Antonito l'avait presque confondu avec un autre sur le coup. Les oreilles basses et l'échine courbée, il s'approcha vers la silhouette de celui qu'il reconnu comme son demi-frère, l'air inquiet.
Gabrieli ou Pastore, peu importe. Dans les moments difficiles, les italiens savaient se prêter pattes fortes. Il releva alors la tête et s’arrêta devant son ainé, sans le sourire qui faisait d'ordinaire sa renommée. Prenant une grande inspiration, comme si il s'agissait du plus grand spectacle de sa vie, il ouvrit enfin la gueule :
" ... Malheureusement, non. " Il répondit sans réfléchir, avant de se reprendre. " Enfin, je veux dire .. Oui, il en a parler brièvement. Nous avons eu vent de l'accident mais, il préférait se focaliser sur .. nos liens avec la famille Di Cavallieri, qui sont plus au plus bas maintenant. " Il lui avoua, se dévoilant totalement à son ainé tandis qu'il terminait de poser la planche dans le chariot. Le conducteur les remercia hâtivement afin d'intimer à son canasson de démarrer le voiture afin qu'une autre ne la remplace, vide.
" Il devient .. tendu, secret. Je crois qu'il a peur pour sa propre vie... I-il n'a même pas voulu m'accompagner pour venir ici ! " Le fils Pastore avait levé la voix sans s'en rendre compte, l'air réellement blessé par l'attitude de son paternel. " Néanmoins, il n'est pas totalement perdu. " Son sourire et son air malicieux revint. " Il m'a autorisé à t'offrir une chambre à notre Fort le temps des réparations. Avec tous ces efforts, tu dois te reposer dans une niche convenable, mon frère. "