Sa petite conversation avec la douce Beata avait laissé Gino quelque peu songeur. L'Inquisition et l'Église avaient un impact fort sur les citoyens de Paris et devenaient même un véritable danger puisqu'il s'agissait de brûler à tout va qui n'était pas d'accord avec vous. Gino ne pouvait plus accepter ce genre de chose et il savait ne pas être le seul dans ce cas là.
Aujourd'hui ses songes l'avaient amené dans l'une des artère principale de la ville; Une rue toujours pleine de monde et d'artiste de rue en tout genre, du moins quand l'Inquisition ne vadrouillait pas. Il voyait les enfants s'esclaffer devant les tours grotesques des bouffons et les plus agé s'ébaïr devant les danses exotiques des danses de Bohème. Un discret sourire était venu soulevé les babines du grand noir lorsqu'il vis venir dans sa direction des mères cachant les yeux de leur petits, des jeunes un peu trop pieu hurler à l'hérésie et d'autre s'extasier: Il n'y avait bien qu'une seule nymphe pour provoquer ce genre d'attroupement dans les rues et c'était une de ses proches connaissances.
Gino l'aurait parié entre mille, il s'agissait bien de Blanche. Le jeune italien s'était adossé un peu plus en retrait à l'angle de la rue profitant néanmoins du spectacle depuis sa place de choix. Le regard perdu, emporté par les mouvements langoureux de la danseuse, l'attente en était des plus agréable. Mais il fallait qu'il remette les pattes sur terre, il fallait qu'il lui parle et qu'il en sache un peu plus sur ses camarades de l'Est.
Quand la représentation s'arrêterait il n'aurait que trop peu de temps pour pouvoir capter l'attention de sa douce amie.
« Non per niente*, mia Bella! ♥ » Avait-il susurré.
Et la Belle avait changé son sourire en une mine faussement offusquée, sa patte rejoignant son poitrail pour accentuer son jeu d’acteur. Faussement offusquée, oui, parce que Gino et elle passaient leur temps à jouer à ce jeu, et le beau mâle savait pertinemment qu’elle ne savait résister à ce bel accent italien.
« Se connaitrait-on? J'ai bien trop à faire, trop d'amies avec lesquelles passer du temps pour me rappeler de toi. »
Et le beau brun se rapprocha, sa peau effleurant à peine celle de la Bohémienne, et pourtant l’électricité parcourut son épiderme.
« Tu as un peu de temps à m'accorder? Simple discussion de routine, pour l'instant ... »
« Allons, allons Gino… de toutes celles que tu côtoies, nous savons tout deux que je suis ta préférée ♥ »
Après lui avoir adressé un clin d’œil complice, elle s’éloigna de quelques mètres, en laissant sa queue glisser le long du flan de l’italien, roucoulant à nouveau :
« J’ai toujours du temps pour toi, tu le sais bien. » Et reprenant une mine grave, inquiète, pour de vrai cette fois, elle s’enquit de la santé du mâle : « Comment vas-tu, depuis l’incident ? »
Elle avait vu ses propres yeux la galerie et lieu de vie de Gino partir en cendre, et bien qu’elle savait qu’il n’était pas du genre à se laisser abattre, il y avait de quoi s’inquiéter.
( Changement de temporalité: à partir de ce post le RP se déroule après l'Ascension! )
- Non per niente*, mia Bella! ♥ Avait-il commencé avec cet air taquin qu'il n'employait en général qu'avec ses copines. Se connaitrait-on? J'ai bien trop à faire, trop d'amies avec lesquelles passer du temps pour me rappeler de toi. Avait-il continué de la taquiner en se rapprochant presque lascivement.
- Tu as un peu de temps à m'accorder? Simple discussion de routine, pour l'instant ... Et pour le temps qu'il pourrait resister à ce corps qui le faisait rêver.
*Pas le moins du monde (par google trad. donc douteux)
Non, il n’aurait pas besoin de capter son attention, puisqu’elle l’avait déjà remarqué, là, dans son coin, le beau Gino. Sa présence agrandit le sourire de la danseuse qui faisait son spectacle.
Elle aimait savoir qui se tenait dans son public. Dotée d’une bonne mémoire visuelle elle se plaisait à se souvenir des visages qui la regardaient se mouvoir, donnant lieu, parfois, à des situations cocasses qu’elle n’aurait manqué pour rien au monde.
Elle tentait de se souvenir, du mieux qu’elle pouvait, des visages hostiles, ou ceux au contraire bienveillants. Lorsqu’on est une paria, il est important de savoir reconnaître des alliés. Gino en était un.
Le corps de la danseuse ondulait comme celui d’un serpent. Ses mouvements étaient mis en valeur par un châle transparent qu’elle venait faire onduler autour de son corps, caressant délicatement la chute de ses reins avant de s’envoler de nouveau dans les airs. Et elle se mouvait au rythme des clochettes qui grelottaient contre sa cheville, et de la chanson qu’elle fredonnait du bout des lèvres.
Toutes ses danses avaient une histoire qu’elle se contait dans son esprit, les yeux parfois mi-clos, comme transportée. Celle d’aujourd’hui racontait l’histoire d’un oiseau retrouvant sa liberté après des années passées en cage. C’est comme ça qu’elle se sentait parfois, à Paris : comme un oiseau en cage, pris au piège entre des murs trop étroits et l’Inquisition.
Mais voilà que sa danse touchait à sa fin, faisant s’évanouir ses pensées rêveuses. L’attroupement se dispersa dans la foulée, alors qu’elle ramassait son maigre butin pour le glisser dans sa bourse. Et d’humeur joyeuse, elle rejoignit Gino en quelques foulées.
« Gi-no ♥ » Le salua-t-elle en deux syllabes, envoyant son foulard caresser l'encolure du mâle noir, avant de le renouer autour de ses propres hanches. « Qu’est-ce qui t’amène ? Je t’ai manqué ? »
Et ponctuant sa phrase d’un clin d’œil complice, elle le laissa parler.