Sa Grâce l'Archidiacre Clotaire
Patronyme Complet: Clotaire Enguerrand Ulrich d'Aspremont
Age: 24 ans
Taille: Grand (80 cm)
Caste: Le Clergé
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Occupation: Archidiacre
Lieu de vie: Dans les riches appartements du presbytère, à deux pas de la cathédrale
Réputation: Sa Grâce L'Archidiacre Clotaire a succédé au pécheur Janos après sa destitution. Pour le moment il se montre relativement discret pour ne pas faire de vagues, mais on ignore quelles sont ses intentions. Seuls les fervents paroissiens assistant aux grandes messes l'ont vu régulièrement, il se fait aussi discret dans les banquets mondains.
Généalogie: Issu de la famille d'Aspremont ; deux frères aînés, une petite sœur.
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Caractère: On ne peut pas dire de Sa Grâce qu'elle soit une personnalité avenante ; le sourire se fait rare sur ses babines, au détriment d'une mine toujours très sérieuse, presque guindée. Sous ses paupières tombantes, le regard du barzoï est souvent pensif, mélancolique, mais il s'illumine parfois d'un étincelle quasi divine lorsqu'il dirige une cérémonie religieuse. Derrière cette moue absente se tient une vie entière livrée à la volonté de son père, puis de son frère, à tâcher de répondre à toutes leurs attentes et satisfaire leurs ambitions. S'il avait eu le choix, Clotaire ne serait certainement pas chef de l'Eglise : il aurait pris ses quelques possessions terrestres et serait parti découvrir le monde, un baluchon sur l'épaule. Mais son destin était déjà tracé depuis sa naissance, et il n'a jamais eu les tripes de s'élever contre la dictature patriarcale. Il embrasse donc son destin avec un morne enthousiasme, résigné à se voir manipuler jusqu'à la fin de ses jours pour assouvir le gargantuesque désir de gloire et de reconnaissance de la famille d'Aspremont. Bien qu'il n'ait jamais eu un goût prononcé pour la religion, Clotaire a fait ses preuves lors de son enseignement canisthique grâce à son esprit vif et instruit, lui permettant d'adopter facilement tous les principes inculqués et de fonder ses palabres sur les textes sacrés. Le barzoï est doté d'une mémoire rodée, qui lui permet de faire ses prêches sans avoir à loucher vers un bout de parchemin ou un livre, ce qui participe grandement à son charisme lors des sermons, qu'il rend plus vivants et intéressants. Malgré son appartenance à une vieille famille de la noblesse et à un haut rang de l'Eglise, Sa Grâce n'est pas quelqu'un de pédant. Seule la conscience aiguë de sa position importante le fait se comporter de manière très digne et élégante, sans quoi il serait quelqu'un de simple. Il est d'ailleurs plutôt mal à l'aise une fois équipé de tout son accoutrement religieux, arborant un pouvoir et une richesse qu'il ne convoite pas. C'est pour cela qu'il se déplace rarement dans la cité, ne souhaitant pas mettre son apparence cossue sous le nez des pauvres gens à tout va. S'il ne déteste pas ces derniers, il est bien incapable de faire quoi que ce soit pour eux, ne se sentant pas l'âme d'un héros charitable et bon. De plus, son frère surveille ses actes et n'hésiterait pas à le rappeler à l'ordre s'il venait à faire des dépenses inutiles. Car oui, encore à son âge et malgré son nouveau statut, Clotaire est totalement soumis à Anselme, aîné d'Aspremont. Soumission dans l'ombre, bien évidemment, mais où qu'il soit il sent sa présence et son air réprobateur sur lui, et n'ose rien tenter qui puisse l'agacer. Il préfère laisser couler et se faire mener par le museau, au moins a-t-il la chance d'occuper une position confortable. Souvent silencieux, L'Archidiacre observe beaucoup, placide, sa moue chagrinée lui donnant parfois l'air maladif. Tout le monde le pense faible, fragile, ou qu'il ne fera pas long feu. Lui attend, patient ; s'il se sait plutôt couard, il a à présent de nouvelles cordes à son arc : des fidèles, des grandes familles, des relations. Ça ne le gêne pas que son frère le pense totalement à sa botte. Sa puissance ne sera pas éternelle, et un jour l'occasion de se libérer de son joug lui sera peut-être donnée. Sans pour autant se montrer calculateur, Clotaire met en avant certains de ses goûts personnels pour s'attirer les bonnes grâces des hautes familles de Reign. Son intérêt pour les voyages, les découvertes, l'exotisme ; sa curiosité pour les lectures savantes, les grands auteurs, les progrès techniques ; sa passion de l'extérieur, de l'air frais, des grandes promenades. Sans en avoir l'air, il se montre accessible et intéressé pour gagner les cœurs, car il espère bien un jour conquérir sa liberté. Et pour cela, il lui faut de bonnes relations avec les grands de Paris.
