ft. Alexandre
Allongée là, sur l’un des toits les moins hauts de Paris, la jeune Bohémienne observait les étoiles, bercée par le clapotis de la Seine, qui s’étendait en contrebas.
La cité était si calme de nuit en particulier du côté du port des Pastore, où elle se savait tranquille pour la soirée, du moins d’ordinaire. Généralement, elle ne croisait pas beaucoup de gardes, à cette heure ci et de ce côté de la ville. Dans le cas contraire, elle n’avait qu’à rouler plus vers le centre du toit, pour échapper au regard de l’Inquisition. Elle n’avait rien à se reprocher, mais savait bien qu’on pouvait la condamner pour un crime qu’elle n’avait pas fait. N’était-ce pas là le sort qu’on avait réservé à ses parents ?
Ses yeux glissèrent vers l’étendue d’eau qui ondulait en dessous de son promontoire. La lune reflétait sa lumière sur la surface miroitante, qui renvoyait ses rayons bleutés aux alentours, baignant l’endroit dans une atmosphère mystique. Mystique comme son peuple. Elle pouffa : finalement, ça lui allait bien de se trouver là, en pleine nuit.
Et alors qu’elle contemplait la Seine, dans toute sa splendeur, son regard fut accroché par une ombre qui passait, en contrebas. Accompagnant la silhouette canine, des bruits de pas étouffés par la route pavée, audible seulement pour les individus attentifs.
Roulant vers le bas des tuiles, elle le siffla et, le menton appuyé sur l’une de ses pattes repliés, un sourire espiègle étira ses lèvres, ayant reconnu le propriétaire de cette mystérieuse silhouette.
« Eh bien, Sire. » Elle mit l’accent sur le "sire". « Il n’est guère prudent de vous promener seul, si tard. Qui sait sur quel genre d'énergumène vous pourriez tomber ? Un Montdargue en colère, peut-être ? »
Elle ponctua sa phrase d’un petit rire : Elle avait trouvé la distraction parfaite pour ponctuer sa journée.
" Ahh, si cela pouvait m’éviter d’entendre les jérémiades des Montdargue… quel service rendu ! Sans offense, bien sûr. " Un sourire déforma le visage du rouquin alors qu'il observait son ami rouler au sol, avant de se relever.
Elle s'approcha un peu trop du de Montdargue qui resta immobile et impassible.
" Est-ce que c’est pour ça que tu caches toujours tes oreilles sous ta capuche ? Pour cacher que tu es un chien hargneux ? " Il ouvrit la gueule pour répondre, mais aussitôt il se retrouva plongé momentanément dans le noir. Elle avait enfoncé sa capuche sur sa tête.
Il gronda et secoua la tête pour faire tomber le bout de tissu vert sur ses épaules et lança un regard noir à la louve.
" Alors tu devrais te méfier de moi ! Un de Montdargue hargneux est très dangereux ! " Il montra les crocs, bien sûr, tout cela n'était encore une fois qu'un jeu.
D’un mouvement d’épaule sec mais puissant, Alexandre de Montdargue vint la renverser sur le côté, alors que la Bohémienne heurtait le pavé sur son flanc.
« On dit aussi que chien hargneux a l'oreille arraché. Tu vas finir sourdes ma vieille. »
Et au lieu de se relever, la belle danseuse roula sur le dos.
« Ahh, si cela pouvait m’éviter d’entendre les jérémiades des Montdargue… quel service rendu ! » Et alors qu’elle roulait de nouveau sur le flanc, pour fixer son compagnon d’un regard moqueur, elle ajouta : « Sans offense, bien sûr. »
D’un mouvement gracieux, elle se releva pour se retrouver à quatre pattes. Et se rapprochant dangereusement de son ami, elle murmura :
« Est-ce que c’est pour ça que tu caches toujours tes oreilles sous ta capuche ? Pour cacher que tu es un chien hargneux ? »
Alors, d’un geste rapide, elle enfonça un peu plus la capuche du mâle sur sa tête, cachant dans vision momentanément.
" Allons, ne dit-on pas que la fortune sourit aux audacieux ? Répondit la belle à l'âme immaculé. Eh bien… il me semble que nous allons devenir riches mon cher ! " Et elle ponctua sa phrase d'une révérence exagérée.
Alexandre souffla en ricanant et, passant à côté d'elle, lui donna un coup d'épaule suffisamment puissant pour la faire chuter sur le côté.
" On dit aussi que chien hargneux a l'oreille arraché. Tu vas finir sourdes ma vielle. " Il roule des yeux et s'arrêta au bord de l'eau.
« Où tu peux m'en attirer des pas possibles. Je te connais, tu ne serais pas mon amie si tu n'avais pas un faible pour les situations dangereuses... » Rétorqua son comparse du tac au tac.
Blanche et Alexandre se renvoyaient la balle avec une espièglerie qui leur était propre. Alors, la jolie bohémienne ne dérogea pas à la règle :
« Allons, ne dit-on pas que la fortune sourit aux audacieux ? » Répondit-elle, un sourire amusé sur les babines. « Eh bien… il me semble que nous allons devenir riches mon cher ! »
Et elle termina sa phrase en riant, ponctuant le tout d’une révérence exagérée.
" La vraie question étant : est-ce que toi, tu peux te passer de moi ? " Elle passa devant lui, marchant à reculons sans faire attention à ce qu'il se trouvait derrière ses pattes. " Je connais Paris comme ma sacoche, et suis plutôt douée dans l’art de la diversion. Je peux te tirer de bien des situations ~ ♥ "
Alexandre roula des yeux en souriant toujours, fronçant un peu le museau. Il continua d'avancer en la regardant dans les yeux, répondant avec une voix moqueuse :
" Où tu peux m'en attirer des pas possibles. Je te connais, tu ne serais pas mon amie si tu n'avais pas un faible pour les situations dangereuses... "
La jeune danseuse attendit patiemment que son comparse le rejoigne d’un pas nonchalant. Lorsqu’il fut à sa hauteur, elle se calqua sur son rythme de marche pour continuer son cheminement avec lui.
« Tu es sûre de vouloir me tenir compagnie ? » Lui demanda le dit "balafré". « Tu sais que les rues sont souvent dangereuses, surtout celles que je fréquente. Surtout pour un petit chiot dans ton genre. » Ajouta-t-il, complice.
Et Blanche étira ses babines en un sourire amusé, appréciant d’avoir en face d’elle un adversaire à sa hauteur. On le disait renfrogné et agressif, mais elle ne voyait en lui qu’un ami détendu dont la compagnie était fort agréable.
« La vraie question étant : est-ce que toi, tu peux te passer de moi ? » Lui demanda-t-elle à son tour, taquine, le dépassant une nouvelle fois pour marcher à reculons devant lui. « Je connais Paris comme ma sacoche, et suis plutôt douée dans l’art de la diversion. Je peux te tirer de bien des situations ~ ♥ »
" Vous avez bien raison, Messire… dans toute cette cité, ce sont bien elles, les plus dangereuses… ! " La danseuse offrit au rouquin un clin d'oeil.
Elle ne tarda guère à descendre du toit pour le rejoindre au trot, ses bracelets tintant à chacun de ses mouvements. Alexandre l'attendit.
" Le noble déchu et l’étrangère Bohémienne, quel beau duo ! " Dit-elle tout en dépassant le chasseur, avant de s'arrêter un peu plus loin, l'attendant. Elle demanda : " Alors, on fait quoi ce soir ? "
Alexandre émit un léger rire, un bruit de rocaille caverneux. Il s'avança et d'un pas tranquille la rejoins. Il appréciait beaucoup son entrain.
" Tu es sûre de vouloir me tenir compagnie ? Tu sais que les rues sont souvent dangereuses, surtout celles que je fréquente. " Puis en penchant un peu la tête, il ajouta : " Surtout pour un petit chiot dans ton genre. " Provocateur, il lui sourit en levant un peu le museau.
« Ce n'est pas eux qui me font peur... Mais plutôt les gamines insolentes. Descends de là, tu vas te casser quelque chose. » Lui répondit son compagnon de nuit, marchant dans son jeu.
« Vous avez bien raison, Messire… dans toute cette cité, ce sont bien elles, les plus dangereuses… ! » Susurra la danseuse, ponctuant sa phrase d’un clin d’œil.
Et, laissant un rire léger passer la barrière de ses babines, elle disparut de nouveau sur le toit, momentanément, pour retourner vers l’endroit où elle avait réussi à l’escalader. En deux trois bonds agiles, elle se réceptionna sur quelques caisses, avant que ses coussinets ne finissent par retoucher le sol, faisant claquer ses bracelets. Enfin, en quelques foulées, elle rejoint le pariât.
« Le noble déchu et l’étrangère Bohémienne, quel beau duo ! » S’exclama-t-elle alors qu’elle dépassait son compagnon d’infortune au petit trot, avant de s’arrêter un peu plus loin, pour l’attendre :
« Alors, on fait quoi ce soir ? »
La nuit était bien le moment favoris de la journée, pour Alexandre. Il aimait ce silence de mort, cette pause dans le temps et ce noir. Surtout ce noir, cette obscurité qui dans certains endroits de la ville n'étaient brisés que par la lune.
Le grand chasseur avait décidé de traîner prêt de la Seine, ce soir. Il n'avait rien à faire et ne voulait pas rentrer chez lui pour simplement dormir. Sa maison vide avait le don de l'angoisser. C'est en passant sous un toit plutôt bat qu'il entendit un sifflement. Levant les yeux, il reconnu sans mal la jeune Blanche et son sourire agaçant.
" Eh bien, Sire. Il n’est guère prudent de vous promener seul, si tard. Qui sait sur quel genre d'énergumène vous pourriez tomber ? Un Montdargue en colère, peut-être ? " Le Sire lâcha un grognement sonore, se tournant vers elle avec un sourire moqueur. L'allusion à sa famille aurait put le mettre en colère, venant d'une autre personne, mais il appréciait que trop la petite Blanche.
" Ce n'est pas eux qui me font peur... Mais plutôt les gamines insolentes. " Puis en penchant légèrement la tête, il poursuivit. " Descend de là, tu vas te casser quelque chose. "