Les rares fois où Sa Grâce semble un tant soit peu plus vivante sont réservées à ses intimes, à un en particulier : Melchior, son grand ami de l'école canisthique. Il est le seul canidé à avoir déjà pu jouir du spectacle d'un Clotaire révolté contre son frère, chagriné d'une décision qui le contrarie ou heureux du bon déroulement d'une cérémonie. C'est lors de leurs entrevues privées que le barzoï sort enfin de sa placidité et se laisse aller à quelques émotions qu'il étouffe la plupart du temps en public.
Histoire:
1459 - Clotaire est le troisième fils de la famille d'Aspremont, qui fut autrefois puissante mais se trouve à présent sur le déclin. L'aîné est destiné à succéder à son père en tant que patriarche ; au second est échu le statut traditionnel quoi que désuet de Chevalier, il a été formé par la Garde et participe régulièrement aux joutes organisées par la famille Deschênes. Clotaire, en tant que troisième rejeton mâle, sera confié à l'Eglise pour entrer dans les ordres.
Lorsqu'il est jeune enfant, il assiste de loin à l'arrivée des bohémiens dans Paris, et vivra avec les sermons haineux de son père contre cette race impure pendant de nombreuses années.
1465 - Clotaire n'a que six ans mais son planning d'études dans les ordres est déjà construit, et toute son enfance rythmée d'après sa destinée dans l'Église. Son père est gravement malade et secondé dans tous ses faits et gestes par Anselme, l'aîné, qui devient son bras droit et son plus grand espoir malgré son jeune âge. Âgé de neuf ans de plus que le benjamin, il veillera au grain pour que celui-ci participe aux grandes ambitions de la famille.
Les Saints font leur apparition, et bien que circonspecte, la famille d'Aspremont se fie au jugement de l'Eglise, tout en surveillant Janos de près.
1472 - A seulement treize ans, le rejeton d'Aspremont se tient parmi les vicaires aux côtés de Pons de Carmile, lorsque celui-ci est couronné roi. Bien qu'exceptionnellement jeune, il y trouve sa place du fait de son origine noble et en tant qu'assistant d'un vicaire renommé qui l'a pris sous son aile. Son apparition et la réponse sensée qu'il adresse à L'Archidiacre en poste, lorsque celui-ci l'interroge sur une notion théologique, font sensation, et Anselme s'en frotte déjà les pattes. C'est une occasion en or pour la famille de récolter des relations utiles et ils ne s'en privent pas.
Sur les bancs de l'étude canisthique, Clotaire fait la connaissance de Melchior, son aîné de quelques années, avec qui il se lie beaucoup. Il le considère à la fois comme un mentor et un confident.
Rapidement, poussé par son frère et avec les bons conseils de Melchior, le futur Archidiacre, qui ignore encore tout de la grandeur de son destin, charme ses pairs grâce à son ascendance, son caractère docile et pieux et son ton docte. Tout au long de ses études, il acquiert un statut de référence auprès de ses condisciples et de ses aînés, fait sa place dans le milieu et se rend indispensable.
1477 - Ordonné depuis peu, le jeune barzoï commence déjà à grimper les échelons et est précipité par son frère dans les conseils religieux, où il brille par son instruction et le regard à la fois neuf et docte qu'il porte sur le Canisthicisme, ralliant de nombreux diacres à son nom. Sa famille donne généreusement et régulièrement de sa fortune pour participer à l'organisation de l'Inquisition, voyant là un moyen de redorer leur blason. Anselme doit cependant ronger son frein face à l'ascendance des Montdargue, et travaille alors à faire franchir à Clotaire les dernières étapes qui le séparent du sommet de la hiérarchie canisthique.
1481 - L'heure de gloire de la famille d'Aspremont est enfin venue ! Grâce à leur surveillance discrète mais efficace des moindres agissements de Janos - d'après certains conseils avisés, Clotaire s'était notamment beaucoup rapproché de lui et partageait nombres de ses confidences - son lourd secret est dévoilé et le Saint Déchu est mené à la mort.
Anselme n'attendait que ça : à l'aide de quelques cadeaux distribués avec soin et de belles paroles, il fait succéder son jeune frère en tant qu'Archidiacre, faisant tomber sans grande peine les quelques réticents, qui ne peuvent lui reprocher que son âge. Clotaire est la nouvelle tête de l'Eglise, et si beaucoup de jeunes curés en sont ravis, nombreuses sont les têtes chenues amères de voir un "chiot" au-dessus d'eux. Sa Grâce incarne le renouveau de la religion.
1483 - Le nouvel Archidiacre préfère jouer la carte de la prudence, quitte à se montrer un peu absent les premières années. Il doit jongler entre les relations chaotiques que l'Eglise entretient avec les grandes familles : le rejet des Saints par les Pastore, les bûchers répétitifs des Montdargue, la fameuse science hérétique des Longroy... Discret, Sa Grâce médite patiemment sur sa stratégie à venir en accordant à chacun ses politesses, secondé par son fidèle Melchior qui s'est hissé au rang de Diacre. Une fois qu'il aura fait sa place dans leur grand jeu, il commencera à envisager sa propre stratégie.
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Courte description: Sa Grâce L'Archidiacre Clotaire semble avoir les épaules frêles pour endosser le rôle de chef de l'Eglise canisthique ; mais selon la volonté du Créateur, il pourrait bien en surprendre quelques uns.
Validé